Fatima khemilat :
Affaire Tariq Ramadan. Certain-e-s d'entre vous m'ont sûrement trouvée dure dans les posts que j'ai pu faire dans l'affaire des violences sexuelles commises. Et je vous comprends, très honnêtement ce ne serait pas la première fois que nous assistons à une Vendetta, un lynchage médiatique pour décridibiliser des personnalités musulmanes jugées comme dérangeantes. Peut-être que ce sera mon tour demain, ou le tour d'un-e autre. Bien sûr j'espérerai à ce moment-là que les gens fassent preuve de discernement et me laisse le bénéfice du doute. Seulement pour Tariq Ramadan, si le doute vous est permis, pas à moi. Il y a 5 ans de cela, pour la première fois j'ai entendu parler de ses relations extra-conjugales. C'était une jeune femme que j'avais rencontrée quelques mois aurapavant, je ne la connaissais pas bien, qui me raconta son histoire. Elle me dit qu'il l'a contacté sur les réseaux sociaux, qu'ils se sont mis à échanger et que très vite, ses messages sont devenus à caractère plus scabreux. Elle était fan de Tariq, comment aurait elle pu ne pas l'être? [......]Il est devenu violent, jusqu'à lui mordre très fort une partie intime (je vous passe les détails). Elle a alors mis fin à la relation sexuelle, et a fait semblant de dormir. Il l'a alors laissée tranquille, c'est pourquoi dans son cas on ne peut pas parler de viol. Quand elle m'a dit ça, je dois dire que je ne l'ai pas crue. Je lui ai dit, "cela ne peut pas être lui". Elle m'a alors montré sur son téléphone personnel les textos à caractère sexuellement explicite qu'il lui a envoyé. Il y était très autoritaire, "tu dois m'obéir", "tu dois me répondre". Je ne la croyais toujours pas, je lui ai dit, "ce n'est pas son numéro, c'est sûr"! Elle a dû appeler le numéro devant moi pour qu'enfin je me rende à l'évidence c'était bien lui. Une idole venait de se briser. L'histoire aurait pu s'arrêter là si je n'avais pas rencontré la même année un responsable de mosquée en région parisienne qui m'a fait état d'un "prédicateur connu. Je l'admirais tellement que je le suivais à toutes ses conférences, en France ou à l'étranger, jusqu'à ce que nous devenions proches. Et puis... Et puis je me suis rendu compte qu'il avait des aventures, et qu'il allait jusqu'à les recevoir dans les loges des lieux de conférence qu'il donnait. Tu te rends compte? Hein? Il allait faire ses sales affaires puis venait nous parler de la fidélité et de la fornication!". Je lui ai alors demandé si cet homme, c'était Tariq Ramadan, gêné, honteux, il ôcha la tête. Puis par la suite lors de mes déplacements, au Canada et en Marseille en l'occurrence, des jeunes femmes, sûrement en confiance, m'ont posé des questions qui m'ont confirmé mes doutes. "Est ce que tu connais bien Tariq ? Est ce qu'il t'es arrivée de te sentir mal à l'aise quand tu étais seule avec lui? Et ses regards...", et puis tout de suite elles s'interrompaient, gênées, pensant qu'elles étaient parano ou que je ne les croirais pas. Très vite j'ai alors su que son image n'était pas aussi lisse qu'il le laissait penser. Mais après tout ce n'est qu'un être humain ai-je pensé, et son apport à la communauté musulmane est si précieux, d'une exceptionnelle qualité, et en même temps au fond de moi, j'espérais que l'affaire finisse par ce savoir. Bien que je pensais qu'il s'agissait uniquement de relations sexuelles consenties, je me disais que ce n'était pas sain qu'un homme de son influence aient des relations avec de jeunes femmes, du fait de l'emprise psychologique qu'il pouvait vite avoir sur elles. Quand j'ai lui les témoignages, j'y ai retrouvé des tournures de phrases, des modes opératoires tellement ressemblants à ceux décrits par [............]Il a volontairement choisi à mon sens des profils de femmes fragiles, dépréssives, au passé complexe pour que personne ne les croit, pour qu'elles soient seules face à ses accusations. Et je dois dire que cela marche très bien.