Premiers éléments d’information sur l’inondation de la pelouse du complexe Moulay Abdallah
Tout le monde – dans le vrai sens du terme – aura vu la nature et la qualité de la pelouse du complexe Moulay Abdallah qui « abritait » samedi soir le match de quart de finale entre le Cruz mexicain et les Australiens du Western Sydney Wanderers (3-1). Au début, le ministre Mohamed Ouzzine a essayé de minimiser la chose, imputant la responsabilité à une pluie torrentielle imprévue ; mais face à la levée de boucliers, le gouvernement réagit.
Ouzzine joue le matamore, avant de glisser lourdement
Il faut dire que l’équipe du Real Madrid, avec sa brochette de stars aux jambes bien délicates, a haussé le ton, exigeant un autre stade et agitant la menace d’un retrait de la compétition qui, du coup, perdrait son éclat. Le journal espagnol Marca, référence presqu’absolue en foot espagnol, n’a-t-il pas dit que le principal adversaire du Real allait être la cataclysmique pelouse ?
Puis, la FIFA n’est pas restée elle non plus en retrait, signifiant son (fort) mécontentement aux Marocains. Et, enfin, le président de la Fédération marocaine de football Fouzi Lakjaâ, passé maître dans l’art d’esquiver les problèmes pour revenir plus tard en sauveur indigné et offusqué, a rejeté la responsabilité sur le ministère.
Et alors Ouzzine a réagi, finalement, se disant que tout ce monde ne pouvait avoir tort et que lui, ministre, ne pouvait glisser sur les images des joueurs pataugeant dans la gadoue…
Premières mesures
Rien d’officiel, mais les médias et les responsables donnent des indications, au conditionnel pour les uns et en off pour les seconds. Ainsi, une enquête a été prestement diligentée pour s’enquérir du pourquoi et du comment de cette rapide dégradation de la pelouse, pendant qu’un match international d’importance s’y jouait.
Le ministre aurait en outre suspendu deux hauts responsables de son département, à savoir le directeur des Sports et le Secrétaire général, dans l’attente des conclusions. Mais, face au silence du ministre, injoignable, si certains cadres du ministère confirment cette information, d’autres la démentent, mettant tout cela sur le compte de la confusion et de la fébrilité régnant dans les rédactions. On l’admet bien volontiers, sauf que cette agitation médiatique n’aura pas coûté 220 millions de DH…
Par ailleurs, il semblerait que selon de premières indications – on notera cette extraordinaire célérité – de l’enquête en cours, ce serait le système de drainage qui n’est pas aussi efficace que voulu, et surtout que prévu dans les cahiers des charges. C’est la raison pour laquelle il a fallu s’aider d’éponge et de seaux de peinture pour essayer d’évacuer l’eau d’une pelouse détrempée.
Fort bien, mais pourquoi l’administration du complexe ne disposait-elle pas d’autre moyens pour écoper l’eau, sauf des éponges de petites dimensions et des grands pots de peinture Astral ? La réponse restera vraisemblablement dans les mystères de l’humanité… mais on dit d’ores et déjà que des poursuites judiciaires pourraient être engagées contre les responsables. Noyer le poisson, quoi…
Le principal accusé se défend…
Le site Hespress a recueilli la déposition du responsable de la société en charge de la pelouse, un certain Hassan Oulahyane. Pour lui, les choses sont très claires : tout le monde est responsable. Puisqu’on parle d’eau, autant alors noyer tout le monde !
Ainsi, à l’en croire, la pelouse a besoin de temps pour « prendre ». Il n’était donc ni recommandé ni conseillé d’y faire jouer la finale de la Coupe du trône, le 18 novembre dernier, une rencontre qui a puissamment altéré le gazon à peine planté et qui requerrait quelque temps et beaucoup de quiétude pour sereinement pousser.
Et puis, la FIFA… l’organisation est responsable, selon Oulahyane, de ne pas avoir donné le temps nécessaire à l’entreprise pour procéder à de menus travaux, après avoir accordé son « imprimatur » au complexe Moulay Abdallah, dès le mois d’août dernier, pour abriter les rencontres du Mondial des Clubs.
Cela étant, Oulahyane n’a pas pipé mot sur le système de drainage, lui qui a imputé la responsabilité de la vérification de conformité tant au ministère qu’à la FIFA.
http://www.panorapost.com/premiers-...on-de-la-pelouse-du-complexe-moulay-abdallah/