L'armée française persona non grata au Sénégal et au Tchad : où conserve-t-elle des bases en Afrique ?

  • Initiateur de la discussion Initiateur de la discussion Drianke
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En 1938 aussi, la guerre était "dans la tête"...
Elle est pourtant devenue réalité 1 an plus tard...
38, c'est à peine 20 ans après 14-18, avec une situation pas vraiment réglée...
Non, ce n'était pas que dans la tête. :)

Hitler annexe l'Autriche puis envahit les Sudètes ?
Pas bien grave !
Il n'est pas fou, il va s'arrêter là...
Puis il annexe la Bohème-Moravie
Puis il envahit la Pologne
On connaît la suite...
Il y avait l'OTAN en face? ;)

Poutine annexe la Crimée et envahit l'Ukraine ?
Pas bien grave !
Il n'est pas fou, il va s'arrêter là...
Puis, il... (To be continued...) :rolleyes:
Oui, il n'est pas fou. :)
 
Un peu quand même car cela contribue à affaiblir l'adversaire et donc à faciliter une guerre militaire ultérieure.
OK. Donc comme les USA sont en guerre économique avec la Chine, l'UE, et tout ce qui lui fait de l'ombre, on est en guerre contre les USA?

Non, la guerre c'est la guerre. Le reste, c'est du crêpage de chignon. :)

Quand à Poutine, c'est un calculateur et il ira aussi loin qu'on le laissera aller.
Voilà pourquoi il faut parfois aussi montrer les crocs.
Il sait qu'il ne peut pas toucher l'OTAN.
C'est déjà ça les crocs... :)

Quant aux angoisses de @Marbeldano ... :)
 
38, c'est à peine 20 ans après 14-18, avec une situation pas vraiment réglée...
Non, ce n'était pas que dans la tête. :)

Justement, de ce point de vue, il y a bien d'autres analogies entre l'Allemagne de 1938 et la Russie de 2024.

Nous sommes 32 ans après la chute l'URSS et du Bloc de l'Est. Et la situation n'est pas vraiment réglée pour les Russes, pas plus qu'elle ne l'était pour les Allemandes des années 1930

La Russie (enfin l'URSS) était jusqu'au début des années 80, la 2eme puissance économique mondiale, comme l'Allemagne de 1914.

L'Empire Soviétique s'est effondré en 1991, comme l'Empire Allemand en 1918.

Au même titre que le "Diktat" de Versailles avait humilié l'Allemagne, les Russes se sont sentis humilié dans les années 90, avec leur empire démantelé, et la soumission à un modèle économique (libéralisme et capitalisme) auquel ils n'étaient pas préparés.

Dans les 2 cas (Allemagne nazie et Russie poutinienne), la volonté de laver l'affront et de retrouver le lustre d'antan, sont exacerbés.

Autre similitude : le pangermanisme, selon lequel tous les germanophones devaient devenir Allemands. D'où les annexions en pagaille (Autriche, Sudètes, Alsace-Lorraine...). On retrouve exactement le même phénomène avec la Russie poutinienne : les régions à majorité (ou forte minorité m) russophone doivent être de facto annexées à la Russie (Crimée, Donbass, Transnistrie, Ossétie, Abkhazie, etc...)

D'autre part, ce que l'on a appelé le Lebensraum (Espace Vital) sous Hitler, on le retrouve avec Poutine : d'où sa volonté de dominer toute l'Europe Centrale, le Caucase et l'Asie Centrale.
Comme dans le cas d'Hitler, les populations concernées n'en veulent pas, mais qu'importe...

Enfin, les projets coloniaux de Hitler en Afrique, jamais menés à leur terme, se retrouvent chez Poutine.

Ça fait pas mal de similitudes, non ?



Il y avait l'OTAN en face? ;)

Il y avait en face des nazis 2 des plus grandes puissances mondiales de l'époque : France et Royaume-Uni.
Sans même parler des USA, qui étaient dans le camp anglais, et sont entrés dans le jeu plus tard ...


Oui, il n'est pas fou. :)

Je pense qu'il ne l'est pas autant qu'Hitler.
Mais il a les mêmes côtés mégalo, agressif, manipulateur. En revanche, il est plus calculateur, et n'est pas dominé par une idéologie raciste ou suprémaciste.

