Les belgo-marocains sont mieux intégrés que leurs parents, mais se sentent plus discriminés

Les Belgo-Marocains sont mieux intégrés que leurs parents, mais se sentent plus discriminés: comment en est-on arrivé là?
Publié le 23 juin 2015 à 06h00 | 691 | Réagir

Les Belgo-Turcs et Belgo-Marocains se sentent-ils belges? Se sentent-ils discriminés? Pensent-ils que les Belges doivent s'adapter aux musulmans? La dernière étude de la fondation Roi Baudouin aborde ces sujets brûlants avec les principaux intéressés. Et les résultats pourraient en surprendre plus d'un. Avec humanité et franchise, Sofia et Serdar ont accepté de commenter ces questions.
Qu'il s'invite dans les médias ou aux dîners de famille, le thème du vivre ensemble ne semble laisser personne indifférent en Belgique. Certains le voient comme une chance. D'autres, le ressentent comme une tare. Qu'en pensent les femmes et les hommes belgo-marocains et belgo-turcs? Comment le vivent-ils? La dernière étude de la Fondation Roi Baudouin ose aborder sans tabou les questions de discrimination et d'identité. Et les résultats du questionnaire, auquel 700 Belges d'origine turque et marocaine ont répondu, ne vont pas toujours dans le sens des déclarations polémiques souvent répercutées dans les médias.


"Pas facile de trouver un emploi quand on s'appelle Mohammed"

Le sentiment de discrimination, les Belges d'origine turque et marocaine le connaissent. Selon l'étude, près d'un Belgo-Marocain sur deux (49,9%) estime avoir été victime de discriminations. La plupart du temps (62,8%), dans la recherche d'un emploi. "J'ai des amis qui ont galéré pour trouver un emploi", raconte Sofia*, jeune maman belgo-marocaine, manager dans le domaine de la finance. Parmi ses amis diplômés de la même école de gestion réputée, certains ont eu bien du mal à décrocher un emploi. A ses yeux, l'explication est à chercher dans leurs origines. "Ce n'est pas facile quand on s'appelle Mohammed, considère-t-elle. J'ai des amis de mon école de gestion qui parlent cinq langues et qui ont ramé pour trouver un job. Parfois pendant des années. Certains ont fini par se décourager et sont partis à Londres, où ils ont été engagés directement. Ils ont réellement souffert de cela".

L'étude s'intéresse au sentiment de discrimination, donc à la perception personnelle de la discrimination. Ainsi, si un employeur refuse un candidat "en raison de ses origines étrangères", il s'agit d'un cas flagrant de discrimination. Si ce même employeur refuse un candidat aux origines étrangères sans se justifier, et que le candidat estime avoir été discriminé à cause de ces mêmes origines, il s'agira d'un sentiment de discrimination. Que le candidat ait tort ou raison de penser cela, cela reste une impression subjective.

Mais pour Sofia, "il ne faut pas se leurrer": "Quand on a un profil tip top pour un job et que l'employeur reste vague sur les raisons pour lesquelles on n'est pas pris et que c'est répétitif, il faut se poser des questions".

Et l'étude de spécifier: "Le chômage, la discrimination et le racisme restent des phénomènes vécus de manière importante par les Belgo-Turcs et les Belgo-Marocains. Ceci est particulièrement le cas pour les personnes nées en Belgique. Cela signifie que le fait d’être né, éduqué et socialisé en Belgique ne constitue pas un bouclier suffisamment fort pour pouvoir être à l’abri de ces phénomènes". Comme nous le verrons dans les paragraphes ci-dessous, il existe donc une différence par rapport aux immigrés (donc, aux personnes qui ne sont pas nées sur le sol belge).


Selon Sofia, les filles ont plus de facilités sur le marché de l'emploi

La jeune femme, elle, n'a pas connu ce genre de problèmes. "Il faut être honnête: moi, je n'ai jamais connu de discrimination à l'emploi". Pour quelles raisons? La jeune femme avance deux explications."D'une part, le fait d'être une femme joue, estime-t-elle. Je pense qu'on a moins peur d'une Belge d'origine marocaine que d'un garçon. Si elle ne porte pas le voile et qu'elle ne mentionne pas trop sa religion, une fille pourra s'intégrer plus vite. D'autre part, je travaille dans un secteur qui a besoin d'une composante internationale. Dans mon métier, c'est un atout d'avoir des origines marocaines". En effet, grâce à l'arabe qu'elle maîtrise, Sofia peut facilement travailler avec des pays arabophones au Moyen Orient par exemple.

