Du communautarisme à l'assimilationnisme : revirement chez les "musulmans de france" ?

  • Initiateur de la discussion Initiateur de la discussion Fitra
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Oui, l'individu a un besoin légitime d'appartenance à un groupe, il est un être social à la base. Maintenance, il est important de respecter la sphère privée et éviter toute ingérence d'où qu'elle provienne.

Sincèrement, quand j'ai mis ma fille en cours d'Arabe, et qu'une mère a commencé à me casser la tête avec ses sourates, j'ai été choquée. Au début, je sympathise tranquille, elle avait l'air sympa. Je me dis "chouette, une nouvelle amie". Je l'appelle pour savoir si elle va bien, elle a commencé à me parler uniquement religion et sourates, dès qu'elle parlait de sa vie, allez hop "sourate".

Dans ma tête, je me suis dit "mais, elle n'est pas bien, elle, qu'est ce qu'elle a à me gonfler avec la religion, sinon, elle ne peut pas me parler, cinéma, lecture, idées en tout genre ?"
Après, elle me spammait avec des SMS de religion. Je l'ai bloquée, plus jamais parlé. Elle était plus jeune.

Mais, c'est pareil avec d'autres non musulmans, ils sont hantés par l'Islam, j'ai déjà dit à une nana qui n'arrêtait pas de me prendre la tête sur l'islam "écoute, si l'Islam t’intéresse autant, tu te convertis et t'arrête de me casser la tête".

En fait, c'est limite "pro" ou "anti" Islam, communautarisme vs assimilationnisme.

Bah non, la religion relève de la sphère privée, après on peut partager des choses en notre qualité d'individus notamment des valeurs universelles et fédératrices.

Mdrrrr ça me fait penser à une fille convertie qui a la trentaine qui arrêtait pas de me spammer avec des messages parlant de religion (version salafiste en plus). Mais bon c'est un cas particulier.
Ce sont des "obsédés" sans intelligence sociale lol.

Moi par exemple j'estime que l'Islam influence tout et justement c'est ce qui me permet de partager des choses avec tout le monde musulman ou non sans dire un mot "religieux", j'ai pas besoin de parler "religion pure" (sourates etc.) pour être ce que je suis (musulmane) puisque l'Islam influence ta vision du monde etc. pour tout. Je sais pas comment 'expliquer mais c'est ce que m'avait expliquée un jour un oncle par alliance, "l'Islam c'est pas obsessionnel parce que l'Islam c'est la vie", donc en gros tu peux très bien "rester musulman" en parlant cin ou autres. A part sin ton "islam" est tellement mal compris et donc pauvre que tu ne peux en parler qu'à travers les sourates etc. et t te sens alors obligé de ne parler que de ça, de te focaliser sur ça ocq sinon t'as l'impression de pas être "musulman", or c'est le monde à l'envers.
 
Sur le dernier point oui, c'est vrai. J'ai aussi noté cette tendance.

Mais à ce moment là tu aurais du parler des "intellectuels" , des faiseurs d'opinions ... la masse des musulmans n'étais ni assimichépakoi ni communau.... La masse ne réfléchis pas des masses lol.

Oui j'ai pas trop travaillé mon post en fait :p Je parle bien de l'évolution des militants, des "intellectuels", des "leaders" médiatiques "musulmans pratiquants".
 
Un exemple de passage du communautarisme à l'assimilationnisme (un assimilationnisme "subtil" puisqu'ils restent muslmans) ) l'échelle mondiale :

https://www.scienceshumaines.com/l-islam-de-marche-l-autre-revolution-conservatrice_fr_5770.html

Comme l'autre star de la prédication musulmane « soft », l'Indonésien Aa Gym, A. Khaled diffère en de nombreux points de ses collègues ulémas traditionalistes. Il est « branché » et arbore le menton glabre, la chemise occidentale décontractée ; il vise un public jeune, massivement féminin, issu des classes aisées, à la religiosité émotive.
Selon Patrick Haenni, son discours est révélateur d'une transformation de la façon dont l'islam est vécu aujourd'hui. Cette mutation dépasse les objectifs théologico-révolutionnaires de l'islamisme, innervant l'islam de notions associées à la modernité : réalisation de soi et quête du bonheur individuel, culte de la performance économique ? le Prophète était un marchand, rappelle A. Gym ? et du consumérisme... Tous ces éléments sont associés au rejet du dogme religieux édifié en norme absolue du politique. Ainsi du voile, qui commence à être « consommé » en Turquie ou en Egypte comme un accessoire vestimentaire soumis aux injonctions de la mode occidentale et de la séduction.
Dans cette vague de fond postislamiste qui affecte aujourd'hui les classes privilégiées de certains pays musulmans, se dessine aussi, peut-être, une forme non anticipée du déclin annoncé du radicalisme. Voire de sa dissolution dans une économie de marché mondialisé, qui aura tout transformé en marchandise, jusqu'à l'islam. On trouve d'ailleurs en CD les « Intégrales » des prêches d'A. Khaled.



