@Ebion
Bonjour, quelle est ton opinion sur ce sujet ?
Bonjour
Autant j'ai des objections philosophiques à l'avortement, autant l'euthanasie me paraît difficile à rejeter si on se place dans un cadre libéral, donc en faisant abstraction des morales religieuses. Il y va de l'autonomie des personnes, de la souveraineté sur notre propre vie, notre droit de choisir, même si ce choix est l'autodestruction... L'euthanasie serait donc l'ultime liberté.
Dans le cas de l'avortement, au contraire, ce qui pose problème est que le foetus qu'on tue est pas une extension du corps de la femme, mais un être distinct, à qui il me paraît difficile de nier la nature humaine. Le foetus veut pas mourir : on choisit à sa place. Bien différent est le cas de l'euthanasie, où la personne fait la demande pour elle-même.
Cependant, je rejette le slogan « mourir dans la dignité », qui me paraît stigmatiser certains malades et handicapés. Par exemple la dignité ou son absence a rien à voir avec l'incontinence de certaines personnes âgées ou le déclin de l'intelligence. La dignité se perd pas comme ça. On perd bien plus sa dignité en faisant du mal à des enfants, des femmes, des personnes vulnérables, etc.
Que l'euthanasie soit un droit, d'accord, mais il est important que personne ne se sente obligé d'y recourir, ce qui signifie qu'il faut que les personnes, en particulier les personnes âgées, handicapées et malades se sentent acceptées et reconnues comme membres à part entière de la communauté, peu importe le prix que coûtent leurs soins. Donc il faut apporter du soutien psychologique, social et parfois spirituel aux personnes qui risquent de demander l'euthanasie.
Il faut aussi encadrer l'euthanasie par des règles et des procédures pour éviter certains dérapages, car il s'agit d'une décision terrible, qu'on peut pas prendre à la légère, et on devrait pas accéder aveuglément à toutes les demandes.
Une demande d'euthanasie peut cacher une souffrance ou un manque auxquels il est parfois possible de remédier. Il arrive que le simple fait d'imposer un temps de réflexion amène la personne à se raviser.
Les chrétiens diraient que c'est « Dieu » qui est le maître de la vie et de la mort, mais cette position est trop radicale et douteuse pour qu'on l'impose à tout le monde. Après la mort, si Dieu existe, il nous jugera selon sa loi, mais dans cette vie, la société humaine établit des lois humaines d'après ses propres lumières!