Glyphosate : ce qu'il faut retenir des révélations du "Monde" liées aux "Monsanto Papers"
Le quotidien s'est replongé dans les documents internes du géant de l'agrochimie, déclassifiés à la demande de la justice américaine. Ils révèlent que des écrits de Monsanto sur le glyphosate ont été largement diffusés, sous les noms d'experts reconnus.
C'est
une véritable opération de "désinformation organisée", assure Le Monde. Un nouveau volet de l'enquête du quotidien sur les "Monsanto Papers", publié mardi 4 octobre, révèle comment le géant américain de l'agrochimie pratique largement le "ghost-writing", ou "écriture fantôme".
Avec cette technique, jugée comme une faute grave dans le milieu scientifique, des employés de Monsanto ont pu diffuser en secret leurs propres études dans des revues scientifiques et médias généralistes au cours des dernières années, précise le quotidien.
Ces textes étaient, en fait, signés par des scientifiques, rémunérés pour ce service de "blanchiment" des études de l'entreprise.
Selon le Le Monde, cette stratégie est tellement généralisée que des salariés de Monsanto utilisent eux-mêmes le terme d'"écriture fantôme" dans leurs correspondances.
Franceinfo vous détaille trois révélations du quotidienà ce sujet.
Des écrits d'experts "passés en revue" et "lourdement amendés"par Monsanto
En se replongeant dans les "Monsanto Papers", ces documents internes de Monsanto rendus publics par la justice américaine, Le Monde dévoile l'organisation d'une telle stratégie d'"écriture fantôme" au sein de l'entreprise.
Le quotidien explique notamment comment le géant américain a demandé à un cabinet de consultants, Intertek, de lui trouver près de 15 experts, professeurs et consultants privés, pour rédiger des synthèses sur les liens entre le glyphosate et le cancer.
Ces experts, rémunérés par Monsanto, écrivent cinq articles sur le sujet. Selon Le Monde, qui s'appuie sur des correspondances issues des "Monsanto Papers", des employés de la société américaine les ont ensuite "passés en revue" et "lourdement amendés". Certaines équipes de Monsanto auraient peut-être même directement écrit plusieurs de ces articles, avance le quotidien.
En septembre 2016, ces cinq études sont publiées dans une édition spéciale de la revue Critical Reviews in Toxicology. La revue scientifique précise que Monsanto a financé ces recherches. Les articles en question affirment que le glyphosate n'est pas cancérigène. "Ni les employés de la société Monsanto, ni ses avocats, n’ont passé en revue les manuscrits du panel d’experts avant leur soumission à la revue", affirme Monsanto en bas de chaque texte. Les révélations du Monde prouvent aujourd'hui le contraire.
Des textes largement relayés par la littérature scientifique
Dans son enquête, Le Monde s'interroge sur l'ampleur du phénomène. Combien de scientifiques ont-ils ainsi prêté leur nom pour diffuser des écrits de Monsanto défendant le glyphosate ? Le quotidien explique notamment qu'un article sponsorisé par Monsanto, expliquant l'absence de danger de cette molécule présente dans de nombreux herbicides, a été cité... plus de 300 fois dans la littérature scientifique. "Il est, en somme, devenu une référence", explique Le Monde.
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http://www.msn.com/fr-fr/actualite/...papers/ar-AAsTrPu?li=BBoJDO5&ocid=mailsignout
mam