Le Mahabharata

Takamine

"L'Enfer ...c'est moi .. :
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« Comment s’assurer qu’une information traversera les millénaires sans s’effacer et pourra être lu ? Que l’humanité en gardera la mémoire intacte quoi qu’il arrive ? Telle est la question que s’est posée un comité scientifique…»

Je lis cela dans Science & Vie, un hors-série sur La mémoire, ses secrets, ses troubles. 135 pages qui traitent de la mémoire sous tous ses aspects sauf … Comme dit un proverbe africain : si tu ne sais pas où tu vas, regarde d’où tu viens.

Eux, les rédacteurs, ne se sont pas posé la question, car la réponse, dans leurs cas, n’est pas pertinente : les hommes préhistoriques ou leurs ancêtres du néolithique étaient quasi ignorants.

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Dans Sciences Humaines, c’est de la même eau. On nous dit que « La mémoire est notre faculté la plus précieuse. Sans elle, pas d’apprentissage, pas d’imaginaire, pas d’identité. Sans mémoire nous ne sommes rien. »

Si on suit leur raisonnement, ou leur science, avant, du temps préhistorique, les hommes n’étaient rien. Rien dans le sens qu’ils n’étaient pas évolués comme nous le sommes. Tous les chemises blanches, en cravates, qui enseignent et soufflent le chaud et le froid sur la culture et les sciences, vous diront que nous sommes la fleur de l’évolution. Et ils vous citent Darwin, fièrement. Et ils en rajoutent : « Ceux qui ne pensent pas comme nous sont des arriérés ! Ils ne comprennent rien aux sciences. »

« Une science de la mémoire est en train de voir le jour, passionnante. » C’est écrit noir sur blanc. « Et c’est là que les sciences humaines ont leur mot à dire. (…) Elles nous invitent à réfléchir à la juste place à accorder au passé dans nos vies personnelles. »

Moi, je lis des choses pareilles et je n’en reviens pas ! J’ai l’impression de ne pas vivre sur la même planète. Et tout le monde trouve ces inepties de la plus haute intelligence !?

Dans ces deux magazines, qui ont décidé de nous instruire sur la mémoire, aucun ne mentionne que les anciens étaient très intelligents. Et qu’ils possédaient une incroyable mémoire. Les deux vont ensemble. À aucun moment ces magazines ne nous ont invités à réfléchir sur ces hommes qui transmettaient des quantités prodigieuses de connaissances alors que l’écriture n’existait pas encore. Peut-être n’en avait-il pas besoin… Mais cela on ne le sait pas, car pas un mot nous a été dit sur la mémoire des anciens.

Je vais le faire pour ceux qui me lisent, des fois que ça leur rapporte des lumières… Mais j’avoue, face à Science & Vie ou Sciences Humaines, je ne pèse pas lourd. ( Et c’est quelqu’un, il n’y a pas longtemps, qui me disait que je n’avais pas d’humour, que j’étais trop grave ! )

Le Mahabharata a existé avant d’être écrit, il était transmis oralement. Ceux qui s’adonnaient à cette transmission connaissaient en outre, sur le bout des doigts, une bonne partie des Védas et autres littératures. Ce qui était considérable. Le Mahabharata était composé de 90 000 à 120 000 strophes en sanskrit. Sanskrit veut dire parfait, c’est-à-dire qui suit toutes les règles de la grammaire telles qu’enseignées par les maîtres. Ces maîtres avaient vécu, pour la plupart, bien longtemps avant, très longtemps. (C’est beaucoup plus tard que le fameux grammairien Panini fixera définitivement le sanskrit tel que nous le connaissons.) L’essentiel de l’épopée, si on le transposait en prose, ferait 10 000 pages. Cela correspondrait à huit fois L’Iliade et l’Odyssée réunies ou trois fois et demi la Bible ! Et en plus, il y a un appendice, le Harivamsa, ou la généalogie de Hari, Hari étant un autre nom de Krishna. Dans cette longue partie, la naissance et l’enfance de Krishna y sont décrites.

Avez-vous déjà essayé d’apprendre des règles de grammaire ou de faire de la poésie mentalement ? Car le Mahabharata a été écrit en vers. Pensez-vous sérieusement que l’on puisse étudier un sujet, en l’occurrence la mémoire, sans se pencher sur ce qui permettait aux anciens de pouvoir penser sans l’aide des livres ? Si un jour vous voulez vraiment faire de la philosophie ou de la science humaine, alors méditez sur ce problème. Comme on dit en anglais, food for thought.