Bon pour autant, je ne suis pas aussi pessimiste que @Marbeldano.
J'espère que Poutine sait que les conséquences d'une guerre mondiale seraient dramatiques pour son pays.
 
Dernière édition:
Ça fait pas mal de similitudes, non ?
Pas vraiment.
L'arme atomique en plus... ;)

Il y avait en face des nazis 2 des plus grandes puissances mondiales de l'époque : France et Royaume-Uni.
Sans même parler des USA, qui étaient dans le camp anglais, et sont entrés dans le jeu plus tard ...
Les USA n'étaient pas dans la danse initialement, la France et le RU n'avaient à eux seuls pas réussi à mettre l'Allemagne à genou...

Et il n'y avait pas l'arme atomique... :)

Je pense qu'il ne l'est pas autant qu'Hitler.
Mais il a les mêmes côtés mégalo, agressif, manipulateur. Il est plus calculateur, et n'est pas dominé par une idéologie raciste ou suprémaciste.

Bon pour autant, je ne suis pas aussi pessimiste que @Marbeldano.
J'espère que Poutine sait que les conséquences d'une guerre mondiale seraient dramatiques pour son pays.
Ne casse pas le rêve de @Marbeldano , il aime se faire peur... ;)
 
Pas vraiment.
L'arme atomique en plus... ;)

Je trouve quand même que les similitudes entre l'Allemagne nazie et la Russie poutinienne sont nombreuses, comme je l'ai montré au dessus.

Toutefois, il y a également des différences fondamentales, qui me font croire que Poutine, même s'il le souhaitait, ne plongera pas son pays dans une guerre totale.

La première est bien sûr, comme tu l'as évoqué, le risque de guerre nucléaire. Même si la Russie est étendue, cela ne la protégerait guère face à la puissance nucléaire de tous ses adversaires.

La seconde (et la principale raison) demeurent la démographie catastrophique de la Russie.

La population russe est vieillissante, et les classes creuses des années 90/2000 sont bien moins nombreuses...
La guerre en Ukraine a porté un coup terrible à la jeunesse russe, entre les pertes militaires (45 000 soldats russes perdus sur le front en 1 seul mois !) et les jeunes Russes expatriés (plusieurs centaines de milliers) pour échapper à l'enrôlement.

Même si l'issue du conflit est connue, on se destine vers une victoire à la Pyrrhus pour Poutine. Il a tout intérêt à ce que le conflit ne s'éternise pas...

La Russie n'a pas les moyens humains de s'engager dans une nouvelle guerre coûteuse en jeunes hommes (dont il va bientôt manquer). Tout le contraire de l'Allemagne nazie, dont la population était jeune et dynamique dans les années 1930 !

Poutine est trop sensible à ces questions de démographie pour risquer une hémorragie supplémentaire, dont son pays ne pourrait pas se remettre.
 
Je trouve quand même que les similitudes entre l'Allemagne nazie et la Russie poutinienne sont nombreuses, comme je l'ai montré au dessus.

Toutefois, il y a également des différences fondamentales, qui me font croire que Poutine, même s'il le souhaitait, ne plongera pas son pays dans une guerre totale.

La première est bien sûr, comme tu l'as évoqué, le risque de guerre nucléaire. Même si la Russie est étendue, cela ne la protégerait guère face à la puissance nucléaire de tous ses adversaires.

La seconde (et la principale raison) demeurent la démographie catastrophique de la Russie.

La population russe est vieillissante, et les classes creuses des années 90/2000 sont bien moins nombreuses...
La guerre en Ukraine a porté un coup terrible à la jeunesse russe, entre les pertes militaires (45 000 soldats russes perdus sur le front en 1 seul mois !) et les jeunes Russes expatriés (plusieurs centaines de milliers) pour échapper à l'enrôlement.

Même si l'issue du conflit est connue, on se destine vers une victoire à la Pyrrhus pour Poutine. Il a tout intérêt à ce que le conflit ne s'éternise pas...

La Russie n'a pas les moyens humains de s'engager dans une nouvelle guerre coûteuse en jeunes hommes (dont il va bientôt manquer). Tout le contraire de l'Allemagne nazie, dont la population était jeune et dynamique dans les années 1930 !

