Douter de sa valeur

Avez-vous déjà expérimenté ou connaissez vous des personnes qui ne s'accordent aucune valeur? Ces personnes vivent avec comme un vide qui s'élargit au quotidien.

Je parle de quelque chose de plus profond, je pense, que le manque de confiance en soi. Ce n'est pas qu'un problème d'affirmation de soi ou de timidité, mais il s'agit là carrément d'une croyance enracinée qu'on ne vaut... rien.
C'est une croyance tellement enracinée que tous les compliments que l'entourage peut communiquer ne serviront à rien. La personne, dans l'instant, les reçoit, elle est flattée, ça lui fait chaud au cœur, elle se sent rehaussée, mais 30 minutes plus tard, c'est comme si elle n'avait rien entendu. Comme avant, elle se morfond dans cet espèce de brouillard fait d'auto-dénigrements et de remarques des autres, d'expériences de sa vie, qui ont parfois été tordues par sa perception du monde, mais pas toujours...

Cette «maladie» est aussi responsable des innombrables «morsures d'envie» que la personne qui ne croit pas en sa valeur subit. Chez autrui, un beau visage, un style vestimentaire recherché, une maîtrise affinée du langage, une prédilection pour x ou y sport/instrument de musique, bref un quelconque atout qui fait rayonner, et c'est un drame intérieur qui se joue. Une douleur aiguë générée par une perception d'un décalage entre autrui et soi. Le drame, c'est que la personne qui doute de sa valeur ne se dit pas que chacun a ses qualités et qu'une qualité ne fait pas la supériorité. Elle se remet totalement en question plusieurs fois par jour car elle n'a pas de socle solide sur lequel baser son identité.

Ainsi, les relations affectives sont énormément teintées de souffrance. Si la personne aimée a le malheur d'être trop proche d'un/d'une autre, ce sont des morsures de jalousie qui la piqueront. Certaines font éclater leur souffrance par des crises qui pourrissent le climat et détruisent les relations quand d'autres, plus conciliantes, s'enferment dans un silence et dans des ruminations intérieures qui, si elles ne détruisent pas la relation dans l'instant, verrouillent toute communication sincère qui est la base de toute relation saine.

D'où peut venir une telle souffrance?
Une absence de socle intérieur solide qui permettrait de se ressourcer en soi quand les épreuves arrivent. Une trop grande attention accordée au regard d'autrui, à son approbation, comme si autrui était soi-même. C'est une sorte de transfert, d'aliénation. Autrui devient l'intériorité et le référentiel intérieur, et une sorte de guide tout puissant.
Une hypersensibilité interpersonnelle. Un manque affectif.

Comment guérir de cette «maladie»?
Moi-même qui écrit, cela doit faire une centaine de fois que j'écris ce mal-être pour m'en débarrasser. Il n'y a que la forme qui change. Et je sais d'emblée que ce n'est pas cette énième tentative qui changera quelque chose. On peut me dire 10000 fois que j'ai telle ou telle qualité (et ce n'est pas faute d'en avoir entendu, des compliments), ça ne pourra pas rentrer. Le problème, c'est que ce manque empêche d'être soi, d'avancer, d'être intègre, droit dans ses baskets, parce qu'on souffre beaucoup trop des moindres mouvements des autres, qui ne sont que des riens pour la plupart des gens mais qu'un cerveau aussi trituré que le nôtre va s'efforcer d'interpréter pour que ça corresponde à cette vision d'horreur qu'on a de soi-même.
Je sais donc bien que c'est une énième tentative qui ne servira à rien, mais l'humain a besoin, de temps en temps, de vider la tension qu'il y a en lui.
 
Intéressant ton choix de pseudo au vu de ton texte ( touchant et joliment écrit, au demeurant)...est-ainsi que tu te vois finalement ? Comme une belle âme? Ou c'est ainsi que tu voudrais qu'on te voit?