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les Druides avait ce savoir ... la pensée par le vers , les nombres .. une mémoire inscrite dans la chairs ... des chant innombrable détruit par Rome ... l Occident aussi a une richesse dans son passé qu il faut savoir cueillir ... re-cueillir ..
 

ahmed II

Sweet & Sour
Les Druides aussi... Les Égyptiens également, les Grecs, les Mayas et tout et tout.
Mais de quoi parle-t-on exactement ? De quel savoir ? Que sommes-nous en train de comparer ?
Tu as lu un livre sur les druides qu'ils auraient écrits ?
 

ahmed II

Sweet & Sour
Les femmes sont dangereuses. Elles le sont d’autant plus qu’elles sont indispensables au bon déroulement de la société. La Bhagavad-gita, Krishna en d’autres mots, dit qu’elles sont essentielles et que si elles sont maltraitées ou négligées, il en va du bien-être de tous.* Un oiseau ne peut voler d’une seule aile...

Quoique nous sachions ces vérités, nous continuons, décennie après décennie, à sous-estimer la place que la femme occupe parmi nous et souvent même à la traiter comme une quantité négligeable. Combien de fois ai-je entendu des hommes plaisanter entre eux sur le dos de leur femme de manière ignoble. Pourtant ils ne les détestaient pas; il me suffisait de m’objecter pour qu’ils changent d’attitude et me donnent raison. Mais c’est une seconde nature chez eux, ce persiflage est ancré dans leurs mœurs.

Une femme dans un couple, quand elle est dévouée et intelligente, est aussi une grande amie de tous les instants. Ami, dans le vrai sens du terme, quelqu’un qui ne vous abandonne pas dans les moments difficiles. Au contraire, elle vous permet de surmonter les obstacles qui se dressent immanquablement durant le cours de votre vie. Je parle en connaissance de cause. Si une femme n’est pas heureuse dans son milieu, je ne donne pas cher de celui-ci.

Évidemment, les femmes, comme les hommes, ne sont pas égaux, contrairement à la rhétorique que l’on fait courir. Draupadi possède toutes les qualités d’une grande reine. C’est d’elle que je voudrais vous parler car elle est l’héroïne du Mahabharata. En comprenant le rôle crucial qu’elle y joue, le lecteur tranche le nœud gordien et peut lire le Mahabharata avec plus de délectation.

* Bg. 1-40 et 41
 

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A

AncienMembre

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Si cela t'a aidé à comprendre qqch, ce n'est certainement pas en phase avec le Mahabharata et la littérature des Purana.
Personnellement, quand je lis des trucs de ce genre, je me dis que c'est du charabia: jamais on ne peut comprendre ce que sont les religions hindoues, du moins pas dans leur authenticité. C'est comme si tu demandais à un athée de t'expliquer le Coran

Le mec est hindou et il a expliqué la chose de la façon la plus simple... c'est également un académicien mais je n'ai pas encore lu ses livres... je le ferai après quand je finirai avec l'armada de références pour mes études principales que mon glorieux padre finance! :indigne:

Si d'ici le début de l'année j'arrive à avoir de l'argent de côté, je prendrai le premier cours en ligne de cet institut:

http://ced.ochs.org.uk/courses/introduction-hinduism-history-text-philosophy

C'est le premier d'un cursus d'initiation de 7 modules, tu en penses quoi?

ps: désolée si je parais impolie mais je tutoie tout le monde! :mignon:
 
A

AncienMembre

Non connecté
Il faut garder à l’esprit que cette œuvre géniale, le Mahabharata, dont la date de la rédaction reste incertaine pour les savants, l’évaluant arbitrairement autour des premiers siècles avant notre ère, mais qui, selon Vyasa, son auteur, a été rédigé après le départ de Krishna et de la dynastie des Yadu, c’est-à-dire 3000 ans avant J.-C., Bouddha étant apparu quelques siècles encore après, ne traite pas uniquement de cette époque, que ce soit 3000 mille ans ou quatre siècles avant J.-C., mais d’événements beaucoup plus lointains dans le temps. Dans ce sens, ce document, littéraire de surcroît, est un outil et une référence extraordinaires, irremplaçables et incontournables pour les historiens et les scientifiques de toutes sortes dignes de ce nom. Ce ne sont pas eux qui peuvent en bénéficier le plus, mais le peuple, si celui-ci n’était pas aussi dépendant de l’autorité scientifique qui ne fait que le rouler dans la farine. Le Mahabharata a été écrit pour le peuple, c’est tout le sens de cette œuvre, et non plus pour les brahmanas et les ksatriyas uniquement.

