Je viens de trouver ceci
Il n'y aucune raison pour qu'au Maroc, ou la présence juive a été tout aussi importante pour ne pas dire plus et plus ancienne sans doute les résultats ne soient pas comparables !
Je vous mets le lien en français, il y en a d'autres en anglais...
http://www.connec-sion.com/Espagnols-et-portugais-decouvrent-leurs-origines-juives_a65.html
Je trouve proprement hallucinant de reprendre ce genre d'arguments.
En linguistique, l'on parle également de génétique mais ce n'est pas à confondre avec la génétique, spécialité biologique.
Pour revenir au sujet à proprement dit. L'empreinte juive dans le Maghreb est très forte avec une histoire singulière pour tous les pays qui se sont constitués au fil de l'indépendance.
Au Maroc, les Juifs étaient nombreux jusqu'à ce qu'Israel, foyer juif unique et reconnu soit créé. Dans l'actuelle Essaouira, ancienne Mogador, il y avait même plus de Juifs que d'Arabes ou Imazighen. Dans des villes comme Casablanca, Figuig, Fès, ils étaient nombreux. Ils vivaient même jusque dans les mêmes douars que les Amazigh développant un dialecte judéo-berbère, judéo-arabe dans la région de Tétouan. Ces derniers sont très attachés à la terre marocaine, ils reviennent et reconstruisent des douars berbères délabrés dans le Haut Atlas. J'en suis personnellement le témoin dans mon douar perché en plein Atlas et qui ne compte que quelques familles (une dizaine, tout au plus).
Il y a une espèce de dichotomie quant à l'histoire des Juifs au Maroc mais aussi en Tunisie (je connais un peu moins bien l'histoire singulière des Juifs d'Algérie dans un contexte de Guerre post coloniale plus douloureuse).
Au Maroc, les Juifs sont constitués essentiellement de Sépharades qui ont fui la Reconquista en Ibérie mais pas seulement. Il y a également des Juifs du premier Exil des Juifs du Pays de Canaan. Ces Juifs sont présents de manière séculaire pour ne pas dire millénaire. Certains sont des Sémites, d'autres se sont mêlés à la population autochtone amazigh. Enfin, d'autres sont des Imazighen qui se sont convertis (très peu de chiffres sur le sujet car certains se sont par après convertis à l'Islam avec l'arrivée des Hilaliens et des différentes dynasties amazigho-arabe) au Judaisme et tous les Juifs ne sont pas des Juifs natifs du Pays de Canaan sinon, il n'y aurait ni Falachas descendants supposés de la Reine de Saba dite Belqis, ni Yiddish, ni Kazars.
Quant à la Kahina, personnage mystique. Il se peut qu'elle n'ai pas été et les spéculations vont bon train la concernant. Résistante invétérée, elle est sans doute dépeinte comme une guerrière émérite, tantôt comme une guerrière sanguinaire qui finira par se faire décapitée. Certains disent d'elle qu'il s'agit d'une guerrière amazigh judaisée. Si l'on analyse de plus près l'onomastique (science des noms) Kahina pourrait dérivé de "kahin". "Kahin" pourrait être lié à une racine est-sémitique encore plus ancienne akkadienne car en Akkadien, cela signifie "prêtre" voire "prêtresse";
En Tunisie, ils sont supposés tous être des cohanim, descendant des "cohen", chose peu probable selon P. Sebag historien émérite des Juifs tunisiens car les Juifs de Tunisie par exemple sont essentiellement des Twansas (juifs autochtones), des Granas (juifs livournais parlant Italien et pour certains Portugais) ou des bahutsim (juives nomades vivant sous la tente dans la tradition pastorales du peuple de Canaan)
Le sort des Juifs au Maroc, pour revenir au sujet, n'a pas toujours été enviable. Ils vivaien reclus, isolés dans des mellah et il est encore fréquent d'entendre 7acha dial Islam en darijja quand on parle de Juifs, c'est dire.
Au début, avec le statut de "dhimmi" (Pacte d'Omar), ils se devaient, comme les Chrétiens, de payer un espèce de tribut, la "jizzia". Un droit à exercer leur culte alors qu'en Ibérie chrétienne, seul leur était donné le choix entre la conversion, la mort ou encore l'expulsion. Une expulsion que les Rois chrétiens finirent par regretter tant les Juifs étaient importants dans les différentes cours et sérails du pouvoir et de l'influence culturelle.
Après le statut de "dhimmi", les conditions se sont durcies et au XII et XIIIème siècle, les Almohades, dynastie berbère qui tenta en vain de redorer le blason de l'Islam occidental des Omeyades déchus, soumettaient les Juifs à des mesures vexatoires (interdiction de monter à cheval, port d'habits noirs distinctifs bien avant l'étoile jaune sous le Nazisme hitlérien).
La permanence du peuple juif est signalée dès l'Antiquité au Maghreb. Dans le Maghreb oriental, elle est signalée dès le IIème siècle après JC par les vestiges de la nécropole de Gamart ou les belles mosaiques de Naro.
L'histoire du Maghreb est riche. L'on connait beaucoup sur ce pan de l'Histoire de la Berbérie, l'Antiquité, la présence phénicienne (essentiellement sur les côtes) qui influença l'écriture tifinagh mais aussi les croyances teintées d'animisme (encore présent à Essaouira), les trois guerres puniques du clan Barca, la présence grecque, romaine, byzantine avec le Christianisme (le Maghreb comptait plus de prêtres chrétiens que dans le reste de l'Empire Romain) et ses premières églises africaines dans l'ancienne Numidie; actuel Constantinois, la tradition de piraterie sur les côtes algériennes, l'arrivée des Arabes et l'Islamisation puis enfin, l'Empire Ottoman (et les trois régences) puis la présence française qui sera close par la décolonisation et l'indépendance respective des trois principaux pays du Maghreb. L'on ne pourra que déplorer que tout un pan de ce qui a précédé les civilisations phéniciennes et romaines, peuples conquérants par excellence, autrement dit l'Histoire des Amazigh soit méconnu et vu uniquement sous la lorgnière des récits forcément partisan d'Hérodote. La tradition orale a souvent raison de l'Histoire de peuples méconnus ...
Pour conclure, je dirais que oui, effectivement, les Juifs sont de plein pied dans l'Historicité maghrébine et encore plus marocaine. Il suffit de se pencher sur les croyances populaires et les
superstitions juives marocaines pour s'en convaincre. L'on songera pour cela à se rappeler la déclaration de feu Mohamed V qui proclamait qu'il n'y avait pas de citoyen juif au Maroc mais uniquement des citoyens marocains, instituant de facto la judaicité du Maroc n'en déplaise à certains antisémites de bas étage.
Naturellement, l'Histoire contemporaine aura vu un autre Exil des Juifs marocains vers Israel, Terre maintes fois promise mais après les assasinats ciblés (jusque dans les années 90 mais aussi avec les attentats de Casablanca dans les lieux fréquentés par la diaspora), les progroms localisés dans un contexte de conflit palestinien, il ne pouvait en être autrement.
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