Ah je l'aime bien ce pseudo, le concept qu'il y a derrière.
Pour moi,une belle âme est romantique, rêveuse, décalée, qui renvoie de la douceur autour d'elle, et aussi de la perspicacité, de l'intelligence. Une belle âme rayonne

On m'a souvent renvoyé cette image de la douceur, surtout. Mais mon esprit voit de la faiblesse de caractère, un tempérament conciliant qui en fait a trop peur d'affirmer sa pensée.

Mais c'est possible que parallèlement à ce manque, j'ai développé un complexe de supériorité, ou en tout cas des attentes super élevées sur ce que je dois être.
 
En se disant que tout être humain mérite la dignité : )
Que nos réussites et nos échecs ne nous incombent pas totalement, mais sont le fruit d'un concours de circonstances : )
Revoir nos motivations profondes, nos ambitions ...
 

Siith

N'éclaire plus...
VIB
Ah je l'aime bien ce pseudo, le concept qu'il y a derrière.
Pour moi,une belle âme est romantique, rêveuse, décalée, qui renvoie de la douceur autour d'elle, et aussi de la perspicacité, de l'intelligence. Une belle âme rayonne

On m'a souvent renvoyé cette image de la douceur, surtout. Mais mon esprit voit de la faiblesse de caractère, un tempérament conciliant qui en fait a trop peur d'affirmer sa pensée.

Mais c'est possible que parallèlement à ce manque, j'ai développé un complexe de supériorité, ou en tout cas des attentes super élevées sur ce que je dois être.
Oui, je devine que tu as des aspirations élevées, ce qui n'est pas un problème en soi...mais il y a effectivement quelque chose de paradoxal dans ce que tu estimes être des qualités vertueuses.
Tu considères la douceur comme une aspiration légitime, mais tu regrettes ce que tu appelles un caractère passif chez toi. Il est très difficile d'allier "douceur" et affirmation pleine et entière de ses choix. Un tempérament conciliant par contre n'est péjoratif que dans ta propre appréhension du terme. L'affirmation de soi nécessite des moments de violence à mon sens, elle s'arrache avec les dents...en tout cas dans ce monde ci. Donc peut-être faut-il choisir entre ces positionnements?
 
Je pense sans grande originalité que cette malaisance de soi se forge dés l'enfance, le rapport aux parents,la liberté/confiance qu'on peut nous accorder etant petit, puis les premiers contacts sociaux, une amitié toxic avec laquelle on grandit et qui prend toute la place, un physique pas comme tout le monde, une couleur de peau bref, ce profond manque d'estime de soi s'est construit trés tot et il faut de la volonté et un bon entourage pour s'en détacher.
 
@SchoeneSeele
Tu es psychologue ? Ou tu fais une introspection ?
Moi j'ai une autre maladie incurable comme tu dis

qui me pourrit ma vie bladinienne : je vois des fake partout et donc j'arrive plus à répondre 'spontanément ' :(
 
Je pense sans grande originalité que cette malaisance de soi se forge dés l'enfance, le rapport aux parents,la liberté/confiance qu'on peut nous accorder etant petit, puis les premiers contacts sociaux, une amitié toxic avec laquelle on grandit et qui prend toute la place, un physique pas comme tout le monde, une couleur de peau bref, ce profond manque d'estime de soi s'est construit trés tot et il faut de la volonté et un bon entourage pour s'en détacher.
Après, on peut ne rien avoir vécu de spécialement traumatisant durant l'enfance mais avoir une perception des choses particulière, qui accentue l'effet de ce qui n'a pas été. Par exemple, un effet de nature très peureux qui prend chaque dispute comme un tremblement de terre.

Moi, je me souviens que je prenais très à cœur les choses, mais aussi que je tenais à ce que les autres ne voient pas quand j'étais mal. Après une chute, une blessure, un truc du genre, je rassurais toujours les gens en leur disant que ça allait bien, et je m'en convainquais, parce que je ne prenais pas le temps de voir si vraiment j'avais mal ou pas.
 
