Moussayer
Dr Moussayer khadija : maladies auto-immunes
La maladie cœliaque, mieux connue sous l’appellation d’intolérance au gluten, est une affection auto-immune héréditaire, c’est-à-dire que le système immunitaire chargé normalement de défendre l’organisme contre les agressions (de bactéries, virus, champignons…) se retourne contre le corps et attaque ses propres constituants. Le gluten, une protéine contenue dans les céréales (blé, orge, seigle…), provoque chez certaines personnes cette réaction anormale qui induit des dommages de la paroi de l’intestin grêle et des troubles de l’absorption du fer, du calcium, et des vitamines.
Le passage à une maladie des adultes
D’une affection de nourrissons et d’enfants en bas âge et dont les signes se limitent à l’appareil digestif, la maladie cœliaque est devenue ces dernières décennies une pathologie de l’adolescent et de l’adulte, même de plus de 65 ans, et dont les manifestations sont très étendues. Des douleurs articulaires, une ostéoporose, des anémies, des fausses couches à répétition, des aphtes buccaux, une dermatite ou même encore des maux de tête, une fatigue chronique, une anxiété, et une dépression constituent le large spectre clinique de la maladie. Dans la forme typique du nourrisson, on observera, peu de temps après l’introduction du gluten, des diarrhées, des vomissements, un état irritable, une cassure de la croissance.
Une maladie silencieuse et donc sous-diagnostiquée
Par ailleurs, la pathologie peut rester silencieuse pendant des années tout en poursuivant son travail de destruction. Le terme de « caméléon » est souvent utilisé pour qualifier la maladie, eu égard à tous ces symptômes multiformes et sournois. Son diagnostic met en moyenne plus de 13 ans avant d’être établi par le taux sanguin élevé d'une substance - des anticorps (anti-transglutaminase) - responsable de l’attaque de l’organisme et par une biopsie de la paroi intestinale. Il reste que pour chaque cas détecté, 9 restent ignorés.
Au Maroc, la maladie cœliaque reste peu connue et sous-diagnostiquée malgré qu’elle atteigne certainement environ 1% de la population. Il existe une forte prédisposition génétique à la maladie et les membres de la même parenté sont touchés dans 10 % des cas.
Un régime alimentaire à vie
Le régime sans gluten (RSG) est la seule base à l’heure actuelle du traitement de la maladie. Si, en théorie, il s’agit d’une des prescriptions médicales les plus simples, son application est contraignante et peut constituer une atteinte à la vie sociale, notamment pour les adolescents. Le gluten est en effet présent non seulement dans toutes les denrées à base de blé, seigle et orge comme le pain et les pâtes, mais aussi dans un nombre très important de produits issus de l’industrie agroalimentaire, en particulier les plats cuisinés, les entremets, certains desserts… De nombreuses denrées sont cependant maintenant disponibles (farines de sarrasin, de millet, de quinoa, de riz, etc.) offrant une alternative alimentaire satisfaisante et sûre pour la bonne santé des malades cœliaques.
L’association marocaine des intolérants et allergiques au gluten (AMIAG)
Cette association, l’AMIAG a été créée, en 2013, par un groupe de personnes, composé de professionnels de la santé, de personnes atteintes de la Maladie Cœliaque (MC) et de parents d’enfants cœliaques. C’est le manque d’information sur cette maladie, la complexité du régime à suivre et la rareté de produits sans gluten sur le marché qui ont motivé ce groupe à lancer une association destinée à apporter de l’aide aux personnes atteintes.
L’AMIAG, association à but non lucratif, a pour mission la sensibilisation de la population Marocaine sur la Maladie Cœliaque. Elle a pour objectif de favoriser le dépistage précoce de la maladie cœliaque et d’accompagner les personnes qui suivent le régime à mieux vivre sans gluten. L’AMIAG souhaite à travers ses actions impliquer l’ensemble des instances gouvernementales, scientifiques et médicales au niveau national et international.
POUR EN SAVOIR PLUS :
https://www.slideshare.net/KhadijaM...aladie-camlon-large-spectre-clinique-78534476