Mon très bel épicier sikh ne semble pas d'accord, il m'a dit comment prendre au sérieux une histoire où des gars se partagent une femme? Tu sauras certainement que je me suis abstenue de lui répondre vu que je le qualifie de "très beau" et je n'ai pas envie qu'il arrête de me parler, pour une fois qu'il ouvre sa belle gueule...:D

Comme je suis aux tous débuts, je m'abstiens de tout jugement parce que je compte aller jusqu'au bout et voir la symbolique de tout ça...
 
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Takamine

"L'Enfer ...c'est moi .. :
Je ne sais pas quoi vous répondre à tous les deux. Désolé.

comme c'est dommage .. si tu ne nous répond pas tu demeura dans la nuit .. et le Mahabharata ne te saura d'aucun secours .. d'ailleurs il n est d'aucun secours , ce n est rien d autre qu'une joyeuse vitalité offerte à des etres d'un autre temps , d' un autre époque .. nous ... nous sommes comme ces nains qui sous prétexte d être écume se suppose océan .. nous ne pouvons rien en faire .. a part l accroché à un mur ..
http://static.lexpress.fr/medias_4878/w_605,h_270,c_fill,g_north/yiqing-yin_2497933.jpg
 

ahmed II

Sweet & Sour
comme c'est dommage .. si tu ne nous répond pas tu demeura dans la nuit .. et le Mahabharata ne te saura d'aucun secours .. d'ailleurs il n est d'aucun secours , ce n est rien d autre qu'une joyeuse vitalité offerte à des etres d'un autre temps , d' un autre époque .. nous ... nous sommes comme ces nains qui sous prétexte d être écume se suppose océan .. nous ne pouvons rien en faire .. a part l accroché à un mur ..
http://static.lexpress.fr/medias_4878/w_605,h_270,c_fill,g_north/yiqing-yin_2497933.jpg
Une autre époque, en effet, durant laquelle on savait écrire. À lire ton orthographe, on comprend que ce n'est pas pour toi ce fil...
 

ahmed II

Sweet & Sour
Draupadi est puissante, telle qu’on a du mal à se l’imaginer. Elle peut tout détruire, littéralement ! D’ailleurs, elle le fera. Il y aura des millions de morts. Sa naissance extraordinaire n’a d’autre but que d’en terminer avec la morgue des militaires. Dans sa vie précédente, elle désira de toute sa volonté un mari aux qualités exceptionnelles. Quand à force de pénitence le Seigneur Shiva lui apparut, elle en fut si émue qu’elle bégaya sa demande; elle répéta à plusieurs reprises qu’elle voulait un mari. Shiva en conclut qu’elle en aurait cinq ! On ne va pas contre le destin; c’est ce fil rouge que l’on doit toujours avoir en tête en lisant le Mahabharata et particulièrement dans la scène que je vais vous décrire, lorsque son mari Yudhistir la perdra au jeu, s’il en fut.

Et puisque l’on parle de Shiva, profitons-en pour introduire le jeu. J’ai un djinn qui me tourne autour et qui ne cesse de répéter à mon oreille que tout vient de l’Inde. Hier, j’ai entendu Jean-Paul Demoule sur France-Culture. Avec l’animateur, ils discutaient des Indo-Européens. Ils ne pouvaient pas admettre que puisque la langue sanskrite se retrouve dans toutes les langues européennes, on pouvait en conclure que l’Inde prédominait culturellement cette partie du monde; c’est pour cela que dans « Indo-Européen », Inde vient en premier. Quand ils découvrirent le prestige et la science que recélaient la grammaire et la littérature sanskrite, les Allemands et les Français se sont mis à rêver qu’ils provenaient de l’Inde. D’où les fameux Aryens auxquels ils s’identifièrent, surtout les Allemands. Aujourd’hui encore, beaucoup d’Allemands se définissent comme des Aryens! Ne leur demandez pas ce que cela signifie à leur entendement, ils ne le savent pas…

