«Ils ont arrêté le 6e complice du meurtre de ma fille Shéhérazade.
Il a le coeur brisé, trottine fatigué depuis son AVC, parle avec difficulté... Pourtant, au bout du tunnel, ce jeudi, Youssef a vu un peu de lumière... «Le capitaine Guillaume, il m’a appelé. Le policier m’a dit : Youssef, ça y est ! On a chopé le 6e mec. Il est en garde à vue».
Le «6e» en question, c’est l’un de ceux qui ont «massacré» sa fille». Le 22 décembre dernier, au petit matin, quelques jours avant Noël, Shéhérazade a été tué à coups de tournevis.
La jeune fille, 22 ans, française, originaire de Saint-Maur (Val-de-Marne), secrétaire de direction, «un bel avenir», souffle Youssef, a été tuée pour un scooter. Elle sortait d’un bar rue de Lappe (XIe) avec une amie. Elle s’est retrouvée entourée d’une bande qui voulait lui voler son deux roues. La confrontation a viré à l’horreur. Les six hommes l’ont attaqué. L’un d’eux a sorti un tournevis et l’a planté en plein visage.
Tuée à coup de tournevis
Shéhérazade sera transportée à la Pitié-Salpétrière (XIIIe) avec un pronostic vital engagé. Plongée dans le coma, elle mourra le lendemain de Noël. «Je suis comme un fou !, lâche le papa, 59 ans. Vous vous rendez compte ? Tuer une dame avec autant de cruauté pour un scooter ? Je ne comprends pas. Ce sont des barbares». Le 6e complice, un jeune de 24 ans, est en garde à vue depuis mardi. L’enquête a été confiée au 2e DPJ (distric de police judiciaire) par le parquet de Paris. «L’idée que l’un des meurtriers de ma fille soit dans la nature m’était insupportable», souffle Youssef. Ce jeudi soir, au terme de sa garde à vue, le «6e» a été déféré et présenté au magistrat instructeur.
Il ne restait plus que lui... Les cinq autres ont été interpellés depuis décembre, un à un, placés en détention provisoire, en attente de leur jugement. «J’ai besoin de les voir, insiste Youssef. J’attends le jugement avec impatience. Si je suis toujours là...». Le principal agresseur, 25 ans, celui qui a «massacré» sa fille à coups de tournevis était connu des services de police pour 37 autres affaires.
Youssef n’a jamais cessé de se battre pour que «justice soit faite. J’ai même écrit à Manuel Valls. Il ne m’a jamais répondu». Mais à la PJ, «Le capitaine Guillaume, il ne nous a jamais lâchés, souffle le papa. On se sentait soutenu. Il nous appelait. Il me disait
Youssef, on les aura. Tous. J’ai toujours eu confiance en lui. Il a tenu parole».
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