Oui, je devine que tu as des aspirations élevées, ce qui n'est pas un problème en soi...mais il y a effectivement quelque chose de paradoxal dans ce que tu estimes être des qualités vertueuses.
Tu considères la douceur comme une aspiration légitime, mais tu regrettes ce que tu appelles un caractère passif chez toi. Il est très difficile d'allier "douceur" et affirmation pleine et entière de ses choix. Un tempérament conciliant par contre n'est péjoratif que dans ta propre appréhension du terme. L'affirmation de soi nécessite des moments de violence à mon sens, elle s'arrache avec les dents...en tout cas dans ce monde ci. Donc peut-être faut-il choisir entre ces positionnements?
Bah j'aime la douceur la plupart du temps, le problème c'est que quand on en abuse, enfin plutôt quand on n'a pas conscience qu'on fonctionne comme ça, on est aussi trop gentil. On aime servir les autres et on répugne à se mettre en avant quand ça heurte les intérêts des autres. C'est cette douceur incontrôlée qui me lasse.

Mais tu as raison, j'ai un rapport paradoxal avec ça. Parce que les personnes qui s'affirment, dans la violence dans leurs relations avec les autres, à longueur de journée, elles, perturbent ma «paix intérieure» lol, et je les trouve trop égoïstes.
 
Après, on peut ne rien avoir vécu de spécialement traumatisant durant l'enfance mais avoir une perception des choses particulière, qui accentue l'effet de ce qui n'a pas été. Par exemple, un effet de nature très peureux qui prend chaque dispute comme un tremblement de terre.

Moi, je me souviens que je prenais très à cœur les choses, mais aussi que je tenais à ce que les autres ne voient pas quand j'étais mal. Après une chute, une blessure, un truc du genre, je rassurais toujours les gens en leur disant que ça allait bien, et je m'en convainquais, parce que je ne prenais pas le temps de voir si vraiment j'avais mal ou pas.
Exprimer ce que tu ressens permet justement de réguler tes émotions ... le taire ne peut que te faire bouillir et vivre ainsi un petit rien avec une intensité déroutante.
 
Bah j'aime la douceur la plupart du temps, le problème c'est que quand on en abuse, enfin plutôt quand on n'a pas conscience qu'on fonctionne comme ça, on est aussi trop gentil. On aime servir les autres et on répugne à se mettre en avant quand ça heurte les intérêts des autres. C'est cette douceur incontrôlée qui me lasse.

Mais tu as raison, j'ai un rapport paradoxal avec ça. Parce que les personnes qui s'affirment, dans la violence dans leurs relations avec les autres, à longueur de journée, elles, perturbent ma «paix intérieure» lol, et je les trouve trop égoïstes.
Charité bien ordonnée ...
 

Siith

N'éclaire plus...
VIB
Bah j'aime la douceur la plupart du temps, le problème c'est que quand on en abuse, enfin plutôt quand on n'a pas conscience qu'on fonctionne comme ça, on est aussi trop gentil. On aime servir les autres et on répugne à se mettre en avant quand ça heurte les intérêts des autres. C'est cette douceur incontrôlée qui me lasse.

Mais tu as raison, j'ai un rapport paradoxal avec ça. Parce que les personnes qui s'affirment, dans la violence dans leurs relations avec les autres, à longueur de journée, elles, perturbent ma «paix intérieure» lol, et je les trouve trop égoïstes.
Même les "grandes gueules" ne sont pas dans le conflit permanent... heureusement !
Parfois, pour avoir des rapports apaisés avec les gens, il faut avoir sorti les crocs au préalable. La plupart des êtres humains sont comme les enfants, ils testent tes limites.
 
Même les "grandes gueules" ne sont pas dans le conflit permanent... heureusement !
Parfois, pour avoir des rapports apaisés avec les gens, il faut avoir sorti les crocs au préalable. La plupart des êtres humains sont comme les enfants, ils testent tes limites.
...... ou fréquenter des personnes éduquées correctement.
 
