mardi 19 août 2008 - 07h:09
Khalid Amayreh
La dernière chose dont ont besoin les Palestiniens, cest davoir sur le dos un autre tortionnaire qui ne fait quajouter à la terreur génocidaire israélienne.
Les gouvernements occidentaux affirment devant leurs citoyens respectifs que laide financière quils attribuent à lAutorité palestinienne (AP) est employée pour développer la sécurité, favoriser la démocratie, les droits de lhomme et létat de droit dans les Territoires Occupés.
Ces gouvernements pourraient aussi se tromper eux-mêmes en imaginant que la répression souvent très dure appliquée par lAP contre ses propres citoyens, depuis longtemps réprimés par Israël, pourrait favoriser la paix entre Israël et les Palestiniens.
Ces deux assertions sont fausses.
Aujourdhui, une grande partie de « laide financière » occidentale attribuée au régime basé à Ramallah est utilisée pour consolider une structure détat policier, en réalité un état policier sans état puisque larmée israélienne doccupation continue à contrôler étroitement tous les secteurs des Territoires Occupés jusquà proximité du propre quartier général de Mahmoud Abbas. Selon des sources fiables, plus dun tiers du budget de lAP basé sur des « donations » venant de donateurs occidentaux et arabes riches en pétrole, va aux agences de sécurité qui agissent pratiquement sans aucune restriction ni légale ni morale.
En comparaison, entre Gaza et la Cisjordanie, moins dun pour cent du budget va à lagriculture. Cest le secteur dont plus de 50% des Palestiniens dépendent pour survivre. Nous savons tous que la raison dêtre de lexistence de lappareil sécuritaire de lAP, cest de réprimer la résistance palestinienne à loccupation israélienne. Dans le cas contraire Israël naurait pas permis aux Etats-Unis ni à dautres pays de soutenir financièrement, de former et darmer ces « forces palestiniennes. »
Aujourdhui, la façon dagir de ces soi-disantes forces affaiblit sérieusement la loi, les libertés civiques et les droits de lhomme dans les Territoires Occupés. Les agents de lAP arrêtent, maltraitent et même torturent des personnes innocentes. Ils emprisonnent les journalistes qui font leur devoir de journalistes. Ils ferment et vandalisent des sièges sociaux, culturels, universitaires et dautres établissements en violation flagrante de la loi.
LAP prétend être obligée « davoir la main lourde » pour empêcher le Hamas de faire un coup de force en Cisjordanie.
Mais cette affirmation est ridicule et fallacieuse. Pour que le Hamas puisse effectuer un « coup » en Cisjordanie, il faudrait quil soit militairement plus fort quIsraël et lAP à la fois, ce qui est une vision des choses un peu exagérée pour ne pas dire plus.
En vérité, le vrai motif derrière cette répression généralisée et ces violations flagrantes des droits de lhomme en Cisjordanie est avant tout un désir de se venger du Hamas depuis que celui-ci a évincé les milices du Fatah de Gaza il y a plus dune année.
Il y a quelques semaines, lAP a arrêté trois journalistes en Cisjordanie sur des motifs manifestement ridicules tels que « mettre en danger la sécurité nationale » et « créer la division dans le peuple. »
Ces journalistes, dont fait partie Awadh Rajoub, un correspondant dal-Jazeera.net, languissent toujours dans les geôles de lAP.
Les proches de Rajoub ont fait savoir quil était susceptible dêtre poursuivi par un tribunal militaire ! Oui, un procès par des militaires dun journaliste palestinien innocent pour le compte dune autorité qui na aucune autorité ou souveraineté, et dont la simple survie et lexistence dépend presque totalement de la bonne volonté dIsraël qui est en dernier ressort le véritable oppresseur du peuple palestinien !...
Par ailleurs des douzaines de responsables communautaires, des responsables religieux, des élus dans les municipalités aussi bien que des étudiants des universités sont emprisonnés et probablement torturés par des interrogateurs des agences de sécurité de lAP.
Il y a quelques semaines, un visiteur à lhôpital gouvernemental dHébron ma raconté avoir vu un jeune homme gravement battu attaché avec des chaînes en fer à son lit dhôpital, avec trois gardes de sécurité armés postés à lentrée à sa chambre.
La semaine dernière, les sbires de lAP ont sauvagement battu deux professeurs qui enseignaient à des étudiants au centre dAnwar dans Dura, une quinzaine de kilomètres au sud-ouest dHébron. Les deux professeurs se nomment Naim Talahmeh et Salem al Hureibat.
Plus tôt dans ce mois, le président de lAP, Mahmoud Abbas, a dit avoir ordonné aux agences de sécurité de libérer tous les prisonniers politiques emprisonnés à la suite des évènements récents dans Gaza. Mais deux semaines se sont écoulées et 95% des détenus politiques languissent toujours dans les prisons de lAP. Les forces de sécurité de lAP continuent à arrêter des gens innocents et à fermer quotidiennement des entreprises et des centres caritatifs dans un irrespect total de la loi.
