“SP : – Vous avez rencontré des combattants des forces spéciales tchétchènes à Marioupol…
– Les Tchétchènes ont combattu au même titre que d’autres unités – marines, “Somalis” de la République populaire de Donetsk. Parfois, ils étaient en deuxième échelon, mais ils étaient aussi en première ligne. Mais ce n’est pas tout. La guerre de l’information fonctionne bien pour eux. Dans la LNR, nous avons avec peine pu surmonter les difficultés liées à l’accréditation. Dans ces conditions, nous devons faire preuve de souplesse.
Nous devons mettre plus activement en valeur nos héros. Le bilan positif de ces cent jours est que les héros qui se sont montrés brillants en 2014, 2015 sont enfin reconnus. L’attribution à titre posthume de décorations à Arsen Pavlov, “Motorola”, et à son successeur au bataillon “Sparta”, Vladimir Zhoga, “Vokha”. – Tout cela est très correct. Nous les avons ainsi reconnus et avons fait d’eux les héros de toute la Russie.
“SP : – L’Ukraine change lentement mais sûrement avec notre aide, et la Russie ?
– L’un des résultats de l’opération spéciale est que, bien que la réinitialisation en Russie même – la réinitialisation dont les forces gaucho-patriotiques rêvent depuis si longtemps – ait commencé, elle est au point mort. C’est Poutine lui-même qui a commencé. En lançant cette opération spéciale, en s’appuyant sur l’armée et le peuple, le président est allé à l’encontre de la majeure partie de l’élite russe. Avions-nous vraiment besoin d’une action militaire contre l’Ukraine pour commencer à vendre du gaz en roubles ?
Des changements profonds sont nécessaires pour mobiliser la société russe. Mobiliser non pas tant dans le sens militaire, mais dans le sens de soulever le pays entier, l’économie dans l’intérêt de la victoire. Une purge de l’élite est nécessaire. La situation est extrêmement grave. Ce n’est pas la Tchétchénie des années 1990. En fait, la Russie se bat contre toute l’Europe, contre l’OTAN. Tout pour le front, pour la victoire – cela devrait être notre slogan. Sinon, nous risquons de perdre le pays. C’est pourquoi nous devons tous nous serrer les coudes.
Vyacheslav Tetekin, conseiller politique principal du président du comité central du KPRF, résume : “Le modèle mondial unipolaire s’est effondré. – C’est la principale chose qui s’est passée. Nous avions l’habitude de dire que ce modèle s’effritait parce que la Russie et un groupe de puissants pays asiatiques rejetaient l’américano-centrisme. Mais ensuite, c’était plus sur le terrain politique. Et maintenant, pour la première fois depuis la Grande Guerre Patriotique, Moscou a ouvertement défié l’hégémonie occidentale.
L’opération spéciale en Ukraine n’est pas le combat de la Russie contre l’Ukraine, mais le combat de la Russie contre la tentative de l’Occident de maintenir sa domination sur le reste de l’humanité. Parce que l’expansion de l’OTAN, bien que dirigée extérieurement contre la Russie, est en fait une tactique néocoloniale visant à soumettre d’autres nations. Ils ont commencé par l’Europe, puis ils se sont étendus au reste du monde. Les guerres en Libye, en Afghanistan, en Syrie, en Irak font toutes partie du même processus.
Lorsque l’Occident a tenté de faire pression sur la Russie avec l’aide de l’Ukraine, il a lancé trois batailles contre nous en même temps. La première est la phase chaude dans laquelle il est en train de perdre. La seconde est d’ordre économique. Là aussi, ses conséquences ont frappé l’Occident plus durement que la Russie. L’économie mondiale a changé, de nombreux pays ont refusé de participer aux sanctions, ce qui signifie un effondrement du système. La troisième est la propagande, dans laquelle les mensonges diffusés par l’Occident jouent contre lui.
Ainsi, un changement tectonique dans le monde est en train de se produire. La domination des États-Unis et de l’Europe a été remise en question. Le dollar perd de sa puissance et les pays passent aux monnaies nationales. La situation dans les pays occidentaux s’échauffe. La baisse du niveau de vie, à laquelle ils ne sont pas habitués, entraînera inévitablement des troubles politiques intérieurs. La Russie, en revanche, conserve une stabilité politique et économique intérieure, ce qui indique l’échec des plans de nos adversaires.
Bilan des 100 jours qui auraient ébranlé le monde, il est clair que ce bilan du côté russe mais pas
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