Tout vient de l’Inde. Mon djinn prétend que c’est l’antithèse au racisme puisque les Aryens sont originellement de l’Inde et que les soi-disant Aryens ayant envahi les plaines du Gange ne sont qu’un délire raciste qui peine à mourir. (Pour en savoir plus sur Demoule et son livre sur les Indo-Européens, j’en ai fait le tour pour vous ici : http://maroudiji.over-blog.fr/2015/02/mais-ou-sont-passes-les-indo-europeens.html)
 

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ahmed II

Sweet & Sour
Au musée il y avait une œuvre qui expliquait que le jeu d’échec venait de l’Inde. (Voir l'image)
http://img.over-blog-kiwi.com/0/55/42/91/20151120/ob_62a00d_jeu-echec-art.jpg
Depuis des lunes que l’on joue aux dés. Shiva, qui est le plus grand des dieux, est souvent montré en train de jouer aux dés avec sa femme. Après avoir entendu l’histoire de Draupadi, vous pourrez mieux deviner les mises qu’ils jouaient. L’exclamation d’Einstein : « Dieu ne joue pas aux dés » et la répartie de Niels Bohr : « Qu’est-ce que vous en savez de ce que fait Dieu ? » prennent tout leur sens ici : Dieu joue aux dés ! Yudhistir est une incarnation du dharma, de la religion, et il misera toutes ses possessions au jeu : il perdra tout. « Le destin, laissera-t-il tombé avant de quitter pour l’exil en forêt, nous ravit la raison comme une lumière vive aveugle les yeux. L’homme est au pouvoir de l’Ordonnateur comme s’il était ligoté. »
 
Dernière édition:
Un peu d'huile d'olive
Dans un petit pot en argile
Et un fils en laine de chameau
Au cou chez du sol oeil
L'allume hier surgit
Ligne Oran peche
Dans des O troubles
O toile pecheur
Peche bien tes sarres dines
 

ahmed II

Sweet & Sour
Le jeu se confond avec le destin, et avec le sacrifice. Jeu, destin et sacrifice s’accomplissent
dans le lieu spécialement construit pour cela, appelé la sabha.

C’est dans ce lieu spécial que je fais débuter l’histoire de Draupadi, dans cette sabha, construite
en vitesse (énigmatique : on l’a édifiée en une nuit quasiment, mais elle n’a pas grand chose
à voir avec celle, merveilleuse, construite par Yudhistir quelque temps auparavant, pour sa
consécration royale).

Dans l’illustration ci-dessous, le frère de Duryodhane a été cherché Draupadi dans ses appartement
et comme elle ne voulait pas venir, il l’a tirée par les cheveux, la forçant à le suivre dans la sabha, le
torse nu, avec le haut du sari enroulé autour de ses reins et tâché du sang de ses règles. (En fait, l’image
est inadéquate. En outre, Draupadi est noire, alors qu’elle est souvent dépeinte blanche, d’où son autre
nom, fameux lui aussi, Krishna, qui veut dire sombre.) Ce faisant, il essaye de la déshabiller comme une
vulgaire servante.

Jamais elle n’aurait dû se retrouver là ! Son mari n’est pas un bon joueur de dés. Quelque chose ne
va pas. Il n’a pas pu jouer sa femme aux dés. Yudhistir n’a pas pu faire cela. Alors, pourquoi est-elle là,
exposée à un tel traitement tandis qu’elle vient d’être consacrée reine ?

Son mari, Bhima, est d’avis qu’il devrait écraser la tête de ce démon qui a osé attraper sa reine par
les cheveux et le fait savoir haut et fort. Mais Arjuna le retient. L’Aïeul et Drona insistent pour qu’il
se calme. C’est justement ce que cherchent leurs adversaires, à les diviser.

Personne, cependant, n’a répondu à la question de Draupadi. Elle sait avant tout qu’une femme
légitime ne vient jamais dans la sabha, à ce moment-là, surtout pas dans l’état où elle se trouve.
Tous les hommes capables sont assis et gardent la tête baissée.