Ces derniers jours, ces mêmes forces de sécurité ont même commencé à arrêter les avocats qui défendent les détenus illégalement incarcérés. Des sources en provenance dorganisations de défense des droits de lhomme en Cisjordanie ont signalé que les avocats Muhammed Farrah dHébron et Fadel Bushnaq du nord de la Cisjordanie sont maintenant enfermés dans les geôles de lAP.
Le règne de la répression appliquée par lAP à lencontre de son propre peuple ne peut en rien être justifié par quoi que ce soit dinacceptable dans le comportement du Hamas dans la bande de Gaza, y compris larrestation illégale de responsables politiques affiliés au Fatah. Persécuter des individus parce quils sont perçus comme partisans du Hamas en représailles pour larrestation par le Hamas de militants du Fatah, ou vice versa, est le signe dun comportement propre à des gangsters ou à des bandes armées.
Il faut reconnaître que le Hamas a libéré la majeure partie des responsables politiques du Fatah dont Zakaria al Agha, responsable de premier plan du Fatah dans ce territoire. Alors pourquoi lAP dominée par le Fatah continue-t-elle à violer les droits de lhomme et les libertés civiles du peuple palestinien ?
Loccident se trompe en imaginant que les mauvais traitements et la répression appliqués par lAP contre les Palestiniens apporteront la sécurité à Israël. LAP a déjà conduit une politique répressive contre son propre peuple durant ce quil est convenu de nommer « lère dOslo » (1994 à 2000). Cet épisode répressif particulièrement laid dont nous nous rappelons tous, na par la suite produit que deux choses : lIntifada Al-Aqsa et la victoire électorale du Hamas en 2006.
Il est donc très probable que la répression commanditée par loccident et appliquée par lAP sur le peuple palestinien dont elle prétend protéger et sauvegarder les intérêts, aura un effet boomerang sur louest et sur son enfant chéri si brutal.
Louest serait ainsi avisé dimposer une claire relation entre son aide financière à lAP et la situations des droits de lhomme [dans les Territoires Occupés]. Ce serait plus conforme à ses idéaux et à sa politique affichés, et cela servirait également lintérêt de la paix en Palestine.
En dernière analyse, la dernière chose dont ont besoin les Palestiniens, cest davoir sur le dos un autre tortionnaire qui ne fait quajouter à la terreur génocidaire israélienne.
Khalid Amayreh
La dernière chose dont ont besoin les Palestiniens, cest davoir sur le dos un autre tortionnaire qui ne fait quajouter à la terreur génocidaire israélienne.
Les gouvernements occidentaux affirment devant leurs citoyens respectifs que laide financière quils attribuent à lAutorité palestinienne (AP) est employée pour développer la sécurité, favoriser la démocratie, les droits de lhomme et létat de droit dans les Territoires Occupés.
Ces gouvernements pourraient aussi se tromper eux-mêmes en imaginant que la répression souvent très dure appliquée par lAP contre ses propres citoyens, depuis longtemps réprimés par Israël, pourrait favoriser la paix entre Israël et les Palestiniens.
Ces deux assertions sont fausses.
Aujourdhui, une grande partie de « laide financière » occidentale attribuée au régime basé à Ramallah est utilisée pour consolider une structure détat policier, en réalité un état policier sans état puisque larmée israélienne doccupation continue à contrôler étroitement tous les secteurs des Territoires Occupés jusquà proximité du propre quartier général de Mahmoud Abbas. Selon des sources fiables, plus dun tiers du budget de lAP basé sur des « donations » venant de donateurs occidentaux et arabes riches en pétrole, va aux agences de sécurité qui agissent pratiquement sans aucune restriction ni légale ni morale.
En comparaison, entre Gaza et la Cisjordanie, moins dun pour cent du budget va à lagriculture. Cest le secteur dont plus de 50% des Palestiniens dépendent pour survivre. Nous savons tous que la raison dêtre de lexistence de lappareil sécuritaire de lAP, cest de réprimer la résistance palestinienne à loccupation israélienne. Dans le cas contraire Israël naurait pas permis aux Etats-Unis ni à dautres pays de soutenir financièrement, de former et darmer ces « forces palestiniennes. »
Aujourdhui, la façon dagir de ces soi-disantes forces affaiblit sérieusement la loi, les libertés civiques et les droits de lhomme dans les Territoires Occupés. Les agents de lAP arrêtent, maltraitent et même torturent des personnes innocentes. Ils emprisonnent les journalistes qui font leur devoir de journalistes. Ils ferment et vandalisent des sièges sociaux, culturels, universitaires et dautres établissements en violation flagrante de la loi.
