Bonjour
Voilà, depuis quelque temps, je trouve peu satisfaisante l'idée traditionnelle d'un Dieu infini, car il me semble que l'infini a une existence essentiellement conceptuelle, et ne peut pas s'appliquer à des êtres réels, même non physiques... quoique j'avoue qu'en fait on comprend pas grand-chose à « l'existence non physique » (immatérielle).
À la rigueur, l'infini pourrait peut-être qualifier une potentialité (un infini potentiel), par exemple on dit qu'une ligne peut être divisée à l'infini. Une ligne finie serait potentiellement une infinité de lignes. Ce n'est pas ce que suggère la physique quantique actuellement, cependant : selon la physique quantique, il y aurait une limite absolue à la divisibilité de la matière. Ce qui donne raison aux atomistes 2400 ans plus tard!
Quoi qu'il en soit, si on rejette un Dieu infini, peut-on se contenter d'un « Dieu fini »? Un Dieu qui serait d'une intelligence et d'une puissance immenses, davantage que tous les êtres physiques réunis... mais néanmoins finies?
Certains philosophes l'ont cru, en particulier Platon. Mais dans les religions orientales, les divinités sont finies, et cela ne semble pas préoccuper les gens. Et puis en Occident, on a les dieux de la mythologie gréco-romaine qui sont finis, même si les humains n'arrivent jamais à se mesurer à eux (thème inépuisable de mythes et de tragédies).
Les mormons aussi croient en des dieux finis. En fait les mormons ne croient pas en la création à partir du néant (ex nihilo). Ils croient que la matière est indépendante de leurs dieux, bien qu'elle soit soumise à leur puissance... Les mormons croient même que les humains peuvent devenir des dieux à leur tour : ils décrivent un processus de divinisation, qui est réservé à une élite et suppose une conduite exemplaire.
Les gnostiques aussi croyaient en un dieu fini, je veux dire le dieu créateur (le « démiurge »), généralement perçu comme maléfique. Pour les gnostiques, l'être suprême n'est pas le créateur de l'univers matériel. L'univers matériel résulte d'une catastrophe cosmique, et il nous incombe à nous, esprits prisonniers de la chair, de rentrer au royaume de l'être suprême en échappant aux prises du créateur.
Mais pensons-y : ok supposons qu'on rejette le dieu infini, mais qu'on croit en un dieu fini.
Logiquement, tout ce qui est fini peut en principe être dépassé par quelque chose de plus grand, comme dans les suites mathématiques ou encore les figures géométriques. Ou encore - exemple plus concret - la richesse des personnes les plus riches du monde.
Et donc rien ne garantit que notre dieu fini, à qui on voue une adoration, est bien l'être suprême de l'univers. Il est bien possible qu'il existe quelque part un autre dieu, fini également, mais plus fort et plus intelligent que notre dieu. Et dont on ne sait pas s'il est bon ou méchant... Il est possible que notre dieu, celui qu'on connaît, ignore l'existence de cet autre dieu, ou bien n'ait pas voulu nous la révéler. Car c'est là un autre paradoxe du dieu fini : on ne peut pas être sûr qu'il soit absolument omniscient. On ne peut pas être sûr qu'il connaisse tout ce qui existe et tout ce qui n'existe pas.
À cet égard, il n'est guère mieux situé que les humains. mais je me garde une résserve : comme j'ai dit plus haut, je connais pas vraiment les existences immatérielles (dieux, esprits, etc.) et donc je sais pas trop quels sont leurs « pouvoirs ».
Mais dans notre perspective humaine, rien ne nous garantit que notre dieu fini soit l'être suprême, comme j'ai dit, puisqu'il est certain que nous ne pouvons pas fouiller tout l'univers des choses réelles. Et s'il existe un dieu au-dessus de notre dieu, il est encore possible qu'il existe un troisième dieu encore plus puissant. Et ainsi de suite. C'est comme les suites mathématiques : on ne sait pas jusqu'où ça peut aller.
Et donc nous voilà avec une drôle de religion. On croit en un dieu, mais on est pas trop sûr qu'il tienne l'univers bien en main, et ne puisse pas céder à un autre dieu quelque part. Alors comment croire qu'il puisse nous sauver et nous offrir un bonheur éternel? Il y a un doute qui s'insinue.
Donc voilà, ce concept de dieu fini me paraît peu satisfaisant, religieusement parlant. Il n'est cependant pas logiquement absurde.