"Je pense que j'ai été discriminé dans la recherche d'un logement à cause de mon nom de famille"

En ce qui concerne le groupe des Belgo-Turcs, 37,1% des personnes interrogées estiment avoir été victimes de discriminations. Serdar, 26 ans, est d’origine turque. Cet agent de sécurité considère avoir déjà souffert d’une forme de différenciation. "Oui, je me suis déjà senti discriminé, estime-t-il. Ce n’est pas tant en fonction de mon apparence. Je me fonds facilement dans la masse avec mon physique. Mais une fois l’appartenance ethnique ou religieuse révélée, cela peut créer des situations délicates. Je pense que j’ai été discriminé avec mon nom dans la recherche d’un logement par exemple", ajoute Serdar.

Selon la Fondation Roi Baudouin, plus on a fait d'études, plus on est sensible à la question de la discrimination. Aussi, il existe une différence par rapport au lieu de naissance : une personne née en Belgique de parents étrangers ne se percevra pas de la même manière qu'une personne née à l'étranger: elle aura donc des attentes différentes.

Ceux qui sont nés en Belgique "ont un cadre de référence totalement différent que la première génération qui a, elle, choisi de migrer", poursuit l'étude de la Fondation Roi Baudouin. Les personnes d'origine marocaine nées en Belgique peuvent donc avoir une "plus haute attente de l'égalité de traitement que tout le monde mérite". Les Belgo-Marocains parlent le français (ou le néerlandais) couramment, ont grandi, étudié en Belgique et connaissent leurs droits: ils pourraient donc tendre à se comparer plus aux Belges non issus de l'immigration. Cela donne un effet étrange: ces Belges sont mieux intégrés que leurs parents d'un point de vue socio-économique, mais se sentent plus discriminés. Pour connaître la totalité de l'explication avancée par les chercheurs de l'étude,consultez les pages 155 à 165 du document PDF.

L'étude précise qu'elle n'a pas observé cette différence entre ceux qui sont nés en Belgique et ceux qui ne le sont pas avec les répondants turcs.


"Je me sens belge à 100% et marocaine à 100%"

La question de l'identité revient, elle aussi, bien souvent dans les médias. En France, les débats sur l'identité nationale semblent avoir attisé les crispations autour de l'immigration. Chez nous, certains s'émeuvent d'entendre certains Belgo-Marocains se sentir plus marocains que belges. Mais qu'en est-il vraiment? Que ressentent ces Belges d'origines variées? L'étude apporte un éclairage intéressant.

L'identité d'origine a une réelle importance aux yeux des répondants. 61,7% des Belgo-Marocains et 65,8 % des Belgo-Turcs se sentent très fortement et fortement liés à cette identité. "C'est mon cas, à 100%, confirme Sofia. Je suis belge et très fière de l'être, mais je suis marocaine aussi. Cette identité, je l'ai en moi. Je porte fièrement les couleurs de la Belgique, mais je garde mon identité marocaine".

Autre enseignement de l'étude: la majorité des répondants dans les deux groupes se sent tout autant belge que marocaine ou turque. Ce résultat est une évolution majeure, précise la Fondation roi Baudouin, "car ils n’étaient que 20% à déclarer la même chose en 2009 pour les Belgo-Marocains et 14% en 2007 pour les Belgo-Turcs". "Je me sens autant lié à mes origines turques qu’à la Belgique", affirme Sedar. Selon lui, son engagement militaire a joué un rôle. Après un certificat d’études secondaires en général, Serdar s’est engagé dans l’armée. Trois ans de formation intense. "A l’époque, je ne me suis pas engagé dans l’armée dans un but de service à la nation. C’était juste un job que je voulais faire. Une envie. Maintenant quand tu fais l’armée, tu en ressors plus imprégné par l’attachement à la Belgique. C’est sûr".