LAP prétend être obligée « davoir la main lourde » pour empêcher le Hamas de faire un coup de force en Cisjordanie.
En vérité, le vrai motif derrière cette répression généralisée et ces violations flagrantes des droits de lhomme en Cisjordanie est avant tout un désir de se venger du Hamas depuis que celui-ci a évincé les milices du Fatah de Gaza il y a plus dune année.
Il y a quelques semaines, lAP a arrêté trois journalistes en Cisjordanie sur des motifs manifestement ridicules tels que « mettre en danger la sécurité nationale » et « créer la division dans le peuple. »
Ces journalistes, dont fait partie Awadh Rajoub, un correspondant dal-Jazeera.net, languissent toujours dans les geôles de lAP.
Les proches de Rajoub ont fait savoir quil était susceptible dêtre poursuivi par un tribunal militaire ! Oui, un procès par des militaires dun journaliste palestinien innocent pour le compte dune autorité qui na aucune autorité ou souveraineté, et dont la simple survie et lexistence dépend presque totalement de la bonne volonté dIsraël qui est en dernier ressort le véritable oppresseur du peuple palestinien !...
Par ailleurs des douzaines de responsables communautaires, des responsables religieux, des élus dans les municipalités aussi bien que des étudiants des universités sont emprisonnés et probablement torturés par des interrogateurs des agences de sécurité de lAP.
Il y a quelques semaines, un visiteur à lhôpital gouvernemental dHébron ma raconté avoir vu un jeune homme gravement battu attaché avec des chaînes en fer à son lit dhôpital, avec trois gardes de sécurité armés postés à lentrée à sa chambre.
La semaine dernière, les sbires de lAP ont sauvagement battu deux professeurs qui enseignaient à des étudiants au centre dAnwar dans Dura, une quinzaine de kilomètres au sud-ouest dHébron. Les deux professeurs se nomment Naim Talahmeh et Salem al Hureibat.
Plus tôt dans ce mois, le président de lAP, Mahmoud Abbas, a dit avoir ordonné aux agences de sécurité de libérer tous les prisonniers politiques emprisonnés à la suite des évènements récents dans Gaza. Mais deux semaines se sont écoulées et 95% des détenus politiques languissent toujours dans les prisons de lAP. Les forces de sécurité de lAP continuent à arrêter des gens innocents et à fermer quotidiennement des entreprises et des centres caritatifs dans un irrespect total de la loi.
Ces derniers jours, ces mêmes forces de sécurité ont même commencé à arrêter les avocats qui défendent les détenus illégalement incarcérés. Des sources en provenance dorganisations de défense des droits de lhomme en Cisjordanie ont signalé que les avocats Muhammed Farrah dHébron et Fadel Bushnaq du nord de la Cisjordanie sont maintenant enfermés dans les geôles de lAP.
Le règne de la répression appliquée par lAP à lencontre de son propre peuple ne peut en rien être justifié par quoi que ce soit dinacceptable dans le comportement du Hamas dans la bande de Gaza, y compris larrestation illégale de responsables politiques affiliés au Fatah. Persécuter des individus parce quils sont perçus comme partisans du Hamas en représailles pour larrestation par le Hamas de militants du Fatah, ou vice versa, est le signe dun comportement propre à des gangsters ou à des bandes armées.
Il faut reconnaître que le Hamas a libéré la majeure partie des responsables politiques du Fatah dont Zakaria al Agha, responsable de premier plan du Fatah dans ce territoire. Alors pourquoi lAP dominée par le Fatah continue-t-elle à violer les droits de lhomme et les libertés civiles du peuple palestinien ?
Loccident se trompe en imaginant que les mauvais traitements et la répression appliqués par lAP contre les Palestiniens apporteront la sécurité à Israël. LAP a déjà conduit une politique répressive contre son propre peuple durant ce quil est convenu de nommer « lère dOslo » (1994 à 2000). Cet épisode répressif particulièrement laid dont nous nous rappelons tous, na par la suite produit que deux choses : lIntifada Al-Aqsa et la victoire électorale du Hamas en 2006.
Il est donc très probable que la répression commanditée par loccident et appliquée par lAP sur le peuple palestinien dont elle prétend protéger et sauvegarder les intérêts, aura un effet boomerang sur louest et sur son enfant chéri si brutal.
Louest serait ainsi avisé dimposer une claire relation entre son aide financière à lAP et la situations des droits de lhomme [dans les Territoires Occupés]. Ce serait plus conforme à ses idéaux et à sa politique affichés, et cela servirait également lintérêt de la paix en Palestine.
En dernière analyse, la dernière chose dont ont besoin les Palestiniens, cest davoir sur le dos un autre tortionnaire qui ne fait quajouter à la terreur génocidaire israélienne.