Les messages de prévention sanitaire sont ils inefficaces ?

Moussayer

Dr Moussayer khadija : maladies auto-immunes
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Les campagnes de prévention en matière de santé, et en particulier celles contre l’obésité, sollicitent notre attention.
Une étude en France avait démontré que des messages de prévention sanitaire ont des effets paradoxaux, incitant les individus à consommer plutôt des aliments « à risque » qu’à manger équilibré ! Comme beaucoup d'associations, l’Alliance des Maladies Rares au Maroc (AMRM) fait des campagnes d'information

TROP DE MESSAGES BROUILLENT LE MESSAGE

Ces mises en garde sont-elles toujours opérantes sur les attitudes alimentaires ? Deux professeurs de l’École de management de Grenoble, Carolina Werle et Caroline Cuny, ont voulu en savoir plus en réalisant une expérience sur un échantillon de 130 étudiants. La première moitié de l’échantillon a dû regarder une publicité montrant un hamburger avec un message de prévention. La seconde a été exposée à la même publicité sans les recommandations sanitaires. Ces étudiants devaient ensuite choisir de recevoir un bon pour une glace (diététiquement incorrect) ou un sachet de fruits (correct). Le résultat a été contraire à ce à quoi on aurait dû normalement s’attendre : 82 % des participants ayant vu la publicité avec le message sanitaire ont choisi la glace alors que 62 % de ceux qui ont vu la publicité sans le message sanitaire ont encore choisi la glace.

En fait, il semble que, quand un message de prévention est associé à des publicités pour des aliments « riches », il ait pour effet d'encourager à consommer les aliments présentés plutôt que d’en dissuader. Le message servirait à déculpabiliser les personnes selon le principe paradoxal : « j’ai une bonne connaissance des bons comportements donc je peux me permettre des excès ». La proximité de deux messages effacerait aussi l’un des deux, selon cet autre grand principe de la communication qu’il ne faut pas vouloir faire passer deux messages à la fois. Trop de messages tuent le message !

L’ARGUMENT SOCIAL PLUS EFFICACE QUE L’ARGUMENT SANTE POUR CHANGER LES COMPORTEMENTS

Les campagnes de prévention de l’obésité se concentrent en général sur l’argument santé, négligeant l’argument social. Il est vrai que ce dernier est difficile à manier au risque de stigmatiser (le surpoids amène à avoir peur du regard des autres et des moqueries).

La même équipe de recherche a mené sur ce sujet une autre étude auprès de 793 adolescents afin de confirmer ou non la pertinence de l’argument social.
Ceux-ci ont été exposés de façon aléatoire à des messages de prévention basés soit :

- sur les conséquences sociales d’une bonne ou mauvaise alimentation (« repas équilibrés, amis à volonté ; repas déséquilibrés, moqueries assurées » ;

- sur les conséquences pour la santé d’une bonne ou mauvaise alimentation (et donc plus classique comme type de message).

Là aussi, ils recevaient des bons leur donnant droit soit à un produit plus diététique (barre de céréales) soit à un produit plus sucré (barre chocolatée).

Au terme de l’expérience, l’argument social a finalement eu plus d’impact positif, amenant les participants ayant vu ce type de message à faire un choix alimentaire plus sain que ceux ayant vu l’argument santé.

UNE REFLEXION SUR LES EFFETS NON MAÎTISES DES MESSAGES
Les résultats de ces expériences sont à méditer pour éviter les mêmes erreurs. Ils montrent bien que les messages préventifs ont des effets paradoxaux qui ne sont pas toujours bien maîtrisés. Ils démontrent également que l’argument santé n’est pas toujours le meilleur choix mais qu’il faut savoir « ruser » quelque peu avec nos représentations mentales pour obtenir un réel succès en termes de santé publique.
Carolina Werle avait exposé plusieurs pistes de réflexion pour un meilleur impact de la prévention :

- bien séparer message sanitaire et publicité ;

- privilégier l’image par rapport au texte, comme l’ont bien montré par exemple les campagnes anti-tabac (et comme le font plus souvent les anglo-saxons).

Enfin, signalons que le quotidien suisse, « Le Temps », rapportant cette étude, a indiqué avec quelque humour « qu’en Suisse, où il n’existe pas de messages sanitaires de prévention de l’obésité, la part d’obèses est de 9% chez les hommes, et de 8% chez les femmes. En comparaison, l’Union européenne affiche une moyenne de 15,5% » (chiffre 2012) !

MOUSSAYER KHADIJA, Présidente de l’Alliance des Maladies Rares au Maroc (AMRM)

L’ALLIANCE DES MALADIES RARES AU MAROC
L’Alliance a été créée en 2017. Elle s’est inspirée des modèles des pays plus développés, où des associations de malades atteints de maladies rares et des malades dépourvus d’association se sont unis depuis plusieurs années en « Alliance », telles la France avec l’Alliance des Maladies Rares ou la Suisse avec Proraris.




 
Si ce constat est fait, il est de toute façon d'une logique implacable... parce que les messages warnings ne s'attaquent absolument pas aux cause de maladies comme l'obésité par exemple... le seul moyen efficace pour lutter contre l'obésité, et ça tout le monde le sait, c'est de s'attaquer aux causes, qu'elles soient psychologiques, chimiques ( additifs dangereux dans la nourriture, enfance , chocs traumatiques, etc etc....

C'est pareil pour toutes les addictions, mais on nous fait croire que cela n'a rien à voir...

Chaque personne est unique et a sa propre histoire... c'est certainement pas des messages avertissant généraux qui vont aider qui que ce soit à quoi que ce soit. C'est pas suffisant malheureusement
 
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