Une éducation belge "trop souple", selon Serdar

Près de la moitié des Belgo-Marocains (49,9%) se reconnait dans le mode d’éducation de leurs concitoyens non issus de l'immigration et estime qu’elle éduque ses enfants d’une manière semblable (très similaire ou assez similaire). Cette proportion est un peu plus faible en ce qui concerne les Belgo-Turcs (44%). "Je me reconnais partiellement dans le mode d’éducation des Belgo-Belges. Si j’ai des enfants, je les éduquerais de la même manière que mes parents m’ont éduqué, mais en étant imprégné du mode de vie que j’ai eu ici. Ce sera un mix", fait savoir Serdar avant d’enchainer:"De mon éducation, je garderai les valeurs. Elles sont plus ancrées. Il faut savoir rester carré. Je la trouve de temps en temps trop souple, trop ouverte l’éducation belgo-Belge".

Pour Sofia, la distinction entre l'éducation des enfants par un Belge issus de l'immigration et un autre non issu de l'immigration n'a pas de sens. Elle le constate chaque jour en élevant sa fillette. "Je ne vois pas où est la différence, insiste-t-elle. Eduquer un enfant, c'est lui donner le goût du travail, lui donner des limites: les Belges d'origine marocaine et ceux non issus de l'immigration élèvent leurs enfants de la même façon à ce niveau-là. Chez les Marocains, on a tendance à respecter le patriarche, à aller visiter la famille: on peut tout à fait trouver ces aspects-là dans des familles belges non issues de l'immigration".

Au niveau des différences, la jeune femme cite par exemple les habitudes alimentaires. "Le fait de ne pas boire d'alcool ou de ne pas manger de porc est une différence, relève-t-elle. Mais là encore, je connais des Belges qui éduquent leurs enfants pour qu'ils ne boivent pas".


"Je reste un étranger pour eux où que j’aille"

Les personnes issues de l'immigration ont, par nature, plusieurs foyers. Mais bien souvent, elles expliquent souffrir du regard de l'autre. Comme si elles n'étaient chez elles nulle part. Selon l'étude, environ la moitié des répondants indique avoir le sentiment d’être perçue comme belge par les Belges non-issus de l’immigration. C’est le cas de 50,5% des interviewés d’origine marocaine et de 49,7% des répondants d’origine turque. Serdar, lui, fait partie de l’autre moitié. Celle de ceux qui ne se sentent pas perçus comme belge par les non dits "Belgo-Belges": "Je n’ai pas l’impression d’être un Belge pour les Belgo-Belges. Je reste un étranger pour eux où que j’aille. Je me sens parfaitement intégré pourtant."
 
Même constat pour Sofia: "On n'est jamais perçus comme tout à fait belges ou tout à fait arabes. On est les deux. Au Maroc on n'est pas des Marocains. Là-bas, on me dit tout le temps "Chez vous" pour parler de la Belgique. Ici, on me dit aussi "Chez vous", pour me parler du Maroc. Alors, chez moi c'est où: c'est au Maroc, ou c'est en Belgique?", questionne la jeune femme.

"Au final, il faut le prendre comme une force, encourage Sofia. Dans ma culture arabe, je peux trouver le respect de la famille, dans ma culture belge, je peux développer le respect des limites: c'est une combinaison, une richesse".


Qui doit s’adapter à qui ? Un cliché brisé

Enfin, les chercheurs à l’origine de l’enquête ont demandé aux répondants si les Belgo-Belges devaient s’adapter aux musulmans. "La question est évidemment intéressante puisqu’elle est souvent sous-entendue dans certains discours publics populistes à l’égard de l’inclusion de l’islam dans la société belge", indique le rapport.

Et les résultats vont à l'encontre de ces discours. La majorité des répondants sont en désaccord avec l’idée selon laquelle les dits "Belgo-Belges" devraient s’adapter aux musulmans. 63,9% des Belgo-Turcs et 51,1% des Belgo-Marocains sont tout à fait et plutôt contre cette proposition. "Est-ce que le Belge doit changer qui il est? Non, tranche Sofia. On ne doit pas se changer les uns les autres, mais bien vivre ensemble. Il faut s'accepter comme on est. Ce qui est important, c'est d'avoir des valeurs communes: on travaille bien, on arrive à l'heure, on fait avancer la Belgique".

