En en tant que maman musulmane pratiquante, je ressens en ce moment une forte pression, tout simplement pour mon appartenance à une religion qui semble-t-il dérange dans mon propre pays.
J’ai donc décidé d’écrire cet article pour exprimer mon ressenti et mettre en évidence des stratégies qui visent à nous faire passer pour dangereux ou problématiques aux yeux de la société française. Ceci d’une part dans le but non avoué d’influer sur l’opinion publique et pour d’autre part, inciter les musulmans à revoir leur pratique et leur visibilité à la baisse.
En France, les musulmans sont dans une posture désagréable et bancale, toujours obligés de se justifier pour des pratiques pourtant normales de leur religion. Quand je parle de pratiques normales, ce sont celles qui font partie intégrante de l’Islam, et sans aucun lien avec un quelconque extrémisme. Être musulman, cela implique évidemment une croyance, quelque chose qui se passe dans le cœur et dans l’esprit, ainsi qu’un cheminement spirituel. Mais également, la pratique, qu’elle soit visible ou pas.
Quelques exemples de ces pratiques qu’on passe son temps à justifier :
– Le fait de porter un foulard.
– Le fait de manger halal. (2)
– Le fait de faire 