Seul Yudhistir pourrait répondre mais il ne le fait pas. C’est son oncle, Dhritarastra, le roi d’Hastinapura,
qui devra décider. Il s’en remet entre ses mains. La cour est composée de personnalités prestigieuses et
vertueuses qui connaissent bien les lois du dharma. Il ne leur imposera rien. C’est eux qui ont organisé
ce jeu de dés, pipés. Qu’ils en assument les conséquences. Il n’ira pas contre le destin, il est là pour l’accomplir.


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ahmed II

Sweet & Sour
Parenthèse pour la réflexion

Beaucoup vont en Inde ou achètent un livre pour se renseigner sur son histoire et sa spiritualité.
Ils sont confiants qu’ils vont s’en faire une idée plus éclairée. Le plus souvent qu’autrement, ils en
reviennent déçus et plus brouillés que jamais.

Il suffit pourtant d’ouvrir le Mahabharata pour réaliser que rien n’est plus éloigné de la réalité que
de penser appréhender Dieu et la société védique comme un objet de consommation, genre Le Mahabharata
pour les nuls
ou Le Mahabharata en 30 secondes (ces deux ouvrages n’existent pas o_O).

En écrivant ces lignes, je m’aperçois que je suis en train de réagir par automatisme à deux questions
que l’on m’a posées plus haut à ce propos et auxquelles j’avais manifesté mon embarras en écrivant :
« Je ne sais pas quoi vous répondre. »

« Autant en emporte le vent » me souffle mon djinn. :npq:

J’ai le souvenir d’un type en Inde qui me disait ne rien comprendre à la religion hindoue et pourtant
il y venait souvent. Mais quand je tentai de l’aider, il rua dans les brancards.

Cela fait des années que je publie des messages sur les forums francophones ici et là au sujet du Mahabharata
sans que ces messages n’éveillent le moindre intérêt. Il y a 40 ans, quand je parlais de la souffrance des
animaux et du végétarisme, j’étais confronté au même phénomène : l’indifférence totale, sauf exception.
(Depuis cinq ou six ans, il y a une révolution en ce domaine.)
 

ahmed II

Sweet & Sour
Quelle belle journée ! Dans ma véranda il faisait jusqu’à 25°… Ces jours-ci, et les nuits, doivent
être meilleurs que ceux du sud de la France où vit une partie de ma famille. En plus, cette semaine,
avec le résultat des élections, c’est la déprime pour eux. J’ai des amis friqués qui vivent dans les
îles françaises et qui sont en train de prospecter en France en ce moment, dans le Nord, pour s’y
installer et débuter un nouveau business, ben là, je crois qu’ils vont faire volte-face et mettre toute
la vapeur pour retraverser l’Atlantique. D’une façon ou l’autre, le FN va sortir gagnant. Bref, revenons
à nos moutons

Le problème avec cette ignorance et ce désintérêt pour le savoir vient du formatage culturel que
nous avons subi et que nous subissons toujours; nous sommes conditionnés à l’argument que la
philosophie et la science, deux branches athées du savoir -bien que la science ait pris plus de temps
pour le devenir-, les religions abrahamiques mises à part, ont déjà répondu à toutes ces questions
concernant l’inexistence de Dieu ou qu’elle est sur le point de découvrir tous les secrets de la physique,
c’est-à-dire sur la formation du monde. Voici deux exemples de ce que j’avance, ils sont extraits d’une
autobiographie* de la première femme de Stephen Hawking, Jane, dans laquelle elle écrit :

« Notre maisonnée semblait avoir retrouvé un bon équilibre. Les résultats les plus satisfaisants étaient
au bénéfice de Stephen, qui avait terminé le premier jet de son livre de vulgarisation sur la cosmologie
et les origines de l’Univers. Le propos visait large, depuis un débat sur les débuts de la cosmologie jusqu’aux
théories modernes de la physique des particules et de la flèche du temps, avec bien sûr une référence
particulière à la signification des trous noirs. En conclusion, l’auteur affirmait son impatience de voir
arriver l’époque où l’humanité serait capable de "connaître la pensée de Dieu" par le biais de la formulation,
dans un avenir relativement proche, d’une théorie complète et unifiée de l’Univers. »