Mmmm. Si c'était possible oui. Mais tu n'as le choix ni de tes collègues, ni de ta hiérarchie, ni de tes profs, ni du personnel administratif, ni même de ta famille. Il faut composer avec l'Autre, toujours.
Dans tout ce que tu cites, il n'y a que la famille qui ne change pas, tout le reste peut être envoyé au diable si ça ne correspond pas à tes aspirations.
 
Dans tout ce que tu cites, il n'y a que la famille qui ne change pas, tout le reste peut être envoyé au diable si ça ne correspond pas à tes aspirations.

Il y a des profs que j'aimerais envoyer au diable :D. Des élèves de la promo aussi...
Et puis tout un système auquel je ne suis pas adaptée mais où j'ai virtuellement les capacités pour réussir. J'aimerais exprimer mon angoisse de ce système.
 
Il y a des profs que j'aimerais envoyer au diable :D. Des élèves de la promo aussi...
Et puis tout un système auquel je ne suis pas adaptée mais où j'ai virtuellement les capacités pour réussir. J'aimerais exprimer mon angoisse de ce système.
Iwa exprime : )
Quel que soit le souci que ta jeunesse endure,
Laisse-la s'élargir, cette sainte blessure
Que les séraphins noirs t'ont faite au fond du cœur;
Rien ne nous rend si grands qu'une grande douleur.
Mais, pour en être atteint, ne crois pas, ô poète,
Que ta voix ici-bas doive rester muette.
Les plus désespérés sont les chants les plus beaux,
Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots.
 

typologie

aedem sed aliter
Bladinaute averti
pour ceux qui comme moi ne connaissait pas ce concept
meme si je ne l'ai toujours pas compris :)

Le jugement esthétique
https://fr.wikipedia.org/wiki/Emmanuel_Kant#Le_jugement_esth.C3.A9tique


http://kant.chez.com/maquette/html/dico/esthetique/a.html

La belle âme (schöne Seele) :
C'est lorsqu'un homme, qui possède assez de goût pour juger des produits des beaux-arts avec la plus grande exactitude et la plus grande finesse, abandonne volontiers la chambre, en laquelle se rencontrent ces beautés qui entretiennent la vanité ou tout au moins les joies d'ordre social, afin de se tourner vers le beau dans la nature et d'y trouver pour son esprit la volupté en une méditation qu'il ne saurait jamais complètement achever, nous devons considérer avec respect le choix qui est le sien et supposer en lui une belle âme, à laquelle ne peut prétendre aucun connaisseur de l'art, ni d'aucun amateur, en raison de l'intérêt qu'il porte à ses objets
(Critique de la faculté de juger, Section I, livre II, §42, p132).

Un état d'âme noble:
C'est l'absence même d'affections (apatheica, phlegma in significatu bono) d'une âme suivant avec énergies ses principes immuables et en ce sens elle est sublime et cela d'une façon supérieure à l'enthousiasme, parce qu'elle est la satisfaction de la raison pure.
Ce terme est appliqué de manière dérivée aux choses, par exemple des édifices, un vêtement, une manière d'écrire, un certain maintien, etc. , lorsque celles-ci suscitent l'admiration (étonnement qui ne cesse pas avec la disparition de la nouveauté), et c'est là ce qui arrive quand des Idées dans leur présentation s'accordent sans intention et sans art en vue d'une satisfaction esthétique
(Remarque générale sur l'exposition des jugements esthétiques réfléchissants p109).
 
Iwa exprime : )
Quel que soit le souci que ta jeunesse endure,
Laisse-la s'élargir, cette sainte blessure
Que les séraphins noirs t'ont faite au fond du cœur;
Rien ne nous rend si grands qu'une grande douleur.
Mais, pour en être atteint, ne crois pas, ô poète,
Que ta voix ici-bas doive rester muette.
Les plus désespérés sont les chants les plus beaux,
Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots.

