La pensée de Spinoza sur la superstition espérant qu'il puisse sauver certains esprits fragiles ici:
" Si les hommes avaient le pouvoir d'organiser les circonstances de leur vie au gré de leurs intentions, ou si le hasard leur était toujours favorable, ils ne seraient pas en proie à la superstition. Mais on les voit souvent acculés à une situation si difficile, qu'ils ne savent plus quelle résolution prendre; en outre, comme leur désire immodéré des faveurs capricieuses du sort les ballotte misérablement entre l'espoir et la crainte, ils sont en général très enclins à la crédulité. Lorsqu'ils se trouvent dans le doute, surtout concernant l'issue d'un événement qui leur tient à coeur, la moindre impulsion les entraine tantôt d'un coté, tantôt de l'autre; en revanche, dés qu'ils se sentent sûrs d'eux mêmes, ils sont vantards et gonflés de vanité [...]
Tout change: Ils savent plus à qui s 'en remettre, supplient le premier venu de les conseiller, tout prêts à suivre la suggestion la plus déplacée, la plus absurde ou la plus illusoire! D'autres part, d'infimes motifs suffisent à réveiller en eux soit l'espoir, soit la crainte [...]
La fois ne consiste plus qu'en crédulité, en préjugés; et quels préjugés, vraiment! De ceux qui réduisent des hommes raisonnables à l état des bêtes, puisqu'ils empêchent, avec l'exercice libre du jugement, la distinction du vrai et du faux, puisqu'ils semblent inventés tout exprès afin d’éteindre la lumière de l’intelligence[... ]
...Si, du moins, c'est bien du salut d'autrui qu'ils s'inquiètent et non de leur propre sort temporel! "