https://remmm.revues.org/6536


L’auteur s’attache, ainsi, à montrer les sentiers nouveaux empruntés par des anciens membres de groupes islamistes avec lesquels ils ont décidé de rompre. Soit en raison de la répression de l’environnement institutionnel tant national qu’international (surtout après le 11 septembre 2001), soit en raison de la gestion autoritaire et centralisée de leurs organisations respectives.
4L’islam de marché serait donc fondamentalement un effet de cet échec ou à tout le moins, le signe manifeste de son reflux. Il serait le produit, d’une part, de la déception des militants de l’islamisme et, d’autre part, du processus incontournable de mondialisation. Ce processus produirait de l’acculturation, en particulier du fait de l’usage de modes de consommation nés en Occident et diffusés aujourd’hui largement dans les sociétés musulmanes.
5Selon Patrick Haenni, l’espoir utopiste longtemps nourri par les islamistes, Frères Musulmans égyptiens en tête, ne séduit plus guère. Le rêve de construire un ordre social dominé par la norme religieuse a, semble-t-il, été brisé. L’obsession de fonder un « État islamique » serait, de la même façon, diluée dans une éthique alternative beaucoup plus intramondaine ; en d’autres mots, des façons de penser, de vivre l’islam de manière plus individualiste ne cultivant plus de complexe vis-à-vis de la réussite économique et de l’utilisation de méthodes importées d’un Occident autrefois diabolisé (esprit managérial, développement de soi etc.).


Mais comme je l'ai dit aussi dans mon premier post , à côté de cette tendance assimilationniste existe aussi un retour du "communautarisme" (dans le cas des mouvements islamistes, ils parlent de "radicalisme", sans connotation péjorative ). La suite de l'article de la revue donne même un exemple de réponse à ma question : comment expliquer cette évolution, revirement, contradiction ?



N’aurait-on, toutefois, pas refermé trop vite la parenthèse islamiste ? Autrement dit, les formes managériales de l’islam de marché ne seraient-elles pas tout simplement le nouvel avatar d’un islam politique en perpétuelle recomposition et à la recherche d’un nouveau souffle ? N’y-aurait-il pas là, avec la thèse soutenue par Patrick Haenni, le risque d’homogénéiser le mouvement islamique au point d’être sourd à la diversité des profils et des projets qui semblent le distinguer depuis les origines ? Ces formes nouvelles de militantisme ne constitueraient-elles pas, a contrario, une stratégie novatrice de l’islamisme contemporain qui chercherait, de la sorte, à adoucir son image afin de reconquérir à la fois les déçus et à rallier à lui de nouveaux publics ?
 
[…]
Pour être clair, l'assimilationnisme est représentée par le Ramadanisme (la pensée de Tariq Ramadan)

Il y'a surtout des cas de contradictions, comme chez les tenants de la pensée ramadanienne, où d'un côté on parle de l'Islam qui est global, de la civilisation islamique, de la décadence du monde musulman ,des efforts de ceux qui ont tenté de la réveiller, des grandes différences entre les cultures islamiques et la culture occidentales ... Et de l'autre côté, on dit qu'on peut très bien pratiquer "son Islam" en France et qu'il faut s'enraciner ici.
[…]
C’est ce que tu appelles l’assimilationisme ou c’est autre chose ?
 
Parce que ces associations ne servent à rien
Parce que si etre musulman aujourdjui c'est plaire aux autorités officielles
Alors c'est pas ça être musulman
Si les autorités ne prennent pas la peine'De comprendre Ce qu ést l'islam
Plutôt que d' imposer leur vision de l'islam
On' s'en sortira pas
[…]
Quelles autorités ? Les autorités religieuses ou celles de l’état ?
 
Je me mefie autant du communautarisme que de l'assimilationisme...dans les 2 cas on te demande de rentrer dans des cases, un moule, une pensée unique qui serai censé te définir. Autant nier sa part d'humanité et de libre arbitre propre à chaque individu.
Dans les sociétés anti‑libérales, oui, mais même celles qui ne sont pas vraiment libérales (je n’en connais aucune qui le soit vraiment, surtout socialement) ne sont pas communistes non‑plus.
 
Salam aleykoum,

C'est bien d'être communautaire et il le faut,
.on est tellement diaboliser
sur se sujet parce que si on devient vraiment communautaire sa va leurs faire peur parce qu'on est beaucoup en France, il faut faire comme nos frères Turcs.