Bah le système scolaire, spécialement dans ma filière, est basé sur l'organisation, la gestion optimale du temps et une discipline carrée, sans lesquels tu ne peux pas prétendre à viser très haut. Or, l'organisation "militaire", ça m'est complètement étranger, mais le problème est que je vise très haut. Et cette incompatibilité, ça m'agace. Je m'en sors avec un bon niveau finalement, mais pas assez bon pour aller là où je veux. C'est ce qu'on ne comprend pas dans ma promo. C'est pas faute d'essayer d'exprimer mon tiraillement, mais les profs ne comprennent pas. Ils sont là, à exposer leurs solutions classiques, à répéter comment faire pour acquérir cette organisation, mais ça ne sert à rien. Au fond, j'en veux pas de ça :D
Et puis, plus spécialement, il y a une prof que j'admire vraiment beaucoup, et ça me fait particulièrement mal que elle, ne voit pas à quel point je peux être perdue et à quel point j'ai besoin de conseils personnalisés. Ma filière, c'est le genre où tu réussis en connaissant les codes de l'élite, le plus souvent en y étant issu, et en jouant de ces codes pour se mettre les profs (et les correcteurs) dans la poche. Et il y a un élève qui incarne de façon stéréotypée ce type d'élève, et pour qui le courant passe particulièrement avec cette prof (bon, en plus, il est vraiment très intelligent). Je ressens la morsure d'envie dont je parlais plus haut. Alors que je sais que j'ai les capacités pour tirer mon épingle du jeu, bah j'ai l'impression d'être invisible, et d'avoir à me débattre seule dans mes problèmes.
Et mes problèmes, ce n'est pas comme si je n'avais pas essayé de m'exprimer. Je l'ai essayé plusieurs fois, avec plusieurs profs. Mais tout ne sort pas, et je les sens distants, et de toute façon je ne suis pas le genre d'élève qu'ils comprennent j'ai l'impression. Et c'est ce décalage entre ce que j'attends d'eux et ce qui se passe vraiment qui me met en colère contre eux. J'ai pas envie de les avoir une année de plus.

Et je n'en veux pas qu'aux profs, mais aussi aux élèves avec qui je n'arrive pas à nouer. Soit que je sois coincée ou que je m'exprime mal, en tout cas ça ne passe pas, et j'ai encore plus cette sensation d'exclusion. Et je me vexe tous les jours pour des riens...
Pour en finir avec cette prof, c'est ambigu, parce qu'autant elle a l'air d'aimer particulièrement les trajectoires de mobilité sociale et donc de soutenir tous ceux qui pouvaient le plus prétendre à briller tout en venant de milieux modestes, autant au final il n'y a aucun lien qui s'est noué, une rencontre décisive dans ma future carrière comme ça aurait pu l'être. Ce sont toujours "les autres" (en l'occurrence, l'"autre"). Du coup, je sais pas, je ne dois pas mériter ce que je demande. Pas que je sois un être inférieur, mais juste que je n'ai pas le niveau, tout simplement.
 
Bah le système scolaire, spécialement dans ma filière, est basé sur l'organisation, la gestion optimale du temps et une discipline carrée, sans lesquels tu ne peux pas prétendre à viser très haut. Or, l'organisation "militaire", ça m'est complètement étranger, mais le problème est que je vise très haut. Et cette incompatibilité, ça m'agace. Je m'en sors avec un bon niveau finalement, mais pas assez bon pour aller là où je veux. C'est ce qu'on ne comprend pas dans ma promo. C'est pas faute d'essayer d'exprimer mon tiraillement, mais les profs ne comprennent pas. Ils sont là, à exposer leurs solutions classiques, à répéter comment faire pour acquérir cette organisation, mais ça ne sert à rien. Au fond, j'en veux pas de ça :D
Et puis, plus spécialement, il y a une prof que j'admire vraiment beaucoup, et ça me fait particulièrement mal que elle, ne voit pas à quel point je peux être perdue et à quel point j'ai besoin de conseils personnalisés. Ma filière, c'est le genre où tu réussis en connaissant les codes de l'élite, le plus souvent en y étant issu, et en jouant de ces codes pour se mettre les profs (et les correcteurs) dans la poche. Et il y a un élève qui incarne de façon stéréotypée ce type d'élève, et pour qui le courant passe particulièrement avec cette prof (bon, en plus, il est vraiment très intelligent). Je ressens la morsure d'envie dont je parlais plus haut. Alors que je sais que j'ai les capacités pour tirer mon épingle du jeu, bah j'ai l'impression d'être invisible, et d'avoir à me débattre seule dans mes problèmes.
Et mes problèmes, ce n'est pas comme si je n'avais pas essayé de m'exprimer. Je l'ai essayé plusieurs fois, avec plusieurs profs. Mais tout ne sort pas, et je les sens distants, et de toute façon je ne suis pas le genre d'élève qu'ils comprennent j'ai l'impression. Et c'est ce décalage entre ce que j'attends d'eux et ce qui se passe vraiment qui me met en colère contre eux. J'ai pas envie de les avoir une année de plus.