« Stephen, jubilant, prédisait la fin de la physique. L’arrivée d’ordinateurs de plus en plus puissants laissait
prévoir que, vers la fin du siècle, en une petite vingtaine d’années, tous les problèmes de physique auraient
été résolus, y compris la théorie du champ unifié, et que les physiciens n’auraient plus rien à faire. »

* Le livre : http://ecx.images-amazon.com/images/I/41XnQNA4XVL._SX323_BO1,204,203,200_.jpg
 

ahmed II

Sweet & Sour
Et on continue... (comme je l'écris souvent : grimaces et grincements de dents assurés)
Par delà ces affirmations extravagantes provenant d’une des plus importantes autorités scientifiques,
sinon la plus importante…-Stephen Hawking, les gens sont habitués à lire une explication du monde
assez basique et linéaire : à l’origine la vie a commencé dans l’océan; d’amibe elle est devenue escargot,
puis singe, et enfin homme. Ou, dans le registre religieux : Dieu, un jour, pour tuer le temps, et comme
il est tout seul et qu’il n’a pas de serviteur qualifié, eut l’idée de prendre de la glaise et de lui insuffler la
vie. Il créa le premier homme, Adam. Ensuite, il y eut Noé, Abraham, Moise, Jésus et Mohamed. Dans
ce cas de figure, Dieu a pour nom Jéhovah, Adonaï ou Allah. Trois noms pour un même Dieu. Il est unique.
C’est dire qu’il n’existe aucun autre Dieu. Ce n’est pas plus compliqué que cela. Finalement, on peut résumer
ce paradigme en une courte phrase : il y eut un début (le Big Bang), qui permit à la vie de se développer
selon la courbe tracée par la flèche du temps.
 

ahmed II

Sweet & Sour
Vous comprendrez alors que lorsqu’ils arrivent en Inde et qu’ils apprennent que Dieu est le Brahman,
qu’il est sans forme, éblouissant et impersonnel, ils se retrouvent en terrain familier. Mais dans le même
souffle on leur dit que le Brahman se manifeste également sous la forme de Vishnou, à quatre bras. Et
que des Vishnou, il y en a des myriades. Soit, Dieu n’est pas statique –il est extatique, so to say. Et d’ajouter
que c’est pour cette raison que Vishnou possède une multitude de noms et d’activités; activités qui penchent
plus vers le jeu et le divertissement, on dit lila en sanskrit. Je vous dis pas le décrochage !

Image, la forme universelle de Krishna : http://www.stephen-knapp.com/images/962Universalform.jpg
 

ahmed II

Sweet & Sour
Nala et Damayanti
La plus grande histoire d’amour et de dévouement de tous les temps d’une femme pour son mari écrite à
l’origine dans une prose sublime par Vyasadeva.

Ce jeu de dés, qui est la cause de la guerre du Mahabharata, et par lequel Yudhistir se perdra, lui, son
royaume et tous ses biens, jusqu’à sa femme, Draupadi, et ses frères, se retrouvant dans la jungle à errer
pendant de longues années, il est la réplique d’une même erreur commise par un autre roi, bien des lunes
auparavant : il s’appelait Nala, et sa femme Damayanti; l’histoire est racontée dans le Mahabharata. De
nombreux écrivains occidentaux et orientaux, et cela depuis des siècles, ont traduit et publié dans leur
langue ce fameux épisode à fendre l’âme qui doit être le plus célèbre du Mahabharata. Il illustre particulièrement
la dévotion de la reine nouvellement mariée pour son mari.
 

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ahmed II

Sweet & Sour
Et pour fermer la parenthèse, dont le message précédant -Nala et Damayanti- ne fait
pas partie, voici la fin:

Les Hindous ne font rien pour améliorer la compréhension, car pour eux cela va de soi -ils
baignent dedans depuis leur naissance. Prenez le personnage de Draupadi. Je vous ai mentionné
qu’elle avait un autre nom, Krishna, « la noire », qui est souvent utilisé, mais elle est aussi
communément appelée Yajnaseni, « celle qui est née d'un sacrifice », ou encore Panchali ou
Panchami (celle qui a cinq maris), etc.

Il en va de même pour Bādarāyaṇa, le fameux Vyasa ou Vyasadeva. D’ailleurs, lui aussi est
appelé Krishna, parce qu’il a le teint très basané; le nom complet est Krishna-Dvaipayana, qui
signifie celui qui est né sur une île, de la rivière Yamuna (la sombre, elle aussi). Souvent il est
désigné par le nom de Vedavyasa, parce qu’il a divisé et compilé les Veda.

