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LE MONDE
SNCF : les erreurs d’un tract comparant cheminots français et allemands
En pleine grève contre la réforme des retraites, un message très partagé dénonce les avantages des agents de la SNCF, alors qu’il comporte de nombreuses erreurs et contre-vérités.
Ce que dit le tract
« Un TGV Paris jusqu’à Francfort. Le conducteur français 4 500-6 000 euros par mois (prime de charbon (!!!) incluse) – semaine de 25 heures – retraite à 50 ans + avantages transport à vie.
Le même TGV qui fait Francfort-Paris. Conduit par un Allemand, salaire conducteur de TGV de 1 500 à 2 500 euros, durée de travail 41 heures par semaine, retraite à 67 ans. »
POURQUOI C’EST FAUX
Ce tract utilise des arguments souvent repris en période de grève des cheminots. Voici pourquoi ils ne sont toujours pas valables :
1. Le salaire prétendument mirobolant des cheminots
Selon ce tract, un conducteur de TGV gagnerait entre 4 500 et 6 000 euros par mois. C’est loin de la réalité : en 2018, le salaire moyen des conducteurs était de 3 450 euros brut. « Il est difficile de donner un salaire moyen avec primes, car celles-ci diffèrent beaucoup d’un agent à un autre en fonction des découchés (repos hors domicile), des années d’ancienneté… », explique au Monde la SNCF.
Rappelons que les conducteurs de TGV ne sont pas représentatifs de tous les cheminots : ils ne sont que 1 800, à comparer à l’ensemble des 14 500 conducteurs de train dans un groupe qui emploie en tout 147 000 personnes.
« On accède plutôt au TGV en fin de carrière, après quinze ou dix-huit ans de conduite et une formation de six mois. On commence sa carrière à 2 000 euros, on accède au TGV à 3 000 euros et on finit à 4 000 », estime Xavier Bergail, conducteur de RER et responsable syndical SUD-Rail interrogé par CheckNews. Des montants assez proches de ceux de leurs homologues allemands, dont la rémunération oscille entre 3 500 et 4 250 euros brut mensuels, primes incluses.
2. Un temps de travail supérieur à 25 heures par semaine
Lors des négociations sur les 35 heures, en 1999, à la SNCF, la durée annuelle maximum du travail a été fixée à 1 568 heures pour les « roulants » (environ 30 000 personnes avec les contrôleurs) contre 1 607 heures pour l’ensemble des salariés français, hors dérogation, soit 7 heures 48 par jour.
Ce temps de travail maximum est limité par la nécessité de faire circuler des trains vingt-quatre heures sur vingt-quatre et 365 jours par an, et par l’organisation du travail (et du repos) des agents, intégrant des nuits, samedis, dimanches et jours fériés.
Selon un récent rapport de la Cour des comptes, le temps de la journée de travail réel pour les conducteurs était de 6 heures et 40 minutes entre 2013 et 2017, et un volume annuel de seulement 1 409 heures. Les conducteurs travaillent donc plus de 25 heures par semaine. En revanche, il existe un véritable écart avec l’Allemagne, où le temps de travail annuel est de 2 036 heures pour les conducteurs de la Deutsche Bahn.
SNCF : les erreurs d’un tract comparant cheminots français et allemands
En pleine grève contre la réforme des retraites, un message très partagé dénonce les avantages des agents de la SNCF, alors qu’il comporte de nombreuses erreurs et contre-vérités.
Ce que dit le tract
« Un TGV Paris jusqu’à Francfort. Le conducteur français 4 500-6 000 euros par mois (prime de charbon (!!!) incluse) – semaine de 25 heures – retraite à 50 ans + avantages transport à vie.
Le même TGV qui fait Francfort-Paris. Conduit par un Allemand, salaire conducteur de TGV de 1 500 à 2 500 euros, durée de travail 41 heures par semaine, retraite à 67 ans. »
POURQUOI C’EST FAUX
Ce tract utilise des arguments souvent repris en période de grève des cheminots. Voici pourquoi ils ne sont toujours pas valables :
1. Le salaire prétendument mirobolant des cheminots
Selon ce tract, un conducteur de TGV gagnerait entre 4 500 et 6 000 euros par mois. C’est loin de la réalité : en 2018, le salaire moyen des conducteurs était de 3 450 euros brut. « Il est difficile de donner un salaire moyen avec primes, car celles-ci diffèrent beaucoup d’un agent à un autre en fonction des découchés (repos hors domicile), des années d’ancienneté… », explique au Monde la SNCF.
Rappelons que les conducteurs de TGV ne sont pas représentatifs de tous les cheminots : ils ne sont que 1 800, à comparer à l’ensemble des 14 500 conducteurs de train dans un groupe qui emploie en tout 147 000 personnes.
« On accède plutôt au TGV en fin de carrière, après quinze ou dix-huit ans de conduite et une formation de six mois. On commence sa carrière à 2 000 euros, on accède au TGV à 3 000 euros et on finit à 4 000 », estime Xavier Bergail, conducteur de RER et responsable syndical SUD-Rail interrogé par CheckNews. Des montants assez proches de ceux de leurs homologues allemands, dont la rémunération oscille entre 3 500 et 4 250 euros brut mensuels, primes incluses.
2. Un temps de travail supérieur à 25 heures par semaine
Lors des négociations sur les 35 heures, en 1999, à la SNCF, la durée annuelle maximum du travail a été fixée à 1 568 heures pour les « roulants » (environ 30 000 personnes avec les contrôleurs) contre 1 607 heures pour l’ensemble des salariés français, hors dérogation, soit 7 heures 48 par jour.
Ce temps de travail maximum est limité par la nécessité de faire circuler des trains vingt-quatre heures sur vingt-quatre et 365 jours par an, et par l’organisation du travail (et du repos) des agents, intégrant des nuits, samedis, dimanches et jours fériés.
Selon un récent rapport de la Cour des comptes, le temps de la journée de travail réel pour les conducteurs était de 6 heures et 40 minutes entre 2013 et 2017, et un volume annuel de seulement 1 409 heures. Les conducteurs travaillent donc plus de 25 heures par semaine. En revanche, il existe un véritable écart avec l’Allemagne, où le temps de travail annuel est de 2 036 heures pour les conducteurs de la Deutsche Bahn.