La question inverse, à savoir si les musulmans devraient s’adapter à la société belge, a également été posée. Ils sont 73,1% des Belgo-Marocains à être tout à fait et plutôt d’accord avec cette proposition et 64,9% des Belgo-Turcs à considérer la même chose. Ils ne sont qu’une minorité, à savoir respectivement 5,8% et 13,2%, à ne pas être du tout d’accord avec cette idée. Dans les deux cas, Serdar s’est plié à l’avis de la majorité. "Les musulmans doivent s’adapter à la société belge et pas l’inverse, considère-t-il. Ça me semble logique. En même temps, les valeurs de l’islam comme la paix, la tolérance, l’amour ne présentent pas un grand obstacle pour s’adapter à la Belgique. Elles sont totalement en adéquation avec la démocratie et la Belgique".

Si cette étude vous intéresse, vous pouvez feuilleter sa version intégrale. Elle existe aussi sous forme de résumé.

*Prénom d'emprunt

@Justine_Sow et @TaoufikRTLinfo
 
Je pense qu'on est très proche de ce qu'une enquête française sur le même sujet pourrait révéler...
Oui mais toutes ces études tiennent elles compte aussi de la contraction du marché de l'emploi ?
Je ne nie pas la discrimination, je l'ai vue de mes yeux, un super CV mais pas d'entretien.
Par contre bien qu'étant une FDS comme on dit ici, en recherche d'emploi, je serais bien en peine d'expliquer pourquoi avec mes 20 ans d'expériences je rame pour retrouver du boulot et en suit à plus de 20 entretiens sans réussite ... trop chère, trop vieille (lol), pas assez jolie ? Tout n'est pas explicable par une origine, un prénom, une religion. En fait les discriminations sont multiples. peut être que le cv de mohamed est aussi rejeté parce que trop cher, trop vieux, trop moche, allez savoir. La discrimination principale reste, on est bien d'accord l'origine ou l'adresse, ce sont les cas les plus fréquents, mais pas que. Et puis quand il y a 20 candidats pour un poste à 1200 €, l'employeur fait son marché. Retour au plein emploi et la donne changera.
 
Par contre bien qu'étant une FDS comme on dit ici, en recherche d'emploi, je serais bien en peine d'expliquer pourquoi avec mes 20 ans d'expériences je rame pour retrouver du boulot et en suit à plus de 20 entretiens sans réussite ... trop chère, trop vieille (lol), pas assez jolie ? Tout n'est pas explicable par une origine, un prénom, une religion. En fait les discriminations sont multiples. peut être que le cv de mohamed est aussi rejeté parce que trop cher, trop vieux, trop moche, allez savoir. La discrimination principale reste, on est bien d'accord l'origine ou l'adresse, ce sont les cas les plus fréquents, mais pas que. Et puis quand il y a 20 candidats pour un poste à 1200 €, l'employeur fait son marché. Retour au plein emploi et la donne changera.
Oui c'est certain, et je suis bien placé pour le savoir (trop vieux, trop de diplômes, trop cher etc.), mais le texte précise bien la différence entre "sentiment de discrimination " et "cas flagrant de discrimination".
Après cette différence ne peut analysée rigoureusement que dans les cas de plein emploi comme tu dis .
 
Surtout ne jamais dire qu'il y a une discrimination de fait envers les communauté d'origine étrangère,non jamais!

Juste un sentiment venant essentiellement des principaux intéressés...

On les à nos agents dormants,virez les!
 