Et je n'en veux pas qu'aux profs, mais aussi aux élèves avec qui je n'arrive pas à nouer. Soit que je sois coincée ou que je m'exprime mal, en tout cas ça ne passe pas, et j'ai encore plus cette sensation d'exclusion. Et je me vexe tous les jours pour des riens...
Pour en finir avec cette prof, c'est ambigu, parce qu'autant elle a l'air d'aimer particulièrement les trajectoires de mobilité sociale et donc de soutenir tous ceux qui pouvaient le plus prétendre à briller tout en venant de milieux modestes, autant au final il n'y a aucun lien qui s'est noué, une rencontre décisive dans ma future carrière comme ça aurait pu l'être. Ce sont toujours "les autres" (en l'occurrence, l'"autre"). Du coup, je sais pas, je ne dois pas mériter ce que je demande. Pas que je sois un être inférieur, mais juste que je n'ai pas le niveau, tout simplement.
Tu trouves cet "autre" si intelligent, pourtant tu as eu le mérite de faire bien plus de chemin pour arriver là où tu es puisque pour lui, c'était une formalité ...
Je pense que tu peux t'adapter à ce que tu décris comme une discipline militaire, ça va prendre du temps, mais ça deviendra une habitude si ton projet lié à cette discipline te tient à coeur (c'est la question de fond). S’agissant des profs, tu peux aller les voir pour leur dire ce que tu penses, cette incompréhension ne doit pas rester en toi.
Il y a tout un travail à faire pour intégrer certains pré-requis qui t'échappent aujourd'hui puisque en réalité, ils sont supposés acquis ... transmis par l'univers culturel familial.
Encore une fois, ne te compare pas à un type qui n'a pas réalisé la moitié des efforts que tu as fait jusqu'à maintenant ... il ne t'arrive pas à la cheville.
 
@SchoeneSeele

J’ai connu ce ressentiment depuis l’enfance. Cela a était dit, mais tout se joue à cette période. Et les parents ont un rôle primordial pour que l’enfant puisse avoir confiance en lui.

J’ai connu ces moments de doute de soi, de se sentir inférieur aux autres, de vivre à travers le regard des autres « qu’est-ce qu’ils pensent de moi ?». Cela affecte bien évidemment toute notre vie (personnelle et professionnelle).

J’ai même connu ce qu’on appelle le syndrome de l’imposteur qui consiste nier tout accomplissement professionnel: si je réussi quelque chose c’est due uniquement à la change ou à la coïncidence, etc. Par contre si j’essuie un échec c’est parce que je suis une m*rde et que je ne mérite que ça. Ce type de pensés nous pousse à travailler d’avantage de peur que les autre s’aperçoive de notre « imposture » et cela peut pousser jusqu’au burn-out.

Bref, il est possible de s’en sortir mais cela prend des années mais malheureusement on n’est jamais l’abri d’une rechute.
 
@SchoeneSeele

J’ai connu ce ressentiment depuis l’enfance. Cela a était dit, mais tout se joue à cette période. Et les parents ont un rôle primordial pour que l’enfant puisse avoir confiance en lui.