Poutine est trop sensible à ces questions de démographie pour risquer une hémorragie supplémentaire, dont son pays ne pourrait pas se remettre.
Dont acte.
 
Toutefois, il y a également des différences fondamentales, qui me font croire que Poutine, même s'il le souhaitait, ne plongera pas son pays dans une guerre totale.
Nous sommes complètement spectateurs face à l'imprévisibilité de Poutine. C'est limite à son bon vouloir d'étendre le conflit ou non. Question moyen démographique, il peut compter désormais sur le million de soldats nord Coréens. De la chair a canon supplémentaire.

Plus il prendra facilement l'Ukraine, plus il sera en position de force pour étendre le conflit à l'est de l'Europe.

@godless ne comprends pas que si la Russie attaque un seul pays a l'est de l'OTAN, la Belgique et la France seront techniquement obligées de rentrer en guerre.
 
Nous sommes complètement spectateurs face à l'imprévisibilité de Poutine. C'est limite à son bon vouloir d'étendre le conflit ou non. Question moyen démographique, il peut compter désormais sur le million de soldats nord Coréens. De la chair a canon supplémentaire.

C'est juste.

Mais une armée russe exsangue + la Corée du Nord contre le reste du Monde, ça ne pèse pas lourd.

Je vois mal les géants démographiques comme la Chine et l'Inde s'engager militairement avec la Russie. Ils n'ont rien à y gagner et beaucoup à perdre.

À moins qu'il enrôle de force des soldats africains de pays nouvellement alliés, avec la complaisance de dirigeants complices qu'il aura corrompus...
Mais pas certain que la population laisse faire cela. Les Africains ont trop bien d'intérêts en Occident (et réciproquement) pour entrer dans un conflit généralisé où ils auraient beaucoup à perdre !

De toute façon, ce serait quand même tiré par les cheveux...

Plus il prendra facilement l'Ukraine, plus il sera en position de force pour étendre le conflit à l'est de l'Europe.

@godless ne comprends pas que si la Russie attaque un seul pays a l'est de l'OTAN, la Belgique et la France seront techniquement obligées de rentrer en guerre.

Les dirigeants européens sont bien conscients de cette menace.

Ils ont compris que la Russie souhaitait retrouver son pré carré (en gros, l'ancienne URSS). Les pays baltes font désormais partie de l'UE, et il ne les récupérera pas.

Mais la Russie des années 2020 n'est plus celle des années 1990, et Poutine n'est pas Eltsine...
Poutine ne laissera aucune autre de ses anciennes Républiques rejoindre l'UE. Qu'importe si la population de ces pays craint la Russie et préfère largement l'UE.

Il faut bien comprendre que nous sommes entrés dans une sorte de nouvelle guerre froide. Poutine a montré ses muscles avec l'Ukraine, mais ses forces vives vont lui manquer...
 
@godless ne comprends pas que si la Russie attaque un seul pays a l'est de l'OTAN, la Belgique et la France seront techniquement obligées de rentrer en guerre.
Au contraire, je comprends cela très bien, d'autant plus que c'est exactement pour cette raison que j'affirme la Russie ne va pas s'en prendre à un membre de l'OTAN.
Alors rassure-toi... tu es peinard en Belgique... :D
 
C'est normal que ta fille imagine cela, si elle a un père aussi anxiogène... :D
 
Un couteau suisse pour faire face aux tanks et missiles russes? :D
Allons... allons... arrête de chercher des justificatifs à tes phobies et angoisses sans fondement... ;)
 

Des officiers sénégalais s’opposent à la fermeture des bases françaises​


Les médias français, tout comme leurs confrères africains, ont vite déclaré le départ de l’armée française du Sénégal. Ceux qui ont écouté et réécouté les propos du président Bassirou Diomaye Faye se sont rendus compte que le jeune président a tout dit, sauf que les bases militaires seront fermées. À la question posée lors de cet entretien, Diomaye Faye a répondu par une autre question, en faisant allusion aux soldats de la Russie et de la Chine en tenues militaires sur le sol français.

L’autre bout de son entretien porte sur le délai fixé pour le départ des soldats français. « Il n’y a pas de délai de rigueur », a-t-il déclaré. Diomaye Faye n’a ni donné de date, ni affirmé la fermeture des bases.