Krishna est connu sous de multiples noms : Govinda, Syamasundara, Vasudeve, Narayana,
Yadhunandana, Ishvara, Madhusudana, Giridhari, Kesava, etc.

Pour ce qui est d’Arjuna : Dhananjaya, Partha, Jishu, Kiriti, Phalguni, Savyasachi, Gudakesha,
et encore beaucoup d’autres utilisés dans le Mahabharata ou la Bhagavad-gita.

Image: Draupadi née du feu de sacrifice.
 

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ahmed II

Sweet & Sour
Les lois de Manou, de très anciens textes de l'Inde
Extrait du livre de Paul Janet, historien et politologue français (1823-1899).
« La morale du code de Manou se distingue par un singulier caractère de douceur et de bienveillance. Le dogme de la vie universelle répandu dans la nature, a eu pour conséquence le respect et l'amour pour tous les êtres animés. Le bonheur est promis à celui qui s'abstient de tuer les animaux: on recommande au brahmane de ne choisir pour moyens d'existence que ceux qui ne font aucun tort aux êtres vivants, ou leur font le moins de mal possible; le scrupule est poussé si loin qu'il est interdit aux brahmanes d'écraser une motte de terre sans raison et de couper un brin d'herbe avec ses ongles. A plus forte raison devra-t-on s'abstenir de faire du mal aux hommes. »
 

ahmed II

Sweet & Sour
Une artiste musulmane chante des hymnes védiques devant une audience dans laquelle le Président de l'Inde, Modi, est présent.
Les premiers hymnes sont à la gloire de Ganesh, puis vers le milieu il s'agit du mantra gayatri, que chantent les brahmanes sur leur cordon sacré.

 

ahmed II

Sweet & Sour
Ce que je lis sur le Web à propos d'Al-Biruni, (973-1048) grand voyageur et scientifique.

Au retour d'une mission scientifique dans l'inde, accomplie pour un souverain gaznévide appartenant à cette dynastie qui avait établi son autorité à travers un territoire s'étendant sur trois mille kilomètres du nord au sud , Al-Biruni rédige une Description de l'Inde où il affirme :
« J'ai écris ce livre sur la doctrine des Hindous, sans jamais employer contre eux des arguments dénués de fondement - eux, nos antagonistes religieux - , et en même temps sans perdre de vue qu'il allait de mom devoir, en tant que musulman, de citer fidèlement leurs propos, sans les amputer, quand je pensais que leurs idées pouvaient servir à élicider un sujet. S'il arrive que le contenu de ces citations paraisse tout à fait païen et que les adepts de la vérité - ainsi les musulmans - trouvent à y objecter, nous ne pouvons que dire que telle est bien là la conviction des Hindous et qu'ils sont eux -mêmes les plus qualifiés pour la défendre.»
 

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Depuis mon enfance j'aime les Indiens. C'est mon point commun avec Ahmed II.
Cochise, Géronimo, Sitting Bull etc. Des gars hyper cools pourtant très mal représentés dans les westerns.
Hein? C'est pas d'eux dont on parle?!
Ah...
Oh...
Bon alors je sors.
Pourtant les Sioux, les Hurons et cie, c'est bien.
 
Je veux pas aller me coucher sans dire quelque chose d'intelligent sur le Mahabharata...
C'est en lisant ce titre que je réalise l’extrême pauvreté des Indiens.
Ils sont tellement pauvres qu'ils n'ont qu'une voyelle dans leur langue: le "a".
Z'ont pas pu acheter le "i", le "e", le "u", le "o".
C'était trop cher.
Bon...ça c'est fait.
 

Ebion

Ça a l'air que je suis l'esclave da partida
VIB
Je veux pas aller me coucher sans dire quelque chose d'intelligent sur le Mahabharata...
C'est en lisant ce titre que je réalise l’extrême pauvreté des Indiens.
Ils sont tellement pauvres qu'ils n'ont qu'une voyelle dans leur langue: le "a".
Z'ont pas pu acheter le "i", le "e", le "u", le "o".
C'était trop cher.
Bon...ça c'est fait.

