suite et fin
Les années de guerre et d’occupation
L'après guerre
A la Libération, les assurances sociales et les caisses de compensation pour les allocations familiales devinrent la sécurité sociale. Les prestations familiales furent privilégiées : fin 1944 et en 1945, le Gouvernement provisoire parvint à les revaloriser assez pour compenser la hausse des prix, puis la loi du 22 août 1946 majora fortement le montant des prestations (essentiellement allocations familiales et allocation de salaire unique) en proportion du salaire de référence, et instaura des prestations prénatales. En 1948, le dispositif fut complété par la création d’une allocation logement, qui était alors exclusivement réservée aux familles.
Enfin, l’aspect fiscal ne doit pas être oublié : la loi de Finances du 31 décembre 1945 instaura le quotient familial. Il n’est pas mauvais de se rappeler la façon dont Pierre Laroque présenta ce dispositif, qui reste aujourd’hui encore une originalité française : « A la différence des mesures fiscales du code de la famille, qui visaient à inciter les familles à avoir 3 enfants ou plus, comme à dissuader les célibataires de le rester et les couples de ne pas avoir d’enfant, le quotient familial répond à un souci de justice distributive. Il s’agit de rendre l’impôt sur le revenu aussi neutre que possible par rapport aux capacités de consommation des familles, suivant leurs charges inégales. » Bien des détracteurs actuels du quotient familial pourraient avec profit méditer ces quelques lignes, qui disent l’essentiel.
Il faut se représenter le courage et la hauteur de vue qui fut nécessaire pour prendre de telles mesures. La France sortait exsangue des années d’occupation. Les investissements, et particulièrement les investissements publics, nécessaires pour faire redémarrer la production, étaient gigantesques. L’argent public était rare : comment ne pas le consacrer prioritairement aux objectifs économiques de la reconstruction ? Nous avons beaucoup entendu, depuis un quart de siècle, le discours suivant : « nous aimons la famille ! nous en faisons une priorité ! vous comprenez que, dans les circonstances actuelles, il faille d’abord lutter contre la morosité, faire redémarrer l’économie, mais dès que cela aura été obtenu grâce à l’excellente politique que nous menons, nous mettrons en œuvre l’ambitieuse politique familiale qui nous tient à cœur autant qu’à vous
http://www.uniondesfamilles.org/histoire-politique-familiale-france.htm
mam