La candidate du FN à la présidentielle, Marine Le Pen, a présenté jeudi le chiffrage de son projet, opposant "bonne" et "mauvaise" dépense publique, et promettant de désendetter la France grâce à la sortie de l'euro et au protectionnisme national.
Au chapitre de la "bonne" dépense publique, Marine Le Pen a promis des budgets en hausse à horizon 2017 notamment pour la sécurité (+1,2 milliard d'euros), la justice (+8,5 mds EUR) ou le pouvoir d'achat (+64,6 mds EUR).
Ainsi, elle a réaffirmé sa volonté d'augmenter de 200 euros net tous les salaires inférieurs à 1,4 fois le Smic (environ 1.500 euros net par mois), grâce à une exonération de charges sociales du même montant que l'Etat prendrait en charge.
La mesure serait financée par une taxe de 3% "sur l'ensemble des biens et des services importés" en France, qui rapporterait 74 mds EUR.
Au chapitre des économies sur la "mauvaise" dépense publique, une moindre contribution de la France au budget de l'Union européenne est censée rapporter 11,7 milliards d'euros à horizon 2017, le retour à la monnaie nationale 87,6 mds EUR, la lutte contre les fraudes sociales et fiscales 67,2 mds EUR et l'immigration 40,8 mds EUR. Le total des gains grâce au protectionnisme atteindrait 115 mds EUR.
Sur le volet immigration, "l'expulsion systématique de tout clandestin" est censée rapporter 2,5 milliards d'EUR sur cinq ans. La suppression des allocations familiales aux étrangers rapporterait pas moins de 18 mds EUR.
Marine Le Pen a fait valoir qu'elle avait un "projet complet, cohérent et fourni" face au "flou des autres" candidats, accusés d'entretenir "volontairement l'opacité". Alors que l'un de ses conseillers économiques, Thibaut de la Tocnaye, a parlé de "sortie de l'Europe de Bruxelles", elle a plutôt promis de "déconstruire" ce modèle européen à travers des "renégociations" des traités.
Pour résorber la dette de l'Etat français --environ 1.700 mds EUR aujourd'hui--, le projet frontiste passe par le retour au franc et la possibilité pour la banque de France de créer de la monnaie à hauteur de 100 mds EUR par an. Marine Le Pen a réfuté les risques d'inflation mis en avant par les économistes en cas de fonctionnement de "la planche à billets".
De même, le projet ne prend pas en compte les éventuelles mesures de rétorsion que pourraient prendre d'autres pays contre une France protectionniste.
"Mettre en place un protectionnisme intelligent est une mesure de rétorsion. Nous sommes les seuls à ne pas le faire", a répondu Mme Le Pen.
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