Le terme "laïque" désigne parfois en Occident deux catégories différentes de concepts :Apparemment Omar gouvernait d'une main ferme, mais savait adapter les lois et attitudes aux circonstances
C'est ce qu'il m'a semblé en lisant les textes qui parlaient de lui
A mon avis, c'est quasiment laïc comme attitude
Dans les états contemporains, les lois évoluent au grès de l'éthique et des besoins sociaux, en vertu des circonstances conjoncturelles
A) la séparation entre, d'une part, la législation et la gestion de la cité, et, d'autre part, la référence à des normes issues des textes de révélation divine. C'est là le sens courant du terme "laïcité", qui vient du terme "laïque", désignant chez les catholiques celui qui n'est pas un "religieux"
B) les concepts de liberté de religion, d'autonomie de la raison et de la recherche scientifique, d'Etat de droit, de citoyenneté pour tous, etc. L'emploi du terme "laïque" pour désigner seulement cette seconde catégorie de concepts est rare mais pas totalement inexistant. Ainsi Sigrid Hunke écrit-elle :
"L'école de médecine de Salerne est une enclave intégralement laïque dans un monde soumis au monopole de la médecine ecclésiastique. Ses administrateurs et professeurs (…) ne sont pas astreints au célibat. Ses portes sont ouvertes aux ressortissants de toutes les nations, aux adeptes de toutes les croyances" (Le soleil d'Allah brille sur l'Occident, 1963, Albin Michel, p. 175). "(…) Une vision inédite du monde est née sous les espèces d'une science laïque nouvelle : la science expérimentale" (Idem, p. 303).
Voyez : dans ces deux passages extraits d'un livre qui montre l'apport de la civilisation arabo-musulmane à l'Occident, Hunke utilise le terme "laïque" pour désigner en fait "la liberté religieuse" et "l'autonomie de la recherche scientifique".