J’ai connu ces moments de doute de soi, de se sentir inférieur aux autres, de vivre à travers le regard des autres « qu’est-ce qu’ils pensent de moi ?». Cela affecte bien évidemment toute notre vie (personnelle et professionnelle).

J’ai même connu ce qu’on appelle le syndrome de l’imposteur qui consiste nier tout accomplissement professionnel: si je réussi quelque chose c’est due uniquement à la change ou à la coïncidence, etc. Par contre si j’essuie un échec c’est parce que je suis une m*rde et que je ne mérite que ça. Ce type de pensés nous pousse à travailler d’avantage de peur que les autre s’aperçoive de notre « imposture » et cela peut pousser jusqu’au burn-out.

Bref, il est possible de s’en sortir mais cela prend des années mais malheureusement on n’est jamais l’abri d’une rechute.

Salut,
Merci pour le témoignage de quelqu'un qui a réussi à s'en sortir :)
Je sais que ce processus est très lent et progressif, mais à partir de quand as-tu senti que tu étais dans un tournant, que tu allais arrêter de te considérer comme un inférieur né?

Moi, ça fait quelques années que je réfléchis au problème de la confiance en soi, mais indépendamment de ça, j'ai «toujours» ressenti de la fierté personnelle quand j'avais une bonne note, que je réussissais à l'école, et pas l'impression d'avoir volé ma réussite. Enfin, c'est surtout quand je dépassais (tous) les autres que je ressentais ça.

Ouais, je crois que j'ai trop pris à cœur les remarques que j'ai eu très tôt sur mon niveau intellectuel, et qu'à cause de ça je sens que je suis à la hauteur de ses remarques élogieuses que quand j'ai distancé tout le monde (ce qui n'arrive plus en fait).
Peut-être que le fait d'avoir été surboostée par cette «supériorité» intellectuelle comblait le fait que mes parents ne me complimentaient pas spécialement, et surtout pas comme un être global ayant de la valeur indépendamment de ses qualités.

En tout cas, je sais que de la fratrie, je suis celle qui est vraiment bloquée par ces problèmes là, c'est pour ça que je n'impute pas tout à mon enfance et mon éducation, mais surtout à mes besoins qui étaient (bien) plus élevés que les autres.
Ou peut-être que je suis plus attentive qu'eux aux blessures, je n'en sais rien xD
 
Dernière édition:
@SchoeneSeele

Je ne dirai pas que j’ai réussi à m’en sortir car cela fait partie de ma personnalité maintenant.
Je dirai plutôt que j’arrive plus à maîtriser ce sentiment.

Pour mon cas personnel, la foi a beaucoup joué, croire en le destin et ça était un tournant.
Ensuite, faire en sorte de ne plus avoir peur de l’échec, l’anticipé et l’accueillir à bras le corps.
Eviter les personnes et les environnements toxiques, de façon à être entouré qu’avec des personnes bienveillantes et positives.
Faire du sport m’a permis aussi d’avoir plus confiance en moi.

Avoir des bonnes notes c’est très bien mais quand tu as en face une personne indifférente ça n’a plus de valeur à tes yeux. Par contre lorsqu’il s’agit de mauvaises notes, la personne devient d’un coup plus prolixe...moi en tout cas ça m’a marqué…

Dans ton cas la culture d’exigence à fait peut être de toi quelqu’un qui a peur de l’échec et tu te remet en cause constamment et tu te permet pas l’échec.
 

etre2en1

intersex people are cool
VIB
Je doute de ma valeur mais sans douter de ma valeur, je connais ma valeur, j'ai une certaine fierté quant à ma valeur mais je doute que la valeur soi suffisante pour certaines choses.

Donc en fin de compte, je ne doute pas vraiment de ma valeur, mais du poids de ma valeur pour certaines choses.

Comme on peut trouver son plat le meilleur du monde, mais se dire qu'il ne fera peut être pas le poids face à un autre dans un concours gastronomique.

La valeur c'est subjectif comme la beauté.
 
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