Les Belgo-Marocains sont mieux intégrés que leurs parents, mais se sentent plus discriminés: comment en est-on arrivé là?
Publié le 23 juin 2015 à 06h00 | 691 | Réagir

Les Belgo-Turcs et Belgo-Marocains se sentent-ils belges? Se sentent-ils discriminés? Pensent-ils que les Belges doivent s'adapter aux musulmans? La dernière étude de la fondation Roi Baudouin aborde ces sujets brûlants avec les principaux intéressés. Et les résultats pourraient en surprendre plus d'un. Avec humanité et franchise, Sofia et Serdar ont accepté de commenter ces questions.
Qu'il s'invite dans les médias ou aux dîners de famille, le thème du vivre ensemble ne semble laisser personne indifférent en Belgique. Certains le voient comme une chance. D'autres, le ressentent comme une tare. Qu'en pensent les femmes et les hommes belgo-marocains et belgo-turcs? Comment le vivent-ils? La dernière étude de la Fondation Roi Baudouin ose aborder sans tabou les questions de discrimination et d'identité. Et les résultats du questionnaire, auquel 700 Belges d'origine turque et marocaine ont répondu, ne vont pas toujours dans le sens des déclarations polémiques souvent répercutées dans les médias.


"Pas facile de trouver un emploi quand on s'appelle Mohammed"

Le sentiment de discrimination, les Belges d'origine turque et marocaine le connaissent. Selon l'étude, près d'un Belgo-Marocain sur deux (49,9%) estime avoir été victime de discriminations. La plupart du temps (62,8%), dans la recherche d'un emploi. "J'ai des amis qui ont galéré pour trouver un emploi", raconte Sofia*, jeune maman belgo-marocaine, manager dans le domaine de la finance. Parmi ses amis diplômés de la même école de gestion réputée, certains ont eu bien du mal à décrocher un emploi. A ses yeux, l'explication est à chercher dans leurs origines. "Ce n'est pas facile quand on s'appelle Mohammed, considère-t-elle. J'ai des amis de mon école de gestion qui parlent cinq langues et qui ont ramé pour trouver un job. Parfois pendant des années. Certains ont fini par se décourager et sont partis à Londres, où ils ont été engagés directement. Ils ont réellement souffert de cela".

L'étude s'intéresse au sentiment de discrimination, donc à la perception personnelle de la discrimination. Ainsi, si un employeur refuse un candidat "en raison de ses origines étrangères", il s'agit d'un cas flagrant de discrimination. Si ce même employeur refuse un candidat aux origines étrangères sans se justifier, et que le candidat estime avoir été discriminé à cause de ces mêmes origines, il s'agira d'un sentiment de discrimination. Que le candidat ait tort ou raison de penser cela, cela reste une impression subjective.

Mais pour Sofia, "il ne faut pas se leurrer": "Quand on a un profil tip top pour un job et que l'employeur reste vague sur les raisons pour lesquelles on n'est pas pris et que c'est répétitif, il faut se poser des questions".

Et l'étude de spécifier: "Le chômage, la discrimination et le racisme restent des phénomènes vécus de manière importante par les Belgo-Turcs et les Belgo-Marocains. Ceci est particulièrement le cas pour les personnes nées en Belgique. Cela signifie que le fait d’être né, éduqué et socialisé en Belgique ne constitue pas un bouclier suffisamment fort pour pouvoir être à l’abri de ces phénomènes". Comme nous le verrons dans les paragraphes ci-dessous, il existe donc une différence par rapport aux immigrés (donc, aux personnes qui ne sont pas nées sur le sol belge).


Selon Sofia, les filles ont plus de facilités sur le marché de l'emploi

La jeune femme, elle, n'a pas connu ce genre de problèmes. "Il faut être honnête: moi, je n'ai jamais connu de discrimination à l'emploi". Pour quelles raisons? La jeune femme avance deux explications."D'une part, le fait d'être une femme joue, estime-t-elle. Je pense qu'on a moins peur d'une Belge d'origine marocaine que d'un garçon. Si elle ne porte pas le voile et qu'elle ne mentionne pas trop sa religion, une fille pourra s'intégrer plus vite. D'autre part, je travaille dans un secteur qui a besoin d'une composante internationale. Dans mon métier, c'est un atout d'avoir des origines marocaines". En effet, grâce à l'arabe qu'elle maîtrise, Sofia peut facilement travailler avec des pays arabophones au Moyen Orient par exemple.

