Kamal Omari, militant dAl adl wal ihsane, et membre du Mouvement du 20 février, est mort ce jeudi. Les autorités affirment qu'il serait mort de crise cardiaque et déjà certains médias signalent qu'il aurait aussi une insuffisance rénale. Un proche de la famille de Kamal dit que cela est faux et qu'une plainte sera déposée auprès du tribunal de Safi.
La vérité ne tardera pas à être connue. Nous sommes tous attristés par cette disparition et nous présentons nos sincères condoléances à la famille et aux proches de Kamal Omari.
Malgré les démentis des autorités, il n'en reste pas moins que Kamal Omari a fait l'objet d'un passage à tabac en bonne et due forme . Cest le drame que nous redoutions tous. Les témoins sont précis: plusieurs policiers se sont acharnés sur Kamal Omari pendant plusieurs minutes. Cela sapparente à un lynchage méthodique exécuté par des policiers qui pendant plusieurs mois navaient pas le droit de cogner. Cela les démangeaient. Daprès les témoignages que nous avons recueillis, les policiers ont continué tard dans la nuit leur besogne de répression avec sévérité. Environ 18 manifestants ont été arrêtés , transportés loin de Safi et abandonnés à leur sort après avoir été malmenés.
À Casablanca par contre, la police sétait montrée plus civilisée: les manifestants ont été dispersés sans acharnement. Le préfet de police a même essayé dexpliquer à la population la nécessité de son intervention et a communiqué avec tous les badauds présents.
Autant au Maroc certaines autorités, tels que les services scientifiques sont efficaces et bien organisés, autant les services de répression basiques sont restés sous développés pour la plupart.
À laube de la livraison de la réforme de la Constitution, ce drame va permettre de tester comment par exemple le CNDH, institution créée pour préserver les droits de lHomme en toute indépendance, va réagir. Si aucune action nest entreprise, il ne faudra donc pas sattendre non plus à ce quune quelconque disposition de la prochaine Constitution soit un jour réellement respectée. RIEN ne peut justifier le lynchage de Kamal Omari.
Nous sommes nombreux à avoir écrit que certains manifestants cherchaient laffrontement. Le sachant, les autorités auraient dû redoubler de précaution. Une enquête doit être menée et des sanctions doivent être prises contre les responsables de cette répression.
Dautre part, vouloir interdire toutes les manifestations est vécu comme une provocation par les diverses tendances du Mouvement du 20 février. Aux autorités de négocier avec eux des modèles de manifestations pacifiques afin quils puissent exercer leurs droits sans désordre public, comme cela a été possible durant plusieurs semaines. Sans oublier que dans tous les cas, le maintien de lordre doit être assuré par des professionnels qui respectent la vie humaine.
Quelles que soient les raisons des uns et des autres, et si cela se confirme, personne na le droit de tuer.
Aufait Maroc