Apparemment ça continue
Une association contre «*la discrimination à la SNCF*»
Un agent d'accueil de la gare de Creil vient de créer l'association Liberté, égalité, discriminés. Elle regroupe des agents SNCF s'estimant victimes de discrimination raciale afin d'intenter des actions collectives.
Il est rentré à la SNCF en 1998 avec l'espoir d'y faire carrière. Mais Mustapha Yakoubi est toujours agent d'accueil à la gare de Creil. Pour lui, cette absence d'évolution professionnelle est due à de la discrimination. Le jeune homme dit également avoir été victime d'injures racistes. En janvier*2009, il dépose donc plainte avec trois autres agents du secteur. L'affaire sera classée sans suite, mais son «*combat*» prendra une autre tournure.
Courant 2010, il commence à rassembler au-delà de l'Oise. Et hier, à Montataire, il a présenté l'association Liberté, égalité, discriminés qu'il vient de créer avec d'autres agents afin de «*lutter contre les discriminations au sein de la SNCF*». Une démarche qui ne surprend pas la direction régionale de l'entreprise où l'on avoue tout de même «*avoir du mal à comprendre*». «*On connaît bien cet agent, puisqu'on a été sollicités pour injures raciales, explique-t-on. Mais, après une enquête approfondie, on a été blanchis dans cette affaire.*»
D'après la SNCF, «*il y a eu de nombreuses rencontres avec la hiérarchie et des courriers échangés. On s'est déjà longuement expliqué avec lui sur ce sujet*». Une version que conteste Mustapha Yakoubi. «*J'ai sollicité plusieurs fois ma hiérarchie et je n'ai jamais eu de réponse.*»
Il a depuis, et selon ses chiffres, rassemblé une quinzaine d'agents du Bassin creillois et entre trente et quarante dans toute la France. La SNCF continue néanmoins d'assurer «*être une entreprise irréprochable en matière d'égalité des chances*». «*Nous organisons le forum égalité et compétence, nous recrutons dans les zones urbaines sensibles… La discrimination est quelque chose contre laquelle on lutte, se défend la Société nationale des chemins de fer. Il est inconcevable que ce type d'attitudes ou de propos soit toléré au sein de l'entreprise.*» *
Le Parisien