Pourquoi ils ne pointe pas du doigt les juifs, les chinois communautaire ? Pour moi ils sont totalement en leurs droits.
On veut nous faire croire qu'il y a l'égalité des chances mais non sa n'existe pas.
La communautarisme peut avoir de bonnes ou de mauvaises raisons, le communautarisme en réponse à une discrimination, n’est justement pas une bonne raison, ça ne résous pas le problème, ça l’aggrave. Le bon communautarisme c’est plutôt celui qui permet d’exercer des libertés ou de préserver quelque chose. S’il a une motivation positive, il est bon, s’il a une motivation négative, il est mauvais et ne peut que mal finir.

La diabolisation ne se résoudra pas avec le communautarisme, ce communautarisme rendrait seulement aveugle, des deux côtés.
 
Je suis pour la liberté de chacun de se définir comme ils le souhaitent, tant qu'on est sincères je ne vois pas le souci. Si un musulman veut vivre comme français pour lui et sa descendance ma foi pas de soucis c'est son choix même si je n'y adhère pas. Par contre j'ai du mal quand tu as des musulmans qui d'un côté disent d'être français et tout et en plus de s'enraciner en France ad vitam eternam, tout en produisant un discours qui met bien en évidence les différences entre civilisation islamique et civilisation occidentale. Du coup se pose pour moi la question de leur sincérité ... Or c'est typique le discours de l'UOIF ...
C’est mélanger des choses qui se distinguent.

On peut vivre dans un pays occidental tout en étant critique et en voulant réformer l’occident. Qu’y‑a‑t‑il de non‑sincère là ?

Question subsidiaire : une personne irréaliste peut‑elle être qualifiée de sincère ?

Comme dit gentil Bayrou, tout n’est pas binaire.
 
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Se regrouper en communauté est une bonne chose, à condition que l'on laisse la possibilité aux membres de cette dite communauté d'être en contradiction qqs fois et d'exprimer librement cette contradiction publiquement ou en privé. L'affaire TR, entre autres, montre bien que c'est loin d'être gagné quand le joker de la "haine de soi", est dégainé par certains contre ceux qui ne pensent pas comme la "communauté".
Et aussi que les gens soient libres d’aller et venir, et encore aussi que leur intégrité et leur sécurité soient garanties ou en tous cas pas menacées par la communauté. En bref, qu’il n’y ai pas ce qu’on appel des « dérives sectaires » (guillemets, parce que l’expression fait débat, mais je n’en connais pas de plus parlante).
 
Dernière édition:
Être communautariste ou ne pas l'être reste un choix individuel, donc l'individu reste toujours maître de ses choix au final, car dans une même communauté tu n'à pas 2 personnes strictement identique. Les tenants du communautarisme pensent au contraire que parce que tu fais partie d'une communauté (origine, religion, couleur de peau etc) tu dois penser ou agir comme tes semblables...c'est stupide selon moi...
Disons que certain(e) ont une conception absolutiste du communautarisme. D’autres diraient une conception sectaire, mais ce mot devrait être manié avec prudence.
 
Le mieux c'est d’arrêter de surveiller les culottes et les boxers des musulmans pour savoir qui est communautopipi et qui est assimilacaca ou encore qui a des traces de freinages ... […]
J’ai déjà vu l’expression « traces de pneu » ailleurs aujourd’hui, mais sincèrement, je ne comprends pas ce que ça veut dire. Traces de freinage ? Traces de pneu ? C’est quoi ? :confused:

Si l’explication est trop vulgaire, je ne préfère pas savoir, mais si ça peut s’expliquer sans dérapage, je suis curieux de savoir.
 
La communautarisme peut avoir de bonnes ou de mauvaises raisons, le communautarisme en réponse à une discrimination, n’est justement pas une bonne raison, ça ne résous pas le problème, ça l’aggrave. Le bon communautarisme c’est plutôt celui qui permet d’exercer des libertés ou de préserver quelque chose. S’il a une motivation positive, il est bon, s’il a une motivation négative, il est mauvais et ne peut que mal finir.

La diabolisation ne se résoudra pas avec le communautarisme, ce communautarisme rendrait seulement aveugle, des deux côtés.

Personnellement je ne vois aucun mal au communautarisme tant qu'ils ne se croient pas plus fort que les autres (c'est mon avis personnelle) et on va pas se mentir qu'on s'entend mieux quand on est entre nous.
 
Bonjour,

Comme certains d'entre vous ont pu le constater, bcp de prédicateurs phares associés à la tendance "salafi réformiste" (c'est-à-dire qu'ils respectent les fondements de l'Islam tout en plaidant pour un renouveau constant de notre compréhension de l'Islam et un recul face au fiqh classique) sont passés du communautarisme au début de leur émergence (fin 80's, début 90) à un assimilationnisme de plus en plus poussé (après 2005 à peu près).