Devrait-on alors comparer le Sénégal et le Tchad, ce pays qui a déjà démarré le retrait des soldats français ce 11 décembre 2024 ? Ce jour-là, les avions de chasse de l’armée française ont commencé à quitter les bases tchadiennes. Et Paris et Ndjamena sont convenues des modalités de retrait. C’est tout le contraire du Sénégal. La fermeture des bases militaires est une question purement sécuritaire. Il ne revient pas au président de la République de prendre cette décision, seul entre quatre murs.

DE HAUTS GRADÉS MILITAIRES SÉNÉGALAIS S’OPPOSENT À LA FERMETURE DES BASES FRANÇAISES

Les hauts gradés de l’armée ont leur mot à dire. Or, il s’est trouvé que les généraux de l’armée sénégalaise s’opposent à la fermeture des bases militaires françaises. La raison est simple : l’armée sénégalaise développe un partenariat très fécond avec l’armée française en termes de formation, de coopération militaire, et d’échange de renseignements. Les bases militaires françaises comptent des outils techniques qui aident l’armée sénégalaise dans sa lutte contre l’insécurité. L’armée française aide aussi le ministère de la Pêche dans les patrouilles maritimes pour lutter contre la pêche illicite et clandestine. À chaque sortie, ce sont les avions de l’armée française qui sont utilisés pour mener ces patrouilles avec la Direction de la surveillance maritime. Toutes ces patrouilles sont faites aux frais de l’armée française. Les pays africains ont plus à perdre qu’à gagner dans cette fermeture des bases militaires.

Il est possible de procéder à la réduction de l’effectif de l’armée française à Dakar. Mais la fermeture définitive des bases n’est pas à l’ordre du jour dans les rangs de l’armée. Cette décision n’est pas politique, elle est sécuritaire, ce que certains chefs d’État civils semblent ignorer.

 

Des officiers sénégalais s’opposent à la fermeture des bases françaises​


Les médias français, tout comme leurs confrères africains, ont vite déclaré le départ de l’armée française du Sénégal. Ceux qui ont écouté et réécouté les propos du président Bassirou Diomaye Faye se sont rendus compte que le jeune président a tout dit, sauf que les bases militaires seront fermées. À la question posée lors de cet entretien, Diomaye Faye a répondu par une autre question, en faisant allusion aux soldats de la Russie et de la Chine en tenues militaires sur le sol français.

L’autre bout de son entretien porte sur le délai fixé pour le départ des soldats français. « Il n’y a pas de délai de rigueur », a-t-il déclaré. Diomaye Faye n’a ni donné de date, ni affirmé la fermeture des bases.

Devrait-on alors comparer le Sénégal et le Tchad, ce pays qui a déjà démarré le retrait des soldats français ce 11 décembre 2024 ? Ce jour-là, les avions de chasse de l’armée française ont commencé à quitter les bases tchadiennes. Et Paris et Ndjamena sont convenues des modalités de retrait. C’est tout le contraire du Sénégal. La fermeture des bases militaires est une question purement sécuritaire. Il ne revient pas au président de la République de prendre cette décision, seul entre quatre murs.

DE HAUTS GRADÉS MILITAIRES SÉNÉGALAIS S’OPPOSENT À LA FERMETURE DES BASES FRANÇAISES

Les hauts gradés de l’armée ont leur mot à dire. Or, il s’est trouvé que les généraux de l’armée sénégalaise s’opposent à la fermeture des bases militaires françaises. La raison est simple : l’armée sénégalaise développe un partenariat très fécond avec l’armée française en termes de formation, de coopération militaire, et d’échange de renseignements. Les bases militaires françaises comptent des outils techniques qui aident l’armée sénégalaise dans sa lutte contre l’insécurité. L’armée française aide aussi le ministère de la Pêche dans les patrouilles maritimes pour lutter contre la pêche illicite et clandestine. À chaque sortie, ce sont les avions de l’armée française qui sont utilisés pour mener ces patrouilles avec la Direction de la surveillance maritime. Toutes ces patrouilles sont faites aux frais de l’armée française. Les pays africains ont plus à perdre qu’à gagner dans cette fermeture des bases militaires.

Il est possible de procéder à la réduction de l’effectif de l’armée française à Dakar. Mais la fermeture définitive des bases n’est pas à l’ordre du jour dans les rangs de l’armée. Cette décision n’est pas politique, elle est sécuritaire, ce que certains chefs d’État civils semblent ignorer.