Voilà, depuis quelque temps, je trouve peu satisfaisante l'idée traditionnelle d'un Dieu infini, car il me semble que l'infini a une existence essentiellement conceptuelle, et ne peut pas s'appliquer à des êtres réels, même non physiques... quoique j'avoue qu'en fait on comprend pas grand-chose à « l'existence non physique » (immatérielle).
À la rigueur, l'infini pourrait peut-être qualifier une potentialité (un infini potentiel), par exemple on dit qu'une ligne peut être divisée à l'infini. Une ligne finie serait potentiellement une infinité de lignes. Ce n'est pas ce que suggère la physique quantique actuellement, cependant : selon la physique quantique, il y aurait une limite absolue à la divisibilité de la matière. Ce qui donne raison aux atomistes 2400 ans plus tard!
Quoi qu'il en soit, si on rejette un Dieu infini, peut-on se contenter d'un « Dieu fini »? Un Dieu qui serait d'une intelligence et d'une puissance immenses, davantage que tous les êtres physiques réunis... mais néanmoins finies?
Certains philosophes l'ont cru, en particulier Platon. Mais dans les religions orientales, les divinités sont finies, et cela ne semble pas préoccuper les gens. Et puis en Occident, on a les dieux de la mythologie gréco-romaine qui sont finis, même si les humains n'arrivent jamais à se mesurer à eux (thème inépuisable de mythes et de tragédies).
Les mormons aussi croient en des dieux finis. En fait les mormons ne croient pas en la création à partir du néant (ex nihilo). Ils croient que la matière est indépendante de leurs dieux, bien qu'elle soit soumise à leur puissance... Les mormons croient même que les humains peuvent devenir des dieux à leur tour : ils décrivent un processus de divinisation, qui est réservé à une élite et suppose une conduite exemplaire.
Les gnostiques aussi croyaient en un dieu fini, je veux dire le dieu créateur (le « démiurge »), généralement perçu comme maléfique. Pour les gnostiques, l'être suprême n'est pas le créateur de l'univers matériel. L'univers matériel résulte d'une catastrophe cosmique, et il nous incombe à nous, esprits prisonniers de la chair, de rentrer au royaume de l'être suprême en échappant aux prises du créateur.
Mais pensons-y : ok supposons qu'on rejette le dieu infini, mais qu'on croit en un dieu fini.
Logiquement, tout ce qui est fini peut en principe être dépassé par quelque chose de plus grand, comme dans les suites mathématiques ou encore les figures géométriques. Ou encore - exemple plus concret - la richesse des personnes les plus riches du monde.
Et donc rien ne garantit que notre dieu fini, à qui on voue une adoration, est bien l'être suprême de l'univers. Il est bien possible qu'il existe quelque part un autre dieu, fini également, mais plus fort et plus intelligent que notre dieu. Et dont on ne sait pas s'il est bon ou méchant... Il est possible que notre dieu, celui qu'on connaît, ignore l'existence de cet autre dieu, ou bien n'ait pas voulu nous la révéler. Car c'est là un autre paradoxe du dieu fini : on ne peut pas être sûr qu'il soit absolument omniscient. On ne peut pas être sûr qu'il connaisse tout ce qui existe et tout ce qui n'existe pas.
À cet égard, il n'est guère mieux situé que les humains. mais je me garde une résserve : comme j'ai dit plus haut, je connais pas vraiment les existences immatérielles (dieux, esprits, etc.) et donc je sais pas trop quels sont leurs « pouvoirs ».
Mais dans notre perspective humaine, rien ne nous garantit que notre dieu fini soit l'être suprême, comme j'ai dit, puisqu'il est certain que nous ne pouvons pas fouiller tout l'univers des choses réelles. Et s'il existe un dieu au-dessus de notre dieu, il est encore possible qu'il existe un troisième dieu encore plus puissant. Et ainsi de suite. C'est comme les suites mathématiques : on ne sait pas jusqu'où ça peut aller.
Et donc nous voilà avec une drôle de religion. On croit en un dieu, mais on est pas trop sûr qu'il tienne l'univers bien en main, et ne puisse pas céder à un autre dieu quelque part. Alors comment croire qu'il puisse nous sauver et nous offrir un bonheur éternel? Il y a un doute qui s'insinue.
Donc voilà, ce concept de dieu fini me paraît peu satisfaisant, religieusement parlant. Il n'est cependant pas logiquement absurde.