Le revirement/'l'évolution le plus spectaculaire vient de Tareq Oubrou qui disait dans les 90's que la oumma était en état de pêché tant qu'elle n'entreprenait pas de restaurer le Califat, et qui aujourd'hui est tot à fait différent dans ses positions.

Pour être clair, l'assimilationnisme est représentée par le Ramadanisme (la pensée de Tariq Ramadan)

Il y'a surtout des cas de contradictions, comme chez les tenants de la pensée ramadanienne, où d'un côté on parle de l'Islam qui est global, de la civilisation islamique, de la décadence du monde musulman ,des efforts de ceux qui ont tenté de la réveiller, des grandes différences entre les cultures islamiques et la culture occidentales ... Et de l'autre côté, on dit qu'on peut très bien pratiquer "son Islam" en France et qu'il faut s'enraciner ici.

Les plus amènes y verront des contradictions, d'autres de l'entrisme, de l'infiltration : "quel est votre projet si vous parler d'Islam global tout en appelant à s'enraciner en Occident, cette culture décadente si différente de la civilisation islamique selon vous ?" . Au fond, leur questionnement est-il si illégitime ?

Qu'en pensez-vous ?
Et comment est-on passé du communautarisme à l'assimilationnisme au sein des grands organisations comme l'UOIF (devenu "Musulmans de France").

P.S. Il y'a cependant une tendance communautariste qui revient de plus en plus, et pas uniquement chez les "salafi réformistes" mais aussi les musulmans moins "militants/engagés" qui aimeraient de plus en plus aider à construire leur pays d'origine.

Mon islam que ce soit en France ou au Maghreb je ne voit pas de différence. Au début je voulais que nos communautés changent la France de l'intérieur, qu'elles la rendent plus souple avec les communautés, genre-modèle anglo-saxon, et qu'on pèse dans la politique internationale. Aujourd'hui je me demande s'il n'est pas mieux pour moi, de reprendre le flambeau de mes grands-parents, faire de l'argent en France, et investir au Maroc.
 
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J’ai déjà vu l’expression « traces de pneu » ailleurs aujourd’hui, mais sincèrement, je ne comprends pas ce que ça veut dire. Traces de freinage ? Traces de pneu ? C’est quoi ? :confused:

Si l’explication est trop vulgaire, je ne préfère pas savoir, mais si ça peut s’expliquer sans dérapage, je suis curieux de savoir.
On dira que tu ne préfères ne pas savoir.

Cela dit, vu que ce n'est pas bien de vivre dans l'ignorance : https://fr.wiktionary.org/wiki/trace_de_pneu.

A lire avec précaution.
 
Ps: J'ai mis "nos communautés" aux pluriels, pas qu'on est distinct, mais certains peuvent avoir des liens avec plusieurs autres communautés: africaine, asiatiques, française, berbères, wolof etc.
 
Tout ce que je peux te dire c'est que plus jeune, on ne parlait pas de religion entre "maghrebins". C'était du domaine privé.
Et on en parlait pas non plus avec les non-musulmans.
Nous étions des individus liés par des points communs et qui n évoquaient pas la religion.
Je n apprécie ni ceux qui veulent me bourrer la tête avec des sourates. Ca m est arrivé avec une nana qui au lieu de me demander si çà va, elle me cassait la tête avec la religion comme pour intégrer "sa secte". Et je n aime pas non plus les "Non musulmans" qui me cassent la tête sur les musulmans comme si j étais un levier pour transmettre un message assimilationniste.
Qu'on nous foute la paix :D

Disons que comme moi, tu as connu l’époque bénie des années 90...

La religion, c’était pas un sujet central, y compris chez les maghrébins...
Chacun avait ses croyances, et tout le monde nous respectait.

Il y avait moins de communautarisme. mais également moins d’islamophobie.

J’ai pas l’impression que l’islam avait à l’epoque un tel poids chez les maghrébins à l’époque. Ça parlait pas de haram ou de halal toutes les 5 minutes. Les pseudo-prédicateurs salafisants du web ou du quartier n’existaient pas (ou de façon très marginale) et chacun vivait sa religiosité comme il l’entendait.

De l'autre côté, y avait pas non plus de message assimilationniste ou islamophobe (anti-halal, anti-voile, etc...) comme il existe aujourd’hui.
Il y avait pas non plus cet intégrisme laïc qui voudrait anéantir le religieux de nos vies...

Bref, je regrette vraiment ce temps là (que les moins de 30 ans... :p )
 
@Aigleloyal , l’affaire du « tchador », c’est 1989 quand‑même et elle avait fait un énorme ramdam.

Certes.
Mais le voile chez les jeunes femmes, c’etait marginal jusqu’à la fin des années 90. Pas une fille de mon lycée ne le portait, y compris hors de l’enceinte scolaire.
Idem pour la nourriture halal, aucun de mes potes musulmans n’en mangeait.

