L’invalidité des malades réduite fortement dans la polyarthrite

Moussayer

Dr Moussayer khadija : maladies auto-immunes
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La polyarthrite rhumatoïde atteint surtout les femmes et se révèle invalidante. L’amélioration de sa prise en charge a cependant réduit de moitié en 20 ans ses conséquences douloureuses. Des thérapeutiques, récentes permettent d’envisager une vie quasi normale dans un avenir assez proche.

La polyarthrite rhumatoïde (PR) est une maladie inflammatoire où le système immunitaire s’attaque principalement aux articulations. Elle est beaucoup plus fréquente chez les femmes (dans une proportion de presque 3 femmes pour seulement 1 homme).
Les premiers signes se manifestent notamment par des gonflements douloureux au niveau des mains, poignets et genoux. La personne est également réveillée par des douleurs articulaires et ressent, le matin, un engourdissement et une raideur de ces articulations .​

Outre un médecin généraliste, la prise en charge du malade est assurée généralement soit par :
– un rhumatologue (spécialiste des articulations et des os) ;
– un spécialiste en médecine interne, encore appelé « interniste », une spécialité méconnue au Maroc : il soigne notamment les patients qui présentent plusieurs organes malades, ou atteints simultanément de plusieurs maladies ; les maladies auto-immunes sont au cœur de ses compétences) ;

LE DIAGNOSTIC
Le diagnostic se fonde sur des preuves obtenues par :
– l’examen clinique et l’interrogatoire permettant de suspecter la maladie par la localisation des atteintes​
– un bilan sanguin mettant ensuite en évidence la présence de substances spécifiques: les anticorps anti CC
– une échographie et une radiographie .


L’EVOLUTION DE LA PATHOLOGIE

Son évolution est imprévisible. Elle se fait sur des décennies, avec des périodes de poussées et de rémission. La maladie tend à s’aggraver, à atteindre et endommager de plus en plus d’articulations.
DES TRAITEMENTS DE PLUS EN PLUS PERFORMANTS
Commencé le plus tôt possible, ils permettent de ralentir la progression.
Deux types de thérapeutiques :
– les médicaments classiques, des immunosuppresseurs dont le plus utilisé est le Méthotrexate ;
– les biothérapies qui sont de nouveaux traitements ayant révolutionné la prise en charge de cette pathologie en réduisant ou même stoppant non seulement les symptômes douloureux mais aussi la destruction articulaire. Les biothérapies sont un ensemble de thérapeutiques produites à l’aide de méthodes biotechnologiques et reposant sur l’emploi d’organismes vivants .

L’AMELIORATION DE LA QUALITE DE VIE :
La maladie empêche les personnes qui en sont atteintes d’accomplir des gestes simples de la vie de tous les jours
De grands progrès ont cependant été réalisés ces dernières années pour diminuer les conséquences de l’affection. Une étude hollandaise très complète avait déjà bien confirmée cette évolution positive en 2012.
Elle a été effectuée sur une population de 1 151 patients entre 1990 et 2011 : des personnes âgées de 17 à 86 ans ont été évaluées au moment du diagnostic et durant trois à cinq ans. Il en est ressorti que le pourcentage des personnes atteintes d’anxiété, de dépression et de handicap physique est passé respectivement de 23%, 25% et 53%, il y a vingt ans, à 12%, 14% et 31% maintenant. Les souffrances ont donc été réduites de moitié ces vingt dernières années
Ont contribué à ce phénomène un diagnostic plus précoce, des traitements plus agressifs ainsi qu’un meilleur encadrement faisant appel aux psychothérapies et à l’incitation à un bon équilibre diététique et à la pratique d’activités physiques. Et des progrès importants ont encore été accomplis depuis 2O12 !

LA SITUATION AU MAROC : UN FREIN AU SOIN, LE COÜT DES TRAITEMENTS INNOVANTS
Au Maroc, les patients bénéficient aussi de l’amélioration de cette prise en charge. Le seul souci, et il est de taille, réside dans l’accès pour tous à ces thérapies, auxquelles bon nombre doit encore renoncer, en partie ou en totalité, faute de moyens financiers.
Si environ 200 000 marocains sont touchés par la maladie, moins de 20% d’entre eux bénéficient réellement d’une prise en charge adaptée et efficace. La thérapie en début de maladie coûte 1 500 dirhams (environ 140 Euros) par patient et par an sous Méthotrexate (un traitement remboursé par la CNSS) alors qu’à un stade plus tardif et/ou critique, le recours à la biothérapie est bien plus cher : entre 60 000 et 250 000 dirhams (entre plus de 5 000 Euros et 23 000 Euro par an et par patient, non remboursés par les organismes de santé. D’où l’intérêt d’un dépistage précoce .
Dr MOUSSAYER KHADIJA Spécialiste en médecine interne et en Gériatrie​
 

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