Evaëlle, 11 ans, s'est suicidée en juin 2019 après plusieurs mois de harcèlement scolaire — Photo fournie par la famille
Suicide d’Evaëlle : « Je lui ai quand même mis une baffe », reconnaît un des collégiens mis en examen pour harcèlement.
Devant la juge d’instruction, A., collégien de 13 ans, mis en examen pour le harcèlement de sa camarade de classe âgée de 11 ans, n’a eu de cesse de minimiser son rôle, selon des procès-verbaux auxquels « 20 Minutes » a eu accès
- Le 21 juin 2019, Evaëlle, une collégienne de 11 ans, victime de harcèlement scolaire, s’est pendue à son domicile d’Herblay, dans le Val-d’Oise.
- Sa professeure de français et trois collégiens ont été mis en examen pour harcèlement.
- Deux des trois collégiens ont gardé le silence, le troisième a reconnu des insultes et une claque tout en minimisant son rôle.
Pour comprendre cette affaire, il faut se placer à hauteur d’enfants, se souvenir que ce qui pouvait apparaître comme des broutilles aux yeux des adultes, occupait nos journées et nos pensées. Dès le CM2, l’institutrice d’Evaëlle constate que cette enfant précoce essuie les moqueries régulières d’un petit groupe de garçons, au premier rang desquels A. « On ne se doutait de rien, elle ne nous en a jamais parlé, confie sa mère, Marie. Même au collège, lorsque la situation s’est dégradée, nous n’avons pas noté de changement dans son comportement, elle était contente d’y aller. »
« Tous les jours, la rabaisser »
Car dès la rentrée en 6e, la spirale du harcèlement s’intensifie. Ses copines refusent désormais de s’asseoir à côté d’elle et lui tournent le dos pour une sombre histoire de demi-point supplémentaire glané au cours d’un exposé. Dans les couloirs, les insultes et les moqueries se poursuivent. Y compris par A. qui n’est pourtant plus dans sa classe. Quand ils se croisent dans les couloirs les deux adolescents se gratifient d’un « ta gueule ». Un jour, il la traite de « **** » devant son frère. Sans raison, reconnaît-il. Interrogé sur la notion de harcèlement par la magistrate, A. est pourtant lucide. « C’est quand on va voir une personne et qu’on lui répète tous les jours, tous les jours, tous les jours des phrases comme "t’es bête, tu ne sers à rien". Tous les jours, la rabaisser. »
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Qu’ont déclaré les collégiens mis en examen après le suicide d’Evaëlle ?
Devant la juge d’instruction, A., collégien de 13 ans, mis en examen pour le harcèlement de sa camarade de classe âgée de 11 ans, n’a eu de cesse de minimiser son rôle, selon des procès-verbaux auxquels « 20 Minutes » a eu accès
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