Je précise que c’est juste un constat, pas un jugement. Le voile ou le « halal » ça me fait ni chaud ni froid...

Bref, je ne suis pas d’acode avec @Fitra. Il n’y avait pas vraiment de revendication communautariste à l'époque. C’est une phénomène assez récent.
Parallèlement à cela, et à l’opposé, il y a aussi un mouvement « assimilationnsite » , mais venant de personnes de la 3eme génération, parfois presque totalement coupées du pays d’origine de leurs grands-parents, c’est pas forcément illogique...
 
Dernière édition:
Certes.
Mais le voile chez les jeunes femmes, c’etait marginal jusqu’à la fin des années 90. Pas une fille de mon lycée ne le portait, y compris hors de l’enceinte scolaire.
Idem pour la nourriture halal, aucun de mes potes musulmans n’en mangeait.

Je précise que c’est juste un constat, pas un jugement. Le voile ou le « halal » ça me fait ni chaud ni froid...
Le foulard, oui, il était moins courant, mais pas absent. Entre le temps il y a eu les lois sur le foulard et les crispations des deux côtés. Le halal, il a toujours été présent, mais sûrement qu’il y avait moins de craintes ou de doutes à son sujet. Entre temps, il y a eu une crise de la confiance envers l’industrie alimentaire.
 
Le foulard, oui, il était moins courant, mais pas absent. Entre le temps il y a eu les lois sur le foulard et les crispations des deux côtés. Le halal, il a toujours été présent, mais sûrement qu’il y avait moins de craintes ou de doutes à son sujet. Entre temps, il y a eu une crise de la confiance envers l’industrie alimentaire.

Le halal a toujours existé, mais il n’etait pas considéré comme une « obligation ». Je pense que la proportion de personnes qui ne mangeaient que du halal était bien plus faible qu’aujourd’hui.
Il y a d’ailleurs le même mouvement chez les juifs avec la cuisine cacher.

Mes potes qui bouffaient un Bigmac avant le ciné, je suis pas certain qu’ils avaient l’impression de commettre un péché.
 
Le halal a toujours existé, mais il n’etait pas considéré comme une « obligation ». Je pense que la proportion de personnes qui ne mangeaient que du halal était bien plus faible qu’aujourd’hui.

Dans les familles d'origine maghrébine, je mettrais ma main au feu qu'une majorité mange et a toujours mangé halal à la maison. "Bien plus faible qu'aujourd'hui', tu te mets le doigt dans l'oeil.
 
Dans les familles d'origine maghrébine, je mettrais ma main au feu qu'une majorité mange et a toujours mangé halal à la maison. "Bien plus faible qu'aujourd'hui', tu te mets le doigt dans l'oeil.

Oui, à la maison c’est possible...
Je n’ai jamais vécu dans une famille musulmane... J’en ai simplement côtoyé une de près.

J’ai un regard extérieur et non partisan, mais il est peut-être erroné.

En tout cas, y avait pas grand-monde qui refusait de manger un steak s’il n’était pas halal ou cacher.
D’ailleurs, il n’y avait pas de repas sans viande à la cantine (seulement des repas sans porc)
 
Perso je trouve que c'est plutôt l'ancienne génération qui est un peu perdue. Justement je trouve pasqu'ils savaient d'où ils venaient, quand je vois tous ceux qui parlaient de retourner dans le pays d'origine tout en étant cimplètemebt assimilés, c'est totalement contradictoire. Ou alors à parler de la culture du "bled" tout en considérant dans leur for intérieur que les blédards sont intrinsèquement inférieurs aux occidentaux, et c depuis toujours, puisque la modernité a été inventée paf les occidentaux et que dans leur esprit de gauche, le monde entier doit adhérer à cette modernité.
Au moins les jeunes aujourd'hui il ne renient pas qu'ils sont français car c'est un fait MAIS je pense qu'ils veulent compléter leur identité par leurs racnes maghrébines et aussi, ils n'ont pas cete vision un peu idyllique de la modernité qui est un peu dépassée aujourd'hui.

:p

Après ça dépend de nos vécus personnels. A mon époque, on allait tous au Bled chaque année parfois avec la simca bien chargée lol :D donc on avait une forte prégnance de nos racines. Certains de mes camarades avaient des parents analphabètes et donc uniquement l'arabe - plutôt darija, berbère, kabyle etc à la maison.
La culture, origine, et religion étaient intrinsèques donc on n'avait pas ce besoin d'en parler. C'était comme si on allait dire que l'eau ça mouille, tu vois le genre.
Autre exemple car je peux comparer maintenant. A l'école, collège et lycée, personne ne sortait des mots en arabe alors que probablement on parle mieux notre langue d'origine que nos enfants ou jeunes de nos jours et pourtant les cours de récréation aujourd'hui sont envahis de "wallah", "stafoullah", "mashaallah" etc etc et même de la part de "Français".
Des fois je me dis que si certains parents "Français" savaient, ils auraient une crise cardiaque :D
 
Mdrrrr ça me fait penser à une fille convertie qui a la trentaine qui arrêtait pas de me spammer avec des messages parlant de religion (version salafiste en plus). Mais bon c'est un cas particulier.
Ce sont des "obsédés" sans intelligence sociale lol.

Moi par exemple j'estime que l'Islam influence tout et justement c'est ce qui me permet de partager des choses avec tout le monde musulman ou non sans dire un mot "religieux", j'ai pas besoin de parler "religion pure" (sourates etc.) pour être ce que je suis (musulmane) puisque l'Islam influence ta vision du monde etc. pour tout. Je sais pas comment 'expliquer mais c'est ce que m'avait expliquée un jour un oncle par alliance, "l'Islam c'est pas obsessionnel parce que l'Islam c'est la vie", donc en gros tu peux très bien "rester musulman" en parlant cin ou autres. A part sin ton "islam" est tellement mal compris et donc pauvre que tu ne peux en parler qu'à travers les sourates etc. et t te sens alors obligé de ne parler que de ça, de te focaliser sur ça ocq sinon t'as l'impression de pas être "musulman", or c'est le monde à l'envers.

C'est une mafia les salafistes, ils veulent régenter ta vie et te déshumaniser tout en ayant le pouvoir sur toi. Ils ont des comportements type secte en utilisant la religion. Quand en plus, tu vois qu'ils en a qui ont fait de la zonzon et en plus veulent te prêcher la bonne parole, je me demande s'ils ne se moquent pas de nous.
Sans mentir, j'avais un camarade d'école primaire, un vrai malfrat, un jour je le vois dans la cité de mes parents. J'ai été choquée, il avait une de ses barbes, on aurait pu faire des tresses magnifiques. Je pense qu'il a du faire de la prison, vu le potentiel de l'époque. Il avait une femme on ne voyait pas ses yeux avant la loi hypocrite :D
Il m'a reconnue, j'ai du éveiller son enfance, il m'a parlé et tout alors que ceux là, ils ne montent même pas dans l'ascenseur avec une femme.
Certains convertis souvent ignorants me font bien rire, ils découvrent la pluie et veulent être des leviers sectaires. J'en ai pas rencontré personnellement mais c'est quand même intrigant. J'imagine le choc des parents.

Je te rejoins c'est un épanouissement et bien-être personnel, et pas obsessionnel, ton oncle est sage et de bonne parole.
 
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Disons que comme moi, tu as connu l’époque bénie des années 90...

La religion, c’était pas un sujet central, y compris chez les maghrébins...
Chacun avait ses croyances, et tout le monde nous respectait.

Il y avait moins de communautarisme. mais également moins d’islamophobie.

J’ai pas l’impression que l’islam avait à l’epoque un tel poids chez les maghrébins à l’époque. Ça parlait pas de haram ou de halal toutes les 5 minutes. Les pseudo-prédicateurs salafisants du web ou du quartier n’existaient pas (ou de façon très marginale) et chacun vivait sa religiosité comme il l’entendait.

De l'autre côté, y avait pas non plus de message assimilationniste ou islamophobe (anti-halal, anti-voile, etc...) comme il existe aujourd’hui.
Il y avait pas non plus cet intégrisme laïc qui voudrait anéantir le religieux de nos vies...

Bref, je regrette vraiment ce temps là (que les moins de 30 ans... :p )

Tu as bien décrit ce que j'ai connu, il n'y avait ni communautarisme ni volonté d'assimilation ou islamophobie. Nous étions comme nous étions, et la religion à la maison.
Le terme même "islamophobie" n'existait pas, ni b eurette, ni halal, ni haram, ni chicha etc etc

Moi aussi, je regrette ce temps insouciant, mais nous étions aussi plus jeunes donc insouciants :D
 
Dernière édition:
Le foulard, oui, il était moins courant, mais pas absent. Entre le temps il y a eu les lois sur le foulard et les crispations des deux côtés. Le halal, il a toujours été présent, mais sûrement qu’il y avait moins de craintes ou de doutes à son sujet. Entre temps, il y a eu une crise de la confiance envers l’industrie alimentaire.
Non, à la cantine, c'était avec ou sans porc, donc des tables étaient réservées aux musulmans, mais on mangeait la viande non hallal. D'ailleurs, il n'y avait pas toute cette offre actuelle non plus, tu allais au marché faire tes courses.
Le foulard n'existait pas, dans ma prime jeunesse, il est apparu avec des Algériennes. Ma meilleure amie était Algérienne, Anissa, on était comme des sœurs, elle avait fort caractère, du jour au lendemain elle a mis le voile. A l'époque, je n'avais pas conscience. Aujourd'hui, je me demande ce qui s'est passé. Une des premières à avoir mis le voile dans mon collège. J'allais chez elle, elle me passait des vidéos VHS sur l'Islam. Ses sœurs ont suivi, c'était elle, la cheffe de tribu.
 
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Les musulmans de France ressemblent plus à justine bieber qu'à des musulmans, l'assimilation est reussie... L'integration un peu moins...
 
J'ai l'impression parfois d'être un livre d'histoire. Ma meilleure amie au lycée était Kabyle, sa famille se faisait tuer, j'ai vécu la période noire de l'Algérie de manière indirecte. On était tous autour de Karima.
Il y en avait une autre qui était libanaise, elle aussi, ses parents ont fui la guerre.
 
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Tu as bien décrit ce que j'ai connu, il n'y avait ni communautarisme ni volonté d'assimilation ou islamophobie. Nous étions comme nous étions, et la religion à la maison.
Le terme même "islamophobie" n'existait pas, ni b eurette, ni halal, ni haram, ni chicha etc etc

Moi aussi, je regrette ce temps insouciant, mais nous étions aussi plus jeunes donc insouciants :D

La majorité des amis de mon cousin (juif) étaient des musulmans. Ils écoutaient du rap, allaient ensemble au Parc des Princes, tribune Auteuil, allaient les uns chez les autres.
Pas facilement transposable de nos jours...

Il n’y avait pas la haine entre les communautés. Et d’ailleurs les communautés à proprement parler n’existaient pas. Les gens se mélangeaient, et fréquentaient les autres plus par affinités que par origine ou par religion.

Le racisme et le rejet de l´autre, ça semblait vraiment abstrait...

J’ai l’impression que ça fait une quinzaine d’années que ça a vraiment pris des proportions considérables.

Perso, je ne suis pas farouchement contre le communautarisme... Mais à la seule condition qu’il ne s’accompagne pas du rejet d’autrui...
 
Non, à la cantine, c'était avec ou sans porc, donc des tables étaient réservées aux musulmans, mais on mangeait la viande non hallal. D'ailleurs, il n'y avait pas toute cette offre actuelle non plus, tu allais au marché faire tes courses.
Le foulard n'existait pas, dans ma prime jeunesse, il est apparu avec des Algériennes. Ma meilleure amie était Algérienne, Anissa, on était comme des sœurs, elle avait fort caractère, du jour au lendemain elle a mis le voile. A l'époque, je n'avais pas conscience. Aujourd'hui, je me demande ce qui s'est passé. Une des premières à avoir mis le voile dans mon collège. J'allais chez elle, elle me passait des vidéos VHS sur l'Islam. Ses sœurs ont suivi, c'était elle, la cheffe de tribu.

Je confirme.
Le voile, c’etait marginal chez les maghrébines de ma génération.
En tout cas, ça n’était pas instrumentalisé... Ni par les salafistes, ni par les islamophobes...
Et la mode saoudienne (qamis, jilbeb...), ça n’existait pas. Y avait des djellabas, des hijab traditionnels ou des cheveux colorés au henne...

En tout cas, celles qui ne le portaient n’essuyaient pas des regards de travers par les barbus (qui étaient moins nombreux à l’époque)
Et celles qui le portaient n’essuyaient pas des regards de travers par les racistes (qui étaient eux aussi moins nombreux...)

Quant au halal, j’ai pas souvenir que ce soit à l’epoque une grande revendication. Tout comme le cacher chez les juifs.
Mes cousins à l’epoque ne mangeaient cacher que lors des fêtes religieuses. Aujourd’hui, ils ne mangent plus un steak qui n’en soit pas labellisé cacher...
 
La majorité des amis de mon cousin (juif) étaient des musulmans. Ils écoutaient du rap, allaient ensemble au Parc des Princes, tribune Auteuil, allaient les uns chez les autres.
Pas facilement transposable de nos jours...

Il n’y avait pas la haine entre les communautés. Et d’ailleurs les communautés à proprement parler n’existaient pas. Les gens se mélangeaient, et fréquentaient les autres plus par affinités que par origine ou par religion.

Le racisme et le rejet de l´autre, ça semblait vraiment abstrait...

J’ai l’impression que ça fait une quinzaine d’années que ça a vraiment pris des proportions considérables.

Perso, je ne suis pas farouchement contre le communautarisme... Mais à la seule condition qu’il ne s’accompagne pas du rejet d’autrui...

Les élites font tout pour nous monter les uns contre les autres, les vrais ennemis sont les détenteurs du capital.
Juif ne veut pas dire sioniste, il y a des Juifs tolérants.
Et il faut accepter ces maghrébins et maghrébines NES en France, la France a un problème avec les Maghrébins et Maghrébines. Ils ne sont pas aussi dociles que les Blacks ou Vietnamiens.
 
Comme je vois qu'il y a des gens de plusieurs générations ici, je vais vous tout simplement dire comment c'est pour la mienne.

Depuis que je suis née on fait le buzz a la télé, donc à un moment donné on ne calcule plus.

La culture dont j'ai hérité est franco-marocaine, s'ajoute mes potes Maghrébins, Congolé, Turque, Kurde, Tchetchen etc (je parle avec tout le monde), qui m'influence forcément aussi. Je kif car chacun est fier de ce qui l'est.

Je déteste l'assimilation ou tout le monde devrait être identique, je trouve ça moche. Serte il y a une perte de la langue d'origine, certains comprennent mais ne parlent pas, mais le reste est transmis.

La majorité des femmes de ma famille porte le voile, celles qui ne le mettent pas disent toutes qu'elles le mettront quand elles se sentiront prêtes.

À la cantine on avait le choix, j'ai toujours pris du poisson. Tout le monde s'en fiche du plat principal du voisin, ça ne regardaient que les desserts. Je ne mange pas de porc, car c'est une cochonnerie, ni chat, ni insecte, ni canard, ni carnassier... Que du poulet, de la dinde, du bovin, du poisson, et fruits la mer.

Mais frérots sont vrais, n'ont que la 20aines mais veulent changer le monde. Ça fait des débats, donne des repas chauds le week-end aux SDF de la gare (souvent très âgée), donne du pain aux familles pauvres. J'ai vu un homme les pieds coupé récemment a cause d'une infection, il pleurait, et ça m'éduque, car je vois la chance que j'ai. Quand ils on vu ça, tout mes frèrots se sont tous dit qu'on est pas musulmans si on fait rien, et il a était aidée.

Dans mon cartier il y a toutes les plus grosses caricatures qui puisse exister, et j'avoue que c'est marrant. Je connais des gens qu'on pas de parents, qui vende des drogues juste pour manger. Les plus gros consommateurs sont les étudiants de diplôme supérieur.

Bref mon constat, c'est qu'après celle de nos grands-parents, on est le meilleur des générations sur les 3 derniers siècles, et les petits qui arrivent après nous sont encore plus énervée.
 
*La meilleure des générations j'ai deconné (ça se trouve on est pire) mais celle d'avant qui est né en France (la ou je suis) c'est chaud.
 
Comme je vois qu'il y a des gens de plusieurs générations ici, je vais vous tout simplement dire comment c'est pour la mienne.

Depuis que je suis née on fait le buzz a la télé, donc à un moment donné on ne calcule plus.

La culture dont j'ai hérité est franco-marocaine, s'ajoute mes potes Maghrébins, Congolé, Turque, Kurde, Tchetchen etc (je parle avec tout le monde), qui m'influence forcément aussi. Je kif car chacun est fier de ce qui l'est.

Je déteste l'assimilation ou tout le monde devrait être identique, je trouve ça moche. Serte il y a une perte de la langue d'origine, certains comprennent mais ne parlent pas, mais le reste est transmis.

La majorité des femmes de ma famille porte le voile, celles qui ne le mettent pas disent toutes qu'elles le mettront quand elles se sentiront prêtes.

À la cantine on avait le choix, j'ai toujours pris du poisson. Tout le monde s'en fiche du plat principal du voisin, ça ne regardaient que les desserts. Je ne mange pas de porc, car c'est une cochonnerie, ni chat, ni insecte, ni canard, ni carnassier... Que du poulet, de la dinde, du bovin, du poisson, et fruits la mer.

Mais frérots sont vrais, n'ont que la 20aines mais veulent changer le monde. Ça fait des débats, donne des repas chauds le week-end aux SDF de la gare (souvent très âgée), donne du pain aux familles pauvres. J'ai vu un homme les pieds coupé récemment a cause d'une infection, il pleurait, et ça m'éduque, car je vois la chance que j'ai. Quand ils on vu ça, tout mes frèrots se sont tous dit qu'on est pas musulmans si on fait rien, et il a était aidée.

Dans mon cartier il y a toutes les plus grosses caricatures qui puisse exister, et j'avoue que c'est marrant. Je connais des gens qu'on pas de parents, qui vende des drogues juste pour manger. Les plus gros consommateurs sont les étudiants de diplôme supérieur.

Bref mon constat, c'est qu'après celle de nos grands-parents, on est le meilleur des générations sur les 3 derniers siècles, et les petits qui arrivent après nous sont encore plus énervée.

t'es de PACA? :D
 
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