Lorsqu’à l’issue de sept années, le nombre d’Ukrainiens tués par le gouvernement de Kiev s’éleva à plus de douze mille selon celui-ci et à plus de vingt mille selon la Commission d’enquête russe, et alors seulement, Moscou lança une « opération militaire spéciale » contre les « nationalistes intégraux » ukrainiens (c’est l’appellation qu’ils revendiquent) qualifiés de « néo-nazis ».
La Russie a déclaré dès le début de son opération qu’elle s’en tiendrait à porter secours aux populations et à « dénazifier » l’Ukraine, pas à l’occuper. Pourtant les Occidentaux l’ont accusée de tenter de prendre Kiev, de renverser le président Zelensky et d’annexer l’Ukraine ; ce que manifestement, ils n’ont jamais fait. Ce n’est qu’après l’exécution de l’un des négociateurs ukrainiens, Denis Kireev, par les services de sécurité de son propre pays (SBU) et la suspension des pourparlers par le président Volodymyr Zelensky que son homologue russe, Vladimir Poutine, a annoncé durcir ses exigences. Désormais la Fédération réclame la Novorussia, c’est-à-dire tout le sud de l’Ukraine, historiquement russe depuis la Tsarine Catherine II, à l’exception de trente-trois ans.
Il faut bien comprendre que si la Russie n’a rien fait durant sept ans, ce n’est pas parce qu’elle ait été insensible au massacre des populations russophones du Donbass, mais parce qu’elle se préparait à faire face à la prévisible riposte occidentale. Selon la citation classique du ministre des Affaires étrangères du tsar Alexandre II, le prince Alexandre Gortchakov : « L’Empereur est décidé à consacrer, de préférence, sa sollicitude au bien-être de ses sujets et à concentrer, sur le développement des ressources intérieures du pays, une activité qui ne serait déversée au dehors que lorsque les intérêts positifs de la Russie l’exigeraient absolument. On adresse à la Russie le reproche de s’isoler et de garder le silence, en présence de faits qui ne s’accordent ni avec le droit, ni avec l’équité. La Russie boude dit-on. La Russie ne boude pas. La Russie se recueille ».
Cette opération de police a été qualifiée d’« agression » par les Occidentaux. De fil en aiguille, la Russie a été dépeinte comme une « dictature » et sa politique étrangère comme un « impérialisme ». Nul ne semble avoir lu l’Accord de Minsk II, pourtant validé par le Conseil de sécurité des Nations unies. Dans une conversation téléphonique entre les présidents Poutine et Macron, révélée par l’Élysée, ce dernier manifeste même son désintérêt pour le sort de la population du Donbass, c’est-à-dire son mépris de l’Accord de Minsk II.
Aujourd’hui, les services secrets occidentaux se portent au secours des « nationalistes intégraux » ukrainiens (les « néo-nazis » selon la terminologie russe) et, au lieu de chercher une solution pacifique, tentent de détruire la Russie de l’intérieur