Il semblerait que ce ne sont pas les militaires qui décident... je me trompe? :)
 
Pour le moment, effectivement non, mais en Afrique ça peut très vite changer n'est ce pas...
Oui.
Mais bon, le Sénégal est un peu moins "à risque" que pas mal d'autres pays d'Afrique sur ce plan là... :)

Cela étant dit, ce serait en termes d'affichage une bonne chose que les bases militaires françaises dans ses ex-colonies soient fermées et qu'une éventuelle présence militaire soit ramenée à un niveau "symbolique" (genre quelques instructeurs militaires pour un semblant de formation, par exemple).
Non?
 
D'autant que la fiabilité Russe envers ses alliés en à pris un coups , leurs bases syrienne qui servent de plateforme logistique sont pour le moment (ou définitivement) out!
Il n'est pas super indiqué d'évoquer la Russie quand on parle du Sénégal...
Le Tchad peut-être (et encore...)
 

Après le Niger et le Tchad, la Côte d'Ivoire : nouveau retrait militaire français en Afrique​

La présence militaire permanente de la France sur le continent sera bientôt limitée à une seule base au Gabon, en sus de Djibouti, après l'annonce par la Côte d'Ivoire d'un accord pour le départ des soldats français.

Plus que deux bases militaires permanentes françaises en Afrique, au Gabon et à Djibouti. C'est la situation en perspective dans quelques mois, qui contraste fortement avec la présence imposante de l'armée française il y a encore quelques années. La base française en Côte d'Ivoire va en effet être transférée aux autorités locales d'ici à la fin du mois.
Le président ivoirien, Alassane Ouattara, a déclaré mardi soir, lors d'un discours prononcé à l'occasion de ses voeux pour la nouvelle année, que les troupes françaises se retireraient du pays. ....

 

Arthur Banga: «Le bilan de la coopération militaire franco-ivoirienne est largement positif»​


Le drapeau de la Côte d’Ivoire sera bientôt hissé sur la base militaire de Port-Bouët. Dans son allocution pour les vœux du Nouvel an, le président Alassane Ouattara a annoncé la rétrocession du camp militaire français d’Abidjan d’ici la fin du mois. La base passera sous commandement ivoirien, et sera rebaptisée « Général Ouattara Thomas d’Aquin », en hommage au premier chef d’état-major de l’armée du pays. Sur le plan de la défense, Abidjan et Paris entretiennent une relation historique, malgré une période particulièrement conflictuelle durant la présidence de Laurent Gbagbo. Arthur Banga est chercheur spécialiste des questions de défense à l'université Félix-Houphouët-Boigny d'Abidjan. Il répond aux questions de Sidy Yansané.

RFI : Le président Alassane Ouattara a donc annoncé la rétrocession du camp militaire français de Port-Bouët. Sur le plan purement pratique, qu'est-ce que cela veut dire ?

Arthur Banga :
Cela veut dire d'abord qu’il y aura une réduction considérable du nombre de militaires français en Côte d'Ivoire. Ils vont passer d'environ 400 à une centaine et que finalement le camp sera commandé par l'armée ivoirienne. À partir de janvier, ce sera donc clairement un camp désormais ivoirien.

Le chef de l'État ivoirien a tout de même précisé que cette rétrocession se fera dans les 30 prochains jours. Donc un délai très court. Est-ce que c'est réalisable, selon vous ?

Oui, parce que ça a été préparé en amont. L'annonce a été officialisée dans le discours du chef de l'État à la Nation. Mais ce sont des questions qui sont débattues depuis pratiquement deux ans. L'idée, c'est donc d'abandonner le principe de l'intervention pour se concentrer sur les questions de formation, d'entraînement et d'équipement.

C'est aussi une page qui se tourne dans la relation franco-ivoirienne. Le camp de Port-Bouët a servi à l'opération Licorne de l'armée française, qui a durablement marqué les Ivoiriens dans les années 2000. Quel bilan vous tirez de cette relation militaire entre les deux pays ?

