LES CHRETIENS D'IRAK !
La comédie montée intitulée : « Les Chrétiens d’Irak » mérite un arrêt, surtout qu’elle met en relief les double-faces, les deux-poids deux mesures, ainsi que la servitude et les concessions des grands, Etats-Unis, Union Européenne et compagnies, à l’égard de l’Entité belliqueuse et exterminatrice intitulée « Israël ».
Il est vrai que le schéma de cette comédie remonte à quelques années, bien avant que le pape Benoît XVI n’en donne le « LA » aux N-U, pour qu’une orchestration bien distribuée, dans les média assujettis, ne se donne à cœur joie : employer le terme de « minorités chrétiennes » ou « les chrétiens du Moyen-Orient » pour justifier de nouvelles infiltrations dans des pays à majorité musulmane.
Des fois le thème s’élargi un peu plus pour englober « les chrétiens du Moyen-Orient » et surtout « les chrétiens de l’Egypte », mais les scènes qui datent de quelques jours, qui commencèrent le jeudi 7 août 2014 ont le privilège de montrer toutes fraîches les contradictions et les partis-pris avec un relief éclatant et révoltant. Pour faciliter la vue d’ensemble de cette farce, il faut dire que l’action et la comparaison se passe entre deux drames de pure actualité : le vraie génocide de Gaza, subie avec toutes ses atrocités, et la « crainte » d’un génocide qui puisse arriver aux chrétiens d’Irak !!
Comment se déroule l’action ? :
Très tôt le jeudi 7 août les djihadistes de l’EIIL se sont emparés de Qaraqosh, la plus grande ville chrétienne d’Irak, après le retrait des forces kurdes. Le même jour, une lettre est adressée au pape François et aux conférences épiscopales du monde entier ainsi qu’à l'AFP en Irak : Mgr Louis Raphaël Sako, patriarche des Chaldéens, en redoutant un "génocide", place la communauté internationale devant ses responsabilités, exige des « actions concrètes » en faveur des chrétiens d’Irak, dont la « survie même est aujourd’hui menacée ». Il le dit clairement : « menacée », rien que : « menacée ».
Puis, il dénonce l’égoïsme des superpuissances qui ont à ses yeux une « responsabilité humaine et morale » envers ces pauvres chrétiens obligés de prendre la fuite. Il s’empresse d’ajouter que la solution se trouve « uniquement entre les mains de la communauté internationale, à commencer par les superpuissances. Nous nous adressons vivement à leurs consciences, afin qu’elles révisent leurs positions et réévaluent l’impact de la situation actuelle». Le crescendo s’accentue encore dans le même discours : « Aujourd'hui, nous lançons un appel avec beaucoup de douleur et de tristesse, au conseil de sécurité de l'ONU, à l'Union européenne et aux organisations humanitaires, pour qu'ils aident ces gens en danger de mort ». Et le gentil patriarche ne manque pas d’ajouter, en doublant le nombre des chrétiens, et affirme que 100.000 chrétiens avaient été contraints à l'exode et parle de "désastre humanitaire", alors que les statistiques disent que les habitants de cette ville de Qaraqoch ne sont que 50.000 habitants !
Pris d’une vigilance proverbiale, le ministre des affaires étrangères de la fille aînée de l’Eglise, Laurent Fabius, a tout de suite demandé le même jeudi 7 août, une réunion extraordinaire du Conseil de sécurité de l'ONU pour évoquer le sort de l'Irak et des populations déplacées par les offensives de l'Etat islamique (EI) : des consultations d'urgence eurent lieu au Conseil de sécurité jeudi soir, c’est-à-dire le même jour que la demande de M. Fabius ! Mais, le Conseil de sécurité de l'ONU, qui s’est tenu jeudi soir à New York, pour des consultations en urgence sur la situation en Irak, à la demande de la France, s’est réuni à huis clos ! Je passe sur le commentaire …
A noter que cette demande intervient quelques heures après la prise de Qaraqoch, la plus grande ville chrétienne du pays. Cette ville de 50 000 habitants abritait aussi de nombreux chrétiens chassés de Mossoul, tombée aux mains des djihadistes le 10 juin 2014.
Entretemps, et en parfaite harmonisation planifiée : Quelques heures avant la demande de Laurent Fabius, Le pape François avait lancé un appel, le même jeudi, à la même communauté internationale pour protéger les populations du nord de l'Irak et leur « assurer les aides nécessaires » ! Obama ne se fait pas prier et fait parachuter des milliers de repas et de l’eau potable pour ces pauvres chrétiens d’Irak, qui « risquent » un génocide !!