"Je pense que j'ai été discriminé dans la recherche d'un logement à cause de mon nom de famille"

En ce qui concerne le groupe des Belgo-Turcs, 37,1% des personnes interrogées estiment avoir été victimes de discriminations. Serdar, 26 ans, est d’origine turque. Cet agent de sécurité considère avoir déjà souffert d’une forme de différenciation. "Oui, je me suis déjà senti discriminé, estime-t-il. Ce n’est pas tant en fonction de mon apparence. Je me fonds facilement dans la masse avec mon physique. Mais une fois l’appartenance ethnique ou religieuse révélée, cela peut créer des situations délicates. Je pense que j’ai été discriminé avec mon nom dans la recherche d’un logement par exemple", ajoute Serdar.

Selon la Fondation Roi Baudouin, plus on a fait d'études, plus on est sensible à la question de la discrimination. Aussi, il existe une différence par rapport au lieu de naissance : une personne née en Belgique de parents étrangers ne se percevra pas de la même manière qu'une personne née à l'étranger: elle aura donc des attentes différentes.

Ceux qui sont nés en Belgique "ont un cadre de référence totalement différent que la première génération qui a, elle, choisi de migrer", poursuit l'étude de la Fondation Roi Baudouin. Les personnes d'origine marocaine nées en Belgique peuvent donc avoir une "plus haute attente de l'égalité de traitement que tout le monde mérite". Les Belgo-Marocains parlent le français (ou le néerlandais) couramment, ont grandi, étudié en Belgique et connaissent leurs droits: ils pourraient donc tendre à se comparer plus aux Belges non issus de l'immigration. Cela donne un effet étrange: ces Belges sont mieux intégrés que leurs parents d'un point de vue socio-économique, mais se sentent plus discriminés. Pour connaître la totalité de l'explication avancée par les chercheurs de l'étude,consultez les pages 155 à 165 du document PDF.

L'étude précise qu'elle n'a pas observé cette différence entre ceux qui sont nés en Belgique et ceux qui ne le sont pas avec les répondants turcs.


"Je me sens belge à 100% et marocaine à 100%"

La question de l'identité revient, elle aussi, bien souvent dans les médias. En France, les débats sur l'identité nationale semblent avoir attisé les crispations autour de l'immigration. Chez nous, certains s'émeuvent d'entendre certains Belgo-Marocains se sentir plus marocains que belges. Mais qu'en est-il vraiment? Que ressentent ces Belges d'origines variées? L'étude apporte un éclairage intéressant.

L'identité d'origine a une réelle importance aux yeux des répondants. 61,7% des Belgo-Marocains et 65,8 % des Belgo-Turcs se sentent très fortement et fortement liés à cette identité. "C'est mon cas, à 100%, confirme Sofia. Je suis belge et très fière de l'être, mais je suis marocaine aussi. Cette identité, je l'ai en moi. Je porte fièrement les couleurs de la Belgique, mais je garde mon identité marocaine".

Autre enseignement de l'étude: la majorité des répondants dans les deux groupes se sent tout autant belge que marocaine ou turque. Ce résultat est une évolution majeure, précise la Fondation roi Baudouin, "car ils n’étaient que 20% à déclarer la même chose en 2009 pour les Belgo-Marocains et 14% en 2007 pour les Belgo-Turcs". "Je me sens autant lié à mes origines turques qu’à la Belgique", affirme Sedar. Selon lui, son engagement militaire a joué un rôle. Après un certificat d’études secondaires en général, Serdar s’est engagé dans l’armée. Trois ans de formation intense. "A l’époque, je ne me suis pas engagé dans l’armée dans un but de service à la nation. C’était juste un job que je voulais faire. Une envie. Maintenant quand tu fais l’armée, tu en ressors plus imprégné par l’attachement à la Belgique. C’est sûr".