Le grand changement aujourd'hui, c'est que pour la première fois dans l'histoire militaire commune de ces deux pays, on sort de la logique de l'intervention militaire étrangère. Les interventions françaises sur le territoire ivoirien, comme on a pu le voir en 2002 et en 2011, incarnent un modèle qu’il faut désormais oublier. Cela dit, le bilan de la coopération militaire franco-ivoirien est largement positif.

Quels aspects considérez-vous positifs ?

D'abord, cette coopération a permis à la Côte d'Ivoire de garder une stabilité durant toute la période de guerre froide où les menaces soviétiques emportaient certains régimes et même certains pays. Il ne faut pas l'oublier. Elle a permis à la Côte d'Ivoire de mettre en place son armée et d'être performante à un certain moment de son histoire. En termes de faiblesses dans la relation Abidjan-Paris, on note justement en 2002 l'incapacité de l'armée ivoirienne à pouvoir réagir, ou le fait que l'armée française, par cette idée d'intervention, se retrouve en première ligne. On l'a vu en 2002, en 2004 à l'hôtel Ivoire et en 2011. Et justement, on essaie aujourd'hui de se débarrasser de ces faiblesses pour se concentrer sur les forces de la coopération militaire franco-ivoirienne qui est une relation humaine, une vraie camaraderie militaire qui est née entre les militaires de ces deux pays. La montée en puissance de l'armement est aussi une partie de cette coopération.

Après le Sénégal et le Tchad, c'est la troisième annonce d'un départ des forces françaises sur le sol africain pour le seul mois de décembre. Cela va dans le sens de la nouvelle philosophie militaire de Paris qui veut une présence moins visible, mais tout en poursuivant sa coopération militaire. Alors, comment cela va-t-il s'articuler selon vous ?...............
 

La France en Afrique : derrière les bases militaires, la remise en question d’un système néocolonial​


Les récentes annonces de rupture des accords de coopération militaire par le Tchad et le Sénégal puis la Côte d'Ivoire ont à nouveau placé la question des relations franco-africaines sur le devant de la scène. Derrière des réalités différentes demeure un enjeu central pour la politique étrangère tricolore : quand va-t-elle se rendre compte que l’ordre néocolonial vacille ?

Lorsque Jean-Noël Barrot s’est envolé de Ndjamena le 28 novembre, le ministre des Affaires étrangères, reconduit dans le gouvernement Bayrou, ressemblait au ravi de la crèche. Satisfait d’avoir évoqué « la crise la plus grave de notre époque », celle du Soudan voisin. À peine avait-il mis le pied dans l’avion que le Tchad annonçait, par la voix de son homologue, Abderaman Koulamallah, la rupture brutale de l’accord de coopération militaire qui lie les deux pays depuis 1976, alors que près de 1 000 soldats français sont encore stationnés dans un pays stratégique pour la France : « Il est temps pour le Tchad d’affirmer sa souveraineté pleine et entière, et de redéfinir ses partenariats stratégiques selon les priorités nationales. »

Le même jour, c’est le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, qui sur France 2 estimait que « la souveraineté (du Sénégal) ne s’accommode pas de la présence de bases militaires ». Des propos réitérés à l’occasion des vœux du 1er janvier, avec « la fin de toutes les présences militaires de pays étrangers au Sénégal, dès 2025 ». À Dakar, environ 350 soldats français sont encore cantonnés en plein cœur de la ville. Une présence qui dure depuis… près de cent ans.

Enfin, toujours lors des vœux de nouvelle année, c’est cette fois-ci un allié fidèle – voire un affidé – de Paris qui annonçait la rétrocession de la base française où 1 000 soldats sont stationnés : « Nous avons décidé du retrait concerté et organisé des forces françaises en Côte d’Ivoire », a déclaré le chef d’État Alassane Ouattara, lui aussi forcé de prendre en compte ce thème devenu majeur pour les jeunesses africaines.

Double revers diplomatique.........​


 
Les bases militaires françaises comptent des outils techniques qui aident l’armée sénégalaise dans sa lutte contre l’insécurité. L’armée française aide aussi le ministère de la Pêche dans les patrouilles maritimes pour lutter contre la pêche illicite et clandestine. À chaque sortie, ce sont les avions de l’armée française qui sont utilisés pour mener ces patrouilles avec la Direction de la surveillance maritime. Toutes ces patrouilles sont faites aux frais de l’armée française.
Toutes ces patrouilles sont faites aux frais de l’armée française...

