Bonjour
Dans les sciences humaines, mais aussi dans le journalisme, en philosophie, en théologie, etc., le mot « religion » est particulièrement difficile à définir et à délimiter. Il existe des dizaines et des dizaines de définitions de la religion.
Par exemple il y a même des théologiens qui disent que le christianisme est pas une « religion », mais plutôt une « révélation ».
Il y a des polémistes qui disent que « l'athéisme » ou « l'évolutionnisme » ou le « laïcisme » sont des religions.
Ou encore il y a un moment où certains voyaient la psychanalyse ou le marxisme (par exemple) comme des religions pour universitaires. Maintenant ce serait peut-être le wokisme.
Il y a aussi la « religion implicite » dont parlent certains théoriciens. Par exemple il paraîtrait que des choses comme le football ou le nationalisme peuvent devenir des religions.
Il y a un théoricien, dont le nom m'échappe, qui disaient que les trois seules religions au sens propre étaient le judaïsme, le christianisme et l'islam, tandis que les traditions orientales ou animistes étaient dans une autre catégorie...
J'ai suivi un cours sur les traditions autochtones, mais le cours les appelait pas « religions » ni même « spiritualités », mais « cosmologies ».
La frontière entre la philosophie et la religion est pas toujours claire non plus. Par exemple le néoplatonisme était davantage mystique et ésotérique que philosophique, et pourtant on l'étudie dans les programmes de philosophie. Le problème se pose aussi en Chine, pour des traditions comme le confucianisme ou le taoïsme.
Et donc le concept de religion demeure assez confus et indéterminé. On dirait qu'il se plie facilement aux besoins des idéologues.
Perso, je me sers de quelques critères pour reconnaître une religion, mais ce n'est que moi :
- Une religion doit affirmer qu'il y a un niveau de réalité plus profond ou plus haut que la réalité de la vie quotidienne et de la matière brute que la science étudie. Pour beaucoup de gens, ça peut être le surnaturel, en particulier des esprits ou des dieux, ou un Dieu suprême, mais ça peut être autre chose. À propos de ce niveau supérieur de réalité, il y a des mythes, par exemple sur l'origine du monde, sur les premiers humains, sur l'au-delà, etc., mais il peut y avoir aussi une systématisation conceptuelle (philosophique, théologique).
- Une religion doit avoir certaines pratiques rituelles et cérémonielles qui rythment la journée, la semaine et l'année, et qui rythment le cycle de vie des personnes.
- Une religion doit avoir une communauté de fidèles qui reconnaissent un lien spécial entre eux, qui n'est pas basé sur la famille ni sur la nation au sens moderne.
- Une religion doit avoir un enseignement éthique, en particulier pour structurer la communauté des fidèles et répartir les rôles et assurer la coopération entre les fidèles, et avoir des manières de résoudre des conflits. De telles règles éthiques sont généralement sacralisées et sont fondées sur le niveau de réalité supérieur dont je parlais au début. C'est bien plus que de simples règles issues d'un contrat social ou de votes.
Dans les sciences humaines, mais aussi dans le journalisme, en philosophie, en théologie, etc., le mot « religion » est particulièrement difficile à définir et à délimiter. Il existe des dizaines et des dizaines de définitions de la religion.
Par exemple il y a même des théologiens qui disent que le christianisme est pas une « religion », mais plutôt une « révélation ».
Il y a des polémistes qui disent que « l'athéisme » ou « l'évolutionnisme » ou le « laïcisme » sont des religions.
Ou encore il y a un moment où certains voyaient la psychanalyse ou le marxisme (par exemple) comme des religions pour universitaires. Maintenant ce serait peut-être le wokisme.
Il y a aussi la « religion implicite » dont parlent certains théoriciens. Par exemple il paraîtrait que des choses comme le football ou le nationalisme peuvent devenir des religions.
Il y a un théoricien, dont le nom m'échappe, qui disaient que les trois seules religions au sens propre étaient le judaïsme, le christianisme et l'islam, tandis que les traditions orientales ou animistes étaient dans une autre catégorie...
J'ai suivi un cours sur les traditions autochtones, mais le cours les appelait pas « religions » ni même « spiritualités », mais « cosmologies ».
La frontière entre la philosophie et la religion est pas toujours claire non plus. Par exemple le néoplatonisme était davantage mystique et ésotérique que philosophique, et pourtant on l'étudie dans les programmes de philosophie. Le problème se pose aussi en Chine, pour des traditions comme le confucianisme ou le taoïsme.
Et donc le concept de religion demeure assez confus et indéterminé. On dirait qu'il se plie facilement aux besoins des idéologues.
Perso, je me sers de quelques critères pour reconnaître une religion, mais ce n'est que moi :
- Une religion doit affirmer qu'il y a un niveau de réalité plus profond ou plus haut que la réalité de la vie quotidienne et de la matière brute que la science étudie. Pour beaucoup de gens, ça peut être le surnaturel, en particulier des esprits ou des dieux, ou un Dieu suprême, mais ça peut être autre chose. À propos de ce niveau supérieur de réalité, il y a des mythes, par exemple sur l'origine du monde, sur les premiers humains, sur l'au-delà, etc., mais il peut y avoir aussi une systématisation conceptuelle (philosophique, théologique).
- Une religion doit avoir certaines pratiques rituelles et cérémonielles qui rythment la journée, la semaine et l'année, et qui rythment le cycle de vie des personnes.
- Une religion doit avoir une communauté de fidèles qui reconnaissent un lien spécial entre eux, qui n'est pas basé sur la famille ni sur la nation au sens moderne.
- Une religion doit avoir un enseignement éthique, en particulier pour structurer la communauté des fidèles et répartir les rôles et assurer la coopération entre les fidèles, et avoir des manières de résoudre des conflits. De telles règles éthiques sont généralement sacralisées et sont fondées sur le niveau de réalité supérieur dont je parlais au début. C'est bien plus que de simples règles issues d'un contrat social ou de votes.