Une éducation belge "trop souple", selon Serdar

Près de la moitié des Belgo-Marocains (49,9%) se reconnait dans le mode d’éducation de leurs concitoyens non issus de l'immigration et estime qu’elle éduque ses enfants d’une manière semblable (très similaire ou assez similaire). Cette proportion est un peu plus faible en ce qui concerne les Belgo-Turcs (44%). "Je me reconnais partiellement dans le mode d’éducation des Belgo-Belges. Si j’ai des enfants, je les éduquerais de la même manière que mes parents m’ont éduqué, mais en étant imprégné du mode de vie que j’ai eu ici. Ce sera un mix", fait savoir Serdar avant d’enchainer:"De mon éducation, je garderai les valeurs. Elles sont plus ancrées. Il faut savoir rester carré. Je la trouve de temps en temps trop souple, trop ouverte l’éducation belgo-Belge".

Pour Sofia, la distinction entre l'éducation des enfants par un Belge issus de l'immigration et un autre non issu de l'immigration n'a pas de sens. Elle le constate chaque jour en élevant sa fillette. "Je ne vois pas où est la différence, insiste-t-elle. Eduquer un enfant, c'est lui donner le goût du travail, lui donner des limites: les Belges d'origine marocaine et ceux non issus de l'immigration élèvent leurs enfants de la même façon à ce niveau-là. Chez les Marocains, on a tendance à respecter le patriarche, à aller visiter la famille: on peut tout à fait trouver ces aspects-là dans des familles belges non issues de l'immigration".

Au niveau des différences, la jeune femme cite par exemple les habitudes alimentaires. "Le fait de ne pas boire d'alcool ou de ne pas manger de porc est une différence, relève-t-elle. Mais là encore, je connais des Belges qui éduquent leurs enfants pour qu'ils ne boivent pas".


"Je reste un étranger pour eux où que j’aille"

Les personnes issues de l'immigration ont, par nature, plusieurs foyers. Mais bien souvent, elles expliquent souffrir du regard de l'autre. Comme si elles n'étaient chez elles nulle part. Selon l'étude, environ la moitié des répondants indique avoir le sentiment d’être perçue comme belge par les Belges non-issus de l’immigration. C’est le cas de 50,5% des interviewés d’origine marocaine et de 49,7% des répondants d’origine turque. Serdar, lui, fait partie de l’autre moitié. Celle de ceux qui ne se sentent pas perçus comme belge par les non dits "Belgo-Belges": "Je n’ai pas l’impression d’être un Belge pour les Belgo-Belges. Je reste un étranger pour eux où que j’aille. Je me sens parfaitement intégré pourtant."
Franchement j'ai de la famille en Belgique principalement a bruxelles est franchement ils se sentent pas belge du tous mais bon ça reste mieux que la France ou la il sont vraiment raciste
 
Franchement j'ai de la famille en Belgique principalement a bruxelles est franchement ils se sentent pas belge du tous mais bon ça reste mieux que la France ou la il sont vraiment raciste
C'est quoi se sentir belge ?
Tu vis dans un pays, tu participes a sa vie économique et sociale, t'es belge. même si ça te fais mal au *** de l'admettre.
 
C'est quoi se sentir belge ?
Tu vis dans un pays, tu participes a sa vie économique et sociale, t'es belge. même si ça te fais mal au *** de l'admettre.

D'où t'es belge ? Pq on me demande mon origine ? Je ne suis aps du tt vexée par cette question au contraire je la trouve normal et pas malveillante du tt. Faut pas se voiler la face non plus. Ne pas se sentir belge ne veut pas dire qu'on n'aime pas la Belgique, ni les belges ni respecte la loi du Pays. Je suis très contente d'y vivre je ne me sens pas vraiment discriminée non plus par rapport aux administrations, à l'école ... On peut dire que j'ai eu de la chance. Je peux te raconter des situations qui m'ont blessées mais ça reste insignifiant. Mais c'est certainement différent pour un mec.
 
D'où t'es belge ? Pq on me demande mon origine ? Je ne suis aps du tt vexée par cette question au contraire je la trouve normal et pas malveillante du tt. Faut pas se voiler la face non plus. Ne pas se sentir belge ne veut pas dire qu'on n'aime pas la Belgique, ni les belges ni respecte la loi du Pays. Je suis très contente d'y vivre je ne me sens pas vraiment discriminée non plus par rapport aux administrations, à l'école ... On peut dire que j'ai eu de la chance. Je peux te raconter des situations qui m'ont blessées mais ça reste insignifiant. Mais c'est certainement différent pour un mec.
Je sais pas mais les marocains que je connais ont tous réussis, parce qu'ils ont fait des études ou bien parce qu'ils sont courageux. Ils considèrent la Belgique comme leur 2e pays tout simplement.
J'en connais même un qui ne retourne plus au Maroc, il se sent plus belge que marocain. ça dépend des personnes...
 
tu n'habites même pas en Belgique et tu vas me faire la leçon ? Ne t'inquiète pas, les marocains vivent assez bien en Belgique même si des difficultés subsistes.
je viens de te le dire laisse les vrais marocain parlais ca reglerais beaucoup de probléme fait paraille que les français juste que vous avaiez toujours cinq ans de retard vous allaiz laisser les vendu est les feministe parlais mais les vrais marocain sans frustration vous aller les faire taire
 
je viens de te le dire laisse les vrais marocain parlais ca reglerais beaucoup de probléme fait paraille que les français juste que vous avaiez toujours cinq ans de retard vous allaiz laisser les vendu est les feministe parlais mais les vrais marocain sans frustration vous aller les faire taire
non on parle entre belges ici :D
t'es pas concerné
 
Je sais pas mais les marocains que je connais ont tous réussis, parce qu'ils ont fait des études ou bien parce qu'ils sont courageux. Ils considèrent la Belgique comme leur 2e pays tout simplement.
J'en connais même un qui ne retourne plus au Maroc, il se sent plus belge que marocain. ça dépend des personnes...
Tu as rencontrait surment que des egoiste qui pense que pour eux sans personnalite pres a tous pour etre apprecier
 
Tu as rencontrait surment que des egoiste qui pense que pour eux sans personnalite pres a tous pour etre apprecier
le Maroc ne leur a pas offert la situation de sécurité et de confort que la Belgique leur donne. j'ai des origines italiennes, mes grands-parents sont venus travailler dans les mines belges. ils n'avaient rien en Italie et sont venus tenter leur chance en Belgique. aujourd'hui je me sens belge a 100%
 
non on parle entre belges ici :D
t'es pas concerné
je vais pas te cacher que j'aime pas trop les gawre bon ca c'est une chose de plus je suis marocain donc forcement solidaire avec les autre marocain du monde pas comme les marocain frustre que vous avais connu ou les ècervele de femme maghrebinne qui ce font basiner par des belle parole des non musulman
 
ben va r
le Maroc ne leur a pas offert la situation de sécurité et de confort que la Belgique leur donne. j'ai des origines italiennes, mes grands-parents sont venus travailler dans les mines belges. ils n'avaient rien en Italie et sont venus tenter leur chance en Belgique. aujourd'hui je me sens belge a 100%
ben va regler les dette que l'italie doit a l'Europe au lieux de t'occuper des affaire des marocain
 
je vais pas te cacher que j'aime pas trop les gawre bon ca c'est une chose de plus je suis marocain donc forcement solidaire avec les autre marocain du monde pas comme les marocain frustre que vous avais connu ou les ècervele de femme maghrebinne qui ce font basiner par des belle parole des non musulman

Tu manques juste un peu d'éducation, si je peux me permettre. Au delà de nos différences culturelles, on est tous humain, avec nos qualités et nos défauts, et on vit dans le même bateau, ici en Belgique.
 
Tu manques juste un peu d'éducation, si je peux me permettre. Au delà de nos différences culturelles, on est tous humain, avec nos qualités et nos défauts et on vit dans le même bateau, ici en Belgique.
raison de plus c'est par ce que on n'est humain que tu connai les probleme des autre même si tu connais des marocain ou des marocaine
 
raison de plus c'est par ce que on n'est humain que tu connai les probleme des autre même si tu connais des marocain ou des marocaine

Que tu te sentes solidaire des marocains partout dans le monde, c'est normal. Il y a un fort sentiment de solidarité entre marocains, je le constate en Belgique. Ils s'entre-aident énormément. C'est dans votre nature ! le belge de souche est plus individualiste
 
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