Raison de plus pour fermer ces bases.
 

«Une attitude méprisante à l’égard de l’Afrique» : le Tchad et le Sénégal dénoncent les propos d’Emmanuel Macron​


Le ministre tchadien des Affaires étrangères a déploré lundi 6 janvier «l'attitude méprisante» du président Emmanuel Macron qui a estimé que des dirigeants africains avaient «oublié de dire merci» à la France pour son intervention dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. La France a eu «raison» d’intervenir militairement au Sahel «contre le terrorisme depuis 2013», mais les dirigeants africains ont «oublié de nous dire merci», avait déclaré lundi le président Macron, estimant qu’«aucun d’entre eux» ne gérerait un pays souverain sans cette intervention. «C’est pas grave, ça viendra avec le temps», a ironisé le président français, qui s’exprimait lors de la réunion annuelle des ambassadeurs de France.

«Le Gouvernement de la République du Tchad exprime sa vive préoccupation suite aux propos tenus récemment par le Président de la République française, Emmanuel Macron, qui reflètent une attitude méprisante à l'égard de l'Afrique et des Africains» a déclaré Abderaman Koulamallah dans un communiqué lu à la télévision d'État. Le chef de la diplomatie tchadienne a rappelé «qu’il n’a aucun problème avec la France» mais que «les dirigeants français doivent apprendre à respecter le peuple africain».


Abderaman Koulamallah a souligné le «rôle déterminant» de l’Afrique et du Tchad dans la libération de la France lors des deux guerres mondiales que «la France n’a jamais véritablement reconnu» ainsi que «les sacrifices consentis par les soldats africains». «En 60 ans de présence (...) la contribution française a souvent été limitée à des intérêts stratégiques propres, sans véritable impact durable pour le développement du peuple tchadien», a t-il poursuivi.

Un départ du Tchad achevé le 31 janvier​

Le premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a quant à lui contesté lundi que le retrait annoncé des soldats français de son pays aurait donné lieu à des négociations entre Paris et Dakar et s’est inscrit en faux avec virulence contre des propos du président Emmanuel Macron sur l’engagement militaire français en Afrique. Sonko a qualifié sur les réseaux sociaux de «totalement erronée» l’affirmation selon laquelle le départ annoncé de centaines de soldats français ferait suite à une proposition de la France qui aurait laissé aux pays concernés par une réorganisation de la présence militaire française la primeur d’annoncer de tels retraits.

«Aucune discussion ou négociation n’a eu lieu à ce jour et la décision prise par le Sénégal découle de sa seule volonté, en tant que pays libre, indépendant et souverain», a dit M. Sonko, dont le pays a annoncé ces dernières semaines la fin en 2025 de toute présence militaire française et étrangère sur le sol national....................

 

Présence militaire française en Afrique : le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko dénonce le propos "totalement erroné" d'Emmanuel Macron​

Le chef du gouvernement sénégalais a réagi lundi à un discours du chef de l'Etat français pour affirmer qu'"aucune discussion ou négociation n'a eu lieu" entre Paris et Dakar sur le retrait des militaires tricoles.

Le discours d'Emmanuel Macron aux ambassadeurs a provoqué un couac entre Paris et Dakar, lundi 6 janvier 2025. Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a contesté que le retrait annoncé des soldats français de son pays aurait donné lieu à des négociations entre Paris et Dakar, et s'est inscrit en faux avec virulence contre des propos du président Emmanuel Macron sur l'engagement militaire français en Afrique.

Ousmane Sonko a qualifié sur X(Nouvelle fenêtre) de "totalement erronée" l'affirmation selon laquelle le départ annoncé des quelques centaines de soldats français ferait suite à une proposition de la France qui aurait laissé aux pays concernés par une réorganisation de la présence militaire française la primeur d'annoncer de tels retraits. "Aucune discussion ou négociation n'a eu lieu à ce jour et la décision prise par le Sénégal découle de sa seule volonté, en tant que pays libre, indépendant et souverain", écrit le Premier ministre sénégalais, dont le pays a annoncé ces dernières semaines la fin en 2025 de toute présence militaire française et étrangère sur le sol national.

La France accusée par Ousmane Sonko de "déstabiliser certains pays africains".............​


 
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