c'est la tendance sujetal du forum h de luc dernièrement...
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Tout commence par une mâtinée brumeuse, je suis entourée de deux aides-soignantes, l’une blanche, l’autre noire. Elles s’affairent autour de ma personne, discutent de la pluie et du beau temps pendant que je me concentre sur leur conversation pour ne pas virer de l’œil.
La « blanche » se met à parler d’une de leurs collègues, l’autre lui demande : je « vois pas qui c’est ? » ;l’autre répond alors : « tu sais la fille de couleur ». Je sursaute et regarde l’infirmière « de couleur ».Elle sursaute aussi et
rétorque : »je ne suis pas de couleur, je suis noire ». Je surenchéris : « de couleur n’est pas une couleur. Vous pouvez dire à une personne qu’elle est noire. Noire n’est pas un gros mot, c’est une réalité ».
L’aide soignante s’excuse, un peu gênée. Nous entamons alors une discussion très intéressante sur cette propension du « blanc » a employé le terme : de couleur et ce, seulement devant des personnes noires. Est-ce la peur de vexer ? Le noir serait-il assez idiot ou aveugle pour ne pas se rendre compte de sa couleur, justement ?
La gêne réelle, évidente, courante, sous-jacente ne peut être interprétée que d’une seule manière, compris sous un seul angle : être noir est honteux, ne pas exprimer la réalité de la chose induit que l’on éprouve un réel malaise face au taux élevé de mélanine de son interlocuteur. La personne blanche trouve inconvenant de dire que son interlocuteur est noir parce que c’est mal poli ? Le noir devrait-il avoir honte ?
Nier la différence par l’utilisation de deux mots que je trouve, pour ma part, extrêmement péjoratif de part l’essence invisible et inexistante de leur réalité :je le répète de couleur n’est pas une couleur , est révélateur de réflexes profondément racistes de la part de la communauté caucasienne.
Refuser à l’autre d’être ce qu’il est relève d’une véritable entreprise de lobotomisation. Malcom X a dit, dans son discours « le bulletin de vote ou le fusil » si je me souviens bien : l’homme blanc craint davantage la séparation que l’intégration ».En effet si vous n’avez pas de couleur plus grand-chose ne vous sépare « des autres » alors que si vous êtes NOIR, la différence est clairement énoncée.
Awatif
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Tout commence par une mâtinée brumeuse, je suis entourée de deux aides-soignantes, l’une blanche, l’autre noire. Elles s’affairent autour de ma personne, discutent de la pluie et du beau temps pendant que je me concentre sur leur conversation pour ne pas virer de l’œil.
La « blanche » se met à parler d’une de leurs collègues, l’autre lui demande : je « vois pas qui c’est ? » ;l’autre répond alors : « tu sais la fille de couleur ». Je sursaute et regarde l’infirmière « de couleur ».Elle sursaute aussi et
rétorque : »je ne suis pas de couleur, je suis noire ». Je surenchéris : « de couleur n’est pas une couleur. Vous pouvez dire à une personne qu’elle est noire. Noire n’est pas un gros mot, c’est une réalité ».
L’aide soignante s’excuse, un peu gênée. Nous entamons alors une discussion très intéressante sur cette propension du « blanc » a employé le terme : de couleur et ce, seulement devant des personnes noires. Est-ce la peur de vexer ? Le noir serait-il assez idiot ou aveugle pour ne pas se rendre compte de sa couleur, justement ?
La gêne réelle, évidente, courante, sous-jacente ne peut être interprétée que d’une seule manière, compris sous un seul angle : être noir est honteux, ne pas exprimer la réalité de la chose induit que l’on éprouve un réel malaise face au taux élevé de mélanine de son interlocuteur. La personne blanche trouve inconvenant de dire que son interlocuteur est noir parce que c’est mal poli ? Le noir devrait-il avoir honte ?
Nier la différence par l’utilisation de deux mots que je trouve, pour ma part, extrêmement péjoratif de part l’essence invisible et inexistante de leur réalité :je le répète de couleur n’est pas une couleur , est révélateur de réflexes profondément racistes de la part de la communauté caucasienne.
Refuser à l’autre d’être ce qu’il est relève d’une véritable entreprise de lobotomisation. Malcom X a dit, dans son discours « le bulletin de vote ou le fusil » si je me souviens bien : l’homme blanc craint davantage la séparation que l’intégration ».En effet si vous n’avez pas de couleur plus grand-chose ne vous sépare « des autres » alors que si vous êtes NOIR, la différence est clairement énoncée.
Awatif