Franc CFA. Sujet sensible dans les rues africaines des deux zones où il est en vigueur. Les avis sont généralement opposés aux actes pris par les gouvernants sur cette problématique...
Dans une monnaie il y a deux aspects l'économique et le politique.
Du point de vue politique, avoir une monnaie dont on fixe soit même la politique de change est évidemment plus souverain que tout le reste.
D'un point de vue économique, le taux de change fixe avec l'euro empêche une dévaluation qui pourrait doper la compétitivité à l'export, par contre elle permet de sécuriser le paiement des dettes libellés en dollars car l'euro sera toujours plus fort à moyen terme qu'une monnaie africaine.
On note que le second point pourrait être compensé par le premier, de bonne performance à l'export pourrait permettre d'accumuler suffisant de devise étrangères permettant de sécurisé le paiement de la dette.
Le problème est cependant que pour un franc cfa a lexport les pays concernés n'en touchent que peu (je crois c'est 30 centime à peine), car malheureusement les activités eco qui exporte sont faites par des groupes etrangers d'une part et surtout peu de maillons de la chaine de valeur sont localisé dans les pays. Grosso modo les matières sont extraites puis quitte le pays pour être transformé ailleurs.
Du coup l'augmentation des devises ne sera pas si conséquentes et en plus la création d'entreprises supplémentaires sur le marché prendra du temps et peut être même qu'elle sera difficile vu les possibles situations d'oligopoles sur ces marchés.
En conclusion, si pour qu'au final la monnaie flotante necessite un soutien ultra coûteux de son taux par rapport aux dollars par la banque centrale, peut être (je dis peut être) que le franc cfa actuel (sans depot obligatoire de devise) est plus économique car le taux fixe est garantie sans peser sur les reserves de devises.
Évidemment si le Nigeria se sert de ses reserves de changes alors ça change tout mais il ne faut pas se leurrer, il piloteront le taux en fonction de LEUR intérêt et plus particulièrement en fonction de l'évolution du prix du pétrole d'une part, et enfin la presence d'un pays pétrolier active le spectre de la maladie hollandaise qui se caractérise par un declin de l'industrie autre que pétrolière ce qui n'est absolument pas le but recherché.
Bref tout ça pour dire qu'économiquement pour moi la priorité numéro un n'est pas sur la monnaie, elle est sur l'entrepreneuriat Africain, la capacité a creer une industrie locale performante et plus diversifiée pour prendre le relais des industries étrangères et la mise en place d'un protectionnisme. La monnaie sera la priorité deux qui ne doit pas être faite avant la priorité un, sinon le risque est de ne pas atteindre la priorité un et de rendre la priorité deux moins efficace.
Mais ce n'est que mon avis.