Le pape a adressé ce « pressant appel à la communauté internationale, afin qu'elle se mobilise pour mettre fin au drame humanitaire en cours et de protéger les populations en fuite. Dans cet appel lu par son porte-parole, le père Federico Lombardi, le pape précise qu’il "s'associe aux appels urgents des évêques" de la région pour la paix, et demande à la communauté internationale de "protéger" et d'"assurer les aides nécessaires" aux populations en fuite.
A préciser, puisque toute précision aide à mieux voir les choses : Avant l'invasion américaine de 2003, plus d'un million de chrétiens vivaient en Irak, dont plus de 600 000 à Bagdad. Mais, en raison des violences meurtrières et dévastatrices qui ont secoué le pays depuis, et pendant dix ans, ils ne sont aujourd'hui pas plus de 400 000 sur l'ensemble du territoire. Ce qui veut dire que la fuite des chrétiens d’Irak a eu lieu et a commencé, effectivement, à cause de l’invasion destructrice des « chrétiens-racistes-bellicistes » des Etats-Unis, et non des musulmans !
En même temps, et en concertation avec les réactions de la France, prête à soutenir les forces contre l’EIIL, elle offre tout de suite des visas d’asile car le gouvernement favorise leur accueil, (d’ailleurs Sarkozy avait déjà offert 500 postes aux chrétiens débarqués de l’Irak à l’époque), le pape envoie un représentant sur place, le cardinal Filoni, et Obama étudie de lancer des frappes aériennes ciblées ou des largages sur l'Irak. Tout cela se passe dans l’intervalle du même jeudi 7 août au vendredi 8 août ! Et, chose étrange, à peine étudiées les frappes aériennes sont lancées le lendemain matin, mais pas sur les brigands de l’EIIL !!
La rapidité avec laquelle ladite société internationale a réagi à l’égard des chrétiens d’Irak, ne révèle qu’une complicité flagrante, dans un complot qui se joue sur le thème d’une guerre de religion. Pour rappel : Vatican II, en 1965, avait décrété l’élimination de l’Islam et l’évangélisation du monde, la fameuse mascarade du 9/11 se chargea de la réalisation, en se parant d’une approbation internationale.
Le vrai génocide :
Après un mois de meurtres et d’exterminations, durant lequel la grande société internationale se contenta de regarder ou de tourner le visage, Netanyahou a déclaré le samedi 9/8/2014, lors d’une conférence de presse conjointe avec Moshe Ya-alon, son ministre de la Défense (!). «Nous prendrons le temps qu’il faudra, et exercerons toute la force qu’il faudra ». Le Premier ministre a ajouté que « l’armée israélienne continuera ses opérations dans Gaza même après avoir anéanti les tunnels des combattants palestiniens ». Ce qui veut dire qu’un autre génocide est en voie de préparation pour donner suite au génocide déjà commis le long du mois de juillet !
Cette phrase autoritaire et ignoble, est prononcée par Netanyahou, après avoir réalisé un vrai génocide, une vraie boucherie, puisqu’il a effectivement massacré plus de 2000 Palestiniens, le nombre de décès grandissant à cause de 10.000 Palestiniens gravement blessés, dont la grande majorité des civiles, des femmes et des enfants ; après avoir sauvagement sapé tous les fondements d’un Etat sous l’embargo depuis presque dix ans ; après avoir férocement bombardé la seule central d’électricité, des quartiers entiers, des hôpitaux, des écoles, dont sept dépendent de l’UNRWA, 133 installations de l’ONU, des mosquées… un vrai pilonnage bestial !
Et pourtant, les grands dignitaires de ce monde se contentèrent de commenter fadement : le pape, de faire des prières sur commande, après avoir déposé une gerbe de fleur sur la tombe du fondateur du sionisme ; la France, en refusant d’intervenir pour l’arrêt des bombardements ; et les Etats-Unis, en envoyant trois bateaux d’armements pour Israël !
Est-il tellement difficile de déclarer qu’Israël a commis et commet des «crimes de guerre » d’une indescriptible gravité à Gaza, ou d’affirmer qu’Israël a vraiment fait un vrai carnage, un carnage pire que toutes les guerres qui eurent lieu sur terre, puisqu’il écrase intentionnellement tout un peuple tenu sous l’embargo depuis des années ? Est-ce tellement difficile de conduire les responsables de ce carnage, de ce pilonnage prémédité à la Cour pénale Internationale ? Doit-on être obligé de dire que si ces Palestiniens étaient chrétiens les grands de la société internationale auraient réagi en quelques heures ?!
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