Pour trouver l’ homme idéal, Mélodie passe sa vie à le chercher sur Internet…
Très excitant, mais addictif. Trop ?
J’en étais à sept rendez-vous par mois, pris sur quatre sites de rencontre. Je choisissais, zappais, échangeais ; j’avais une technique de sélection redoutable, aussi romantique qu’une session shopping sur Le Bon Coin : exit les torses nus, les plus de deux fautes d’orthographe, les pseudos bizarres, les passions douteuses (taxidermie, Paulo Coelho), les hommes posant avec leur chat ou leur ex. J’aurais pu écrire un manuel pour « pécho on line ». Et dire qu’au départ je trouvais que ça faisait « pauvre fille désespérée ». C’est en observant mes amis adeptes de Meetic et compagnie que mon appréhension s’est dissipée. Leur vie sentimentale me paraissait palpitante. C’est sûr qu’à côté de la mienne tout semblait mouvementé. Les premières fois, derrière mon écran, j’étais gênée, impressionnée par tous ces hommes qui me tendaient potentiellement les bras. Je ne savais pas où cliquer, qui mettre dans mon panier, qui flasher. Mes joues chauffaient à chaque ouverture de profil. Une vraie godiche. Timidement, j’avais réussi à me lancer et même à accrocher avec un garçon en dépit de son pseudo ridicule : Parce Que C’est Toi. Pendant cinq jours, j’avais vécu avec mon téléphone greffé dans la main, sous perfusion du moindre de ses messages. Oublié la vilaine rupture qui me plombait le moral depuis plus d’un an. D’un coup, je m’étais sentie belle, sexy...
DÉÇUE QUE L’HOMME EN QUESTION SOIT SI DIFFÉRENT DE CE QUE J’AVAIS FANTASMÉ
Sauf que, du jour au lendemain, silence radio. Comment comprendre ce soudain revirement ? Il était passé sans explication d’une centaine de messages par jour à plus rien... Je rechutai, sans savoir encore que « zapper-plus-vite-que-son-ombre » était la loi du dating en ligne. Trois, quatre échecs plus tard, j’avais compris. Et saisi l’intérêt de toujours draguer par trois. Minimum. Un pouvait me planter, il me resterait toujours les deux autres. Forte de cette découverte, j’ai multiplié les amourettes. C’était toujours le même scénario : « waouh » au début, et puis ça devenait rapidement « bof » avant que je ne sombre dans une mini-déprime, déçue que l’homme en question soit si différent de ce que j’avais fantasmé. Alors je retournais me consoler auprès de mon « stock » sur le site ou plutôt les sites. Au fil du temps j’avais élargi mon terrain de jeux à Meetic, Adopteunmec, eDarling et Tinder. Mon ego brillait à nouveau. Ma vie trépidait. Sans vraiment savoir à quoi tenait ce shoot de confiance en soi, j’étais, à chaque fois, reboostée en moins de deux. En fait, je ne laissais aucune chance aux hommes de me séduire ni, à moi, de tomber amoureuse. A force de vivre les montagnes russes des émotions, je m’étais blindée. Sans m’en rendre compte, j’étais devenue ultra exigeante, à la recherche d’un idéal qui n’existait pas. A chaque fois, un truc clochait, aussi capital que : ses chaussettes blanches, un bras trop court, ses « pas de soucis » à répétition, le nez de ses smileys... Il y avait forcément mieux ailleurs, au moins une dizaine sur mon ordinateur.
Très excitant, mais addictif. Trop ?
J’en étais à sept rendez-vous par mois, pris sur quatre sites de rencontre. Je choisissais, zappais, échangeais ; j’avais une technique de sélection redoutable, aussi romantique qu’une session shopping sur Le Bon Coin : exit les torses nus, les plus de deux fautes d’orthographe, les pseudos bizarres, les passions douteuses (taxidermie, Paulo Coelho), les hommes posant avec leur chat ou leur ex. J’aurais pu écrire un manuel pour « pécho on line ». Et dire qu’au départ je trouvais que ça faisait « pauvre fille désespérée ». C’est en observant mes amis adeptes de Meetic et compagnie que mon appréhension s’est dissipée. Leur vie sentimentale me paraissait palpitante. C’est sûr qu’à côté de la mienne tout semblait mouvementé. Les premières fois, derrière mon écran, j’étais gênée, impressionnée par tous ces hommes qui me tendaient potentiellement les bras. Je ne savais pas où cliquer, qui mettre dans mon panier, qui flasher. Mes joues chauffaient à chaque ouverture de profil. Une vraie godiche. Timidement, j’avais réussi à me lancer et même à accrocher avec un garçon en dépit de son pseudo ridicule : Parce Que C’est Toi. Pendant cinq jours, j’avais vécu avec mon téléphone greffé dans la main, sous perfusion du moindre de ses messages. Oublié la vilaine rupture qui me plombait le moral depuis plus d’un an. D’un coup, je m’étais sentie belle, sexy...
DÉÇUE QUE L’HOMME EN QUESTION SOIT SI DIFFÉRENT DE CE QUE J’AVAIS FANTASMÉ
Sauf que, du jour au lendemain, silence radio. Comment comprendre ce soudain revirement ? Il était passé sans explication d’une centaine de messages par jour à plus rien... Je rechutai, sans savoir encore que « zapper-plus-vite-que-son-ombre » était la loi du dating en ligne. Trois, quatre échecs plus tard, j’avais compris. Et saisi l’intérêt de toujours draguer par trois. Minimum. Un pouvait me planter, il me resterait toujours les deux autres. Forte de cette découverte, j’ai multiplié les amourettes. C’était toujours le même scénario : « waouh » au début, et puis ça devenait rapidement « bof » avant que je ne sombre dans une mini-déprime, déçue que l’homme en question soit si différent de ce que j’avais fantasmé. Alors je retournais me consoler auprès de mon « stock » sur le site ou plutôt les sites. Au fil du temps j’avais élargi mon terrain de jeux à Meetic, Adopteunmec, eDarling et Tinder. Mon ego brillait à nouveau. Ma vie trépidait. Sans vraiment savoir à quoi tenait ce shoot de confiance en soi, j’étais, à chaque fois, reboostée en moins de deux. En fait, je ne laissais aucune chance aux hommes de me séduire ni, à moi, de tomber amoureuse. A force de vivre les montagnes russes des émotions, je m’étais blindée. Sans m’en rendre compte, j’étais devenue ultra exigeante, à la recherche d’un idéal qui n’existait pas. A chaque fois, un truc clochait, aussi capital que : ses chaussettes blanches, un bras trop court, ses « pas de soucis » à répétition, le nez de ses smileys... Il y avait forcément mieux ailleurs, au moins une dizaine sur mon ordinateur.