Bonjour
Je rebondis sur un autre thread, où une ado culpabilise parce qu'elle a donné un bisou à un mec.
Et cela m'amène à aborder un problème contemporain : pourquoi tant de leaders religieux accordent-ils une énorme importance à des problèmes d'éthique sexuelle et certaines questions connexes, du genre avortement et théorie du genre?
Est-ce que « Dieu », au nom de qui ils affirment parler, partage au même degré leur préoccupation?
Je pense qu'il faut faire attention ici à un effet de perspective déformée en raison des modes actuelles.
Je m'explique.
Si dans une société un principe religieux est largement partagé, qu'il fait consensus dans cette société, et que les déviants sont réprimés et sont obligés de se cacher, alors les leaders religieux ne sont pas obligés de passer beaucoup de temps à en parler. Ils ont d'autres priorités. Dans ce contexte-là, « Dieu » ne paraît pas être particulièrement obsédé.
C'est plutôt quand des idéologies et de nouvelles modes émergent, et qu'elles gagnent une grande partie de la société, et même parfois certains croyants, que les religieux se sentent obligés d'aborder la question et de monter au créneau, et de lutter avec acharnement pour rétablir leur interprétation de la vérité. Ce sont les modes du moment qui influencent le contenu des discours des religieux, mais « Dieu » en soi est pas plus obsédé qu'autrefois.
C'est simplement que ces religieux constate qu'une « vérité » qui allait de soi autrefois est désormais contestée et rejetée par beaucoup de monde et met les croyants sur la défensive. Alors ils sentent qu'ils ont le devoir de rappeler la doctrine traditionnelle. Donc chaque siècle fait face à ses propres problèmes, même si la religion reste ce qu'elle est. Il faut donc, non pas changer la révélation, mais actualiser la pensée théologique pour l'appliquer aux problèmes de l'heure.
Mais le problème est que parfois la réaction de ces religieux, compréhensible jusqu'à un certain point, donne lieu à des outrances, des exagérations, voire de la violence : ils ont tendance à grossir hors de toute proportion l'importance des « vérités » mises en doute, et la gravité des « péchés » que plusieurs personnes ne prennent plus au sérieux.
Mais ce faisant, ils se tirent une balle dans le pied, car quand ils adoptent des positions extrêmes et sans nuances, qui exagèrent les préoccupations des prophètes eux-mêmes, ils se discréditent bien souvent aux yeux des gens ordinaires et renforcent des préjugés antireligieux, sans parler des moqueries dont ils peuvent être l'objet (une ado qui donne un bisou est-il une « catastrophe »?).
Et ce manque de jugement devient finalement un obstacle à la foi pour les personnes de l'extérieur qui seraient potentiellement des converties, mais ça devient aussi une épreuve pour les croyants ordinaires qui ne partagent pas l'obsession de ces leaders religieux.
Dans notre société, il y a beaucoup de monde qui ne jugent plus que la fornication, l'homosexualité et certains autres trucs sont des fautes morales. Par contre, il y a un assez large consensus sur les problèmes de justice économique, lutte contre la pauvreté, la drogue, problèmes environnementaux, problèmes de la violence contre les femmes.
Donc, les religieux parlent pas beaucoup de ces derniers problèmes, car ces vérités « vont de soi », mais ils mettent l'accent sur les premiers problèmes, car ils sentent leur autorité attaquée (celle de leur interprétation de la révélation).
Je rebondis sur un autre thread, où une ado culpabilise parce qu'elle a donné un bisou à un mec.
Et cela m'amène à aborder un problème contemporain : pourquoi tant de leaders religieux accordent-ils une énorme importance à des problèmes d'éthique sexuelle et certaines questions connexes, du genre avortement et théorie du genre?
Est-ce que « Dieu », au nom de qui ils affirment parler, partage au même degré leur préoccupation?
Je pense qu'il faut faire attention ici à un effet de perspective déformée en raison des modes actuelles.
Je m'explique.
Si dans une société un principe religieux est largement partagé, qu'il fait consensus dans cette société, et que les déviants sont réprimés et sont obligés de se cacher, alors les leaders religieux ne sont pas obligés de passer beaucoup de temps à en parler. Ils ont d'autres priorités. Dans ce contexte-là, « Dieu » ne paraît pas être particulièrement obsédé.
C'est plutôt quand des idéologies et de nouvelles modes émergent, et qu'elles gagnent une grande partie de la société, et même parfois certains croyants, que les religieux se sentent obligés d'aborder la question et de monter au créneau, et de lutter avec acharnement pour rétablir leur interprétation de la vérité. Ce sont les modes du moment qui influencent le contenu des discours des religieux, mais « Dieu » en soi est pas plus obsédé qu'autrefois.
C'est simplement que ces religieux constate qu'une « vérité » qui allait de soi autrefois est désormais contestée et rejetée par beaucoup de monde et met les croyants sur la défensive. Alors ils sentent qu'ils ont le devoir de rappeler la doctrine traditionnelle. Donc chaque siècle fait face à ses propres problèmes, même si la religion reste ce qu'elle est. Il faut donc, non pas changer la révélation, mais actualiser la pensée théologique pour l'appliquer aux problèmes de l'heure.
Mais le problème est que parfois la réaction de ces religieux, compréhensible jusqu'à un certain point, donne lieu à des outrances, des exagérations, voire de la violence : ils ont tendance à grossir hors de toute proportion l'importance des « vérités » mises en doute, et la gravité des « péchés » que plusieurs personnes ne prennent plus au sérieux.
Mais ce faisant, ils se tirent une balle dans le pied, car quand ils adoptent des positions extrêmes et sans nuances, qui exagèrent les préoccupations des prophètes eux-mêmes, ils se discréditent bien souvent aux yeux des gens ordinaires et renforcent des préjugés antireligieux, sans parler des moqueries dont ils peuvent être l'objet (une ado qui donne un bisou est-il une « catastrophe »?).
Et ce manque de jugement devient finalement un obstacle à la foi pour les personnes de l'extérieur qui seraient potentiellement des converties, mais ça devient aussi une épreuve pour les croyants ordinaires qui ne partagent pas l'obsession de ces leaders religieux.
Dans notre société, il y a beaucoup de monde qui ne jugent plus que la fornication, l'homosexualité et certains autres trucs sont des fautes morales. Par contre, il y a un assez large consensus sur les problèmes de justice économique, lutte contre la pauvreté, la drogue, problèmes environnementaux, problèmes de la violence contre les femmes.
Donc, les religieux parlent pas beaucoup de ces derniers problèmes, car ces vérités « vont de soi », mais ils mettent l'accent sur les premiers problèmes, car ils sentent leur autorité attaquée (celle de leur interprétation de la révélation).