Dans les mots sanscrits, la voyelle A (courte ou longue) prédomine. ;)
 

ahmed II

Sweet & Sour
Dans Les grandes figures de l’islam Malek Chebel donne la place qui convient à cet immense
savant qu’était Al Biruni, contrairement à Ali Benmakhlouf qui, dans son ouvrage, Pourquoi lire
les philosophes arabes ?
*, n’en touche pas mot. Il semble en effet que la philosophie n’était pas
la plus grande préoccupation d’Al-Biruni.

Aujourd’hui on fait la différence entre ce qui est philosophique et ce qui ne l’est pas. C’est comme
la science, tout le monde en parle mais quand vous demandez en quoi consiste exactement cette discipline,
personne ne vous répond à part ces nonos qui pullulent sur le Web et qui vous dégurgitent les réponses
toutes prêtes qu’on leur a fourrées dans leur crâne. Souvent, ils en vivent ; ils sont des prolétaires qui font
les tâches dans les labos comme autrefois les ouvriers à la chaîne dans les usines. « Touchez pas à notre
travail ! » criaient-ils dans les manifestations quand on a commencé à revoir la production souvent nocive
pour le reste de la population, comme la cigarette ou l’amiante, entre autres. Mais il est vrai aussi que depuis
peu, l’enthousiasme aveugle que l’on voue aux sciences commence à battre de l’aile. Bref, la philosophie a
dû s’incliner face aux scientifiques. Ceux-ci maîtrisaient mieux le savoir nouveau en pleine expansion depuis
plusieurs siècles que les philosophes qui raisonnaient, et continuent de le faire, dans le fond, comme des
religieux, même s’ils sont athées.

Je vais vous recopier un passage du livre de Chebel sur Biruni.

*J’avais commencé ici la critique de son livre mais on peut en lire davantage sur mon blog:
http://maroudiji.over-blog.fr/2015/08/pourquoi-lire-les-philosophes-arabes.html
Ou bien encore :
http://maroudiji.over-blog.fr/2015/04/quand-malek-chebel-philosophe-sur-la-religion.html
 

Pièces jointes

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ahmed II

Sweet & Sour
« Pourtant, Abu Rayhan al-Biruni, né au temps des Samanides et de la petite dynastie ghaznavide,
dont il s’allia le chef, Mahmoud de Ghazna *(mort en 1030), fut un savant du meilleur cru doublé
d’un encyclopédiste, comme c’était l’usage par le passé. Moins philosophe qu’historien, tout en étant
aussi minéralogiste et géographe féru d’expérimentation et de comparatisme, Al-Biruni était rompu
à plusieurs disciplines, dont il fit les axes principaux de son œuvre. Ce penchant pour le voyage,
l’astronomie et la science pure allaient lui permettre de s’affranchir de l’influence des pères tutélaires
de son temps, à commencer par Aristote, le primus magistère. »

* Mahmoud était un Afghan. Il détruisit en grands nombres les temples en Inde qu’il trouvait sur sa route.
Il haïssait les religions hindoues. Sur son passage, ce n’était que feu et sang pour les populations.

IMAGE de Mahmoud de Ghazna
Les Hindous le décrivent comme un sacré homosexuel, je ne pourrais le certifier.
Mais il vient bien de ces esclaves, souvent eunuques, en grand nombre dans l'armée
et chers aux musulmans et à la culture méditerranéenne.

Al-Biruni avait écrit sur lui : « Mahmoud ruina complètement la prospérité du pays. Il accomplit certes
de merveilleux exploits par lesquelles les Hindous furent réduits à des atomes de poussière. Mais c’est
aussi la raison pour laquelle les sciences hindoues se retirèrent loin de ces parties du pays conquis par nous. »

Car tout le monde sait qu’il n’y a pas de science ou de philosophie sans liberté d’expression. À noter que
Biruni avait plutôt intérêt à garder une juste mesure quand il écrivait à propos de la conduite morale
des musulmans lorsqu’ils pillaient les lieux qui tombaient sous leur coupe. Et il sait de quoi il en retourne
car lui-même fut esclave du tyran.

* Dans son livre Deconstructing the Stereotype: Reconsidering Indian Culture, Literature and Cinema

Pour voir l'image qui n'apparait pas.
https://i.ytimg.com/vi/r2svkPscDjM/hqdefault.jpg
 
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