Article Le Desk du 5 Fev 2017 : https://mobile.ledesk.ma/enclair/na...pas-reconnu-et-ne-reconnaitra-jamais-la-rasd/
Titre de l’Article : Nasser BOURITA : pourquoi le Maroc n’a pas reconnu et ne reconnaîtra jamais la « RASD »
Des représentants du Polisario et leurs supporters algériens tentent d’entériner auprès de l’opinion publique l’idée que l’admission du Maroc à l’UA équivaudrait à une reconnaissance tacite de la « RASD » qui y siège encore. De retour d’Addis Abeba, le ministre délégué aux Affaires étrangères, cheville ouvrière de la nouvelle diplomatie royale, démonte pas à pas l’assertion dans une communication argumentée au Desk
Le Maroc a retrouvé son siège au sein de l’Union africaine lors du 28ème Sommet de l’organisation panafricaine à Addis Abeba après une bataille homérique contre ses adversaires que sont l’Algérie et l’Afrique du Sud notamment. Ce retour patiemment préparé par la diplomatie chérifienne découle d’une stratégie entamée dès l’accession au trône du roi Mohammed VI qui a placé l’Afrique au cœur de ses relations internationales dans un contexte mondial marqué par la fin du bipolarisme.
L’enjeu était de taille, le royaume ayant tourné le dos à l’OUA en 1984 après l’admission de la « RASD » lorsque les thèses tiers-mondistes portées par des régimes soutenus à bout de bras par le Bloc de l’Est, imposaient leur emprise sur de larges pans d’un continent miné par les crises politiques, le fracas des guerres et les affres du sous-développement.
Mais 33 ans plus tard, la donne a changé : une nouvelle génération de leaders africains affranchis des tutelles étrangères ont choisi une autre voie, ne s’inspirant ni de Moscou, ni de Washington et défendant un panafricanisme rénové et surtout « décomplexé » vis-à-vis des anciennes puissances coloniales européennes.
Dans ce contexte, le Maroc a musclé sa présence sur le continent, marquant de son influence tant politique, économique que culturelle de nombreux pays, d’abord auprès de pays avec qui il a partagé une histoire commune en Afrique de l’Ouest, et fait inédit, depuis peu auprès d’Etats d’Afrique de l’Est, à l’instar du Rwanda.
Pour Rabat, cette présence forte du Maroc en Afrique devait se concrétiser par un retour au sein de « la grande famille africaine ». Entretemps, l’OUA a cédé sa place à l’UA. Si la réadmission du royaume au sein de l’organisation ne pouvait faire de doute au vu du soutien massif à sa décision, sa technicalité en revanche devait être gérée au cordeau.
Une des questions lancinantes était de savoir si le Maroc allait siéger dans l’enceinte de l’UA aux côtés de ceux qui, n’ayant pas d’attributs d’Etat, ont pourtant statut de membre à part entière. Le Maroc a choisi la voie du pragmatisme, préférant dorénavant faire valoir ses droits de l’intérieur des instances panafricaines, qui des années durant ont constitué un terrain conquis pour ses adversaires.
Tout au long du processus, le Maroc a expliqué qu’il n’opposerait pas de conditions à son retour, mais n’a pas caché ses velléités, une fois pleinement de retour, à tout entreprendre pour exclure, ou tout du moins geler l’admission de la « RASD ».
Cela vaut-il aujourd’hui reconnaissance par le Maroc de ce membre en tant qu’Etat aux yeux de la communauté internationale ?
La nécessité préalable de la volonté de l’Etat
En technicien des relations internationales, le ministre poursuit son exposé en précisant que par essence, la reconnaissance ne peut se faire à l’insu de l’Etat. « Elle ne peut se concevoir en dehors de la volonté de l’Etat, en ce sens qu’un Etat ne reconnait que ce qu’il veut reconnaitre. La reconnaissance est, toujours, l’expression de sa volonté souveraine d’accepter un fait, de le tenir pour vrai ou réel, de l’admettre et d’en accepter les conséquences », dit-il à mots pesés.
De cette manière, « le fait pour un Etat de siéger dans une enceinte internationale en présence d’une entité non-reconnue, ne peut impliquer une reconnaissance par lui de cette entité », détricote-t-il, citant les pays arabes qui siègent à l’ONU en présence d’Israël, alors qu’ils ne le reconnaissent pas, « à l’exception de l’Egypte, de la Jordanie et de la Mauritanie », tient-il à préciser. A titre d’exemple, élargit-il, « il en est de même de l’Iran, dont la présence à l’ONU au même titre qu’Israël, n’implique aucune reconnaissance de sa part de l’Etat hébreu ! ».
Titre de l’Article : Nasser BOURITA : pourquoi le Maroc n’a pas reconnu et ne reconnaîtra jamais la « RASD »
Des représentants du Polisario et leurs supporters algériens tentent d’entériner auprès de l’opinion publique l’idée que l’admission du Maroc à l’UA équivaudrait à une reconnaissance tacite de la « RASD » qui y siège encore. De retour d’Addis Abeba, le ministre délégué aux Affaires étrangères, cheville ouvrière de la nouvelle diplomatie royale, démonte pas à pas l’assertion dans une communication argumentée au Desk
Le Maroc a retrouvé son siège au sein de l’Union africaine lors du 28ème Sommet de l’organisation panafricaine à Addis Abeba après une bataille homérique contre ses adversaires que sont l’Algérie et l’Afrique du Sud notamment. Ce retour patiemment préparé par la diplomatie chérifienne découle d’une stratégie entamée dès l’accession au trône du roi Mohammed VI qui a placé l’Afrique au cœur de ses relations internationales dans un contexte mondial marqué par la fin du bipolarisme.
L’enjeu était de taille, le royaume ayant tourné le dos à l’OUA en 1984 après l’admission de la « RASD » lorsque les thèses tiers-mondistes portées par des régimes soutenus à bout de bras par le Bloc de l’Est, imposaient leur emprise sur de larges pans d’un continent miné par les crises politiques, le fracas des guerres et les affres du sous-développement.
Mais 33 ans plus tard, la donne a changé : une nouvelle génération de leaders africains affranchis des tutelles étrangères ont choisi une autre voie, ne s’inspirant ni de Moscou, ni de Washington et défendant un panafricanisme rénové et surtout « décomplexé » vis-à-vis des anciennes puissances coloniales européennes.
Dans ce contexte, le Maroc a musclé sa présence sur le continent, marquant de son influence tant politique, économique que culturelle de nombreux pays, d’abord auprès de pays avec qui il a partagé une histoire commune en Afrique de l’Ouest, et fait inédit, depuis peu auprès d’Etats d’Afrique de l’Est, à l’instar du Rwanda.
Pour Rabat, cette présence forte du Maroc en Afrique devait se concrétiser par un retour au sein de « la grande famille africaine ». Entretemps, l’OUA a cédé sa place à l’UA. Si la réadmission du royaume au sein de l’organisation ne pouvait faire de doute au vu du soutien massif à sa décision, sa technicalité en revanche devait être gérée au cordeau.
Une des questions lancinantes était de savoir si le Maroc allait siéger dans l’enceinte de l’UA aux côtés de ceux qui, n’ayant pas d’attributs d’Etat, ont pourtant statut de membre à part entière. Le Maroc a choisi la voie du pragmatisme, préférant dorénavant faire valoir ses droits de l’intérieur des instances panafricaines, qui des années durant ont constitué un terrain conquis pour ses adversaires.
Tout au long du processus, le Maroc a expliqué qu’il n’opposerait pas de conditions à son retour, mais n’a pas caché ses velléités, une fois pleinement de retour, à tout entreprendre pour exclure, ou tout du moins geler l’admission de la « RASD ».
Cela vaut-il aujourd’hui reconnaissance par le Maroc de ce membre en tant qu’Etat aux yeux de la communauté internationale ?
La nécessité préalable de la volonté de l’Etat
En technicien des relations internationales, le ministre poursuit son exposé en précisant que par essence, la reconnaissance ne peut se faire à l’insu de l’Etat. « Elle ne peut se concevoir en dehors de la volonté de l’Etat, en ce sens qu’un Etat ne reconnait que ce qu’il veut reconnaitre. La reconnaissance est, toujours, l’expression de sa volonté souveraine d’accepter un fait, de le tenir pour vrai ou réel, de l’admettre et d’en accepter les conséquences », dit-il à mots pesés.
De cette manière, « le fait pour un Etat de siéger dans une enceinte internationale en présence d’une entité non-reconnue, ne peut impliquer une reconnaissance par lui de cette entité », détricote-t-il, citant les pays arabes qui siègent à l’ONU en présence d’Israël, alors qu’ils ne le reconnaissent pas, « à l’exception de l’Egypte, de la Jordanie et de la Mauritanie », tient-il à préciser. A titre d’exemple, élargit-il, « il en est de même de l’Iran, dont la présence à l’ONU au même titre qu’Israël, n’implique aucune reconnaissance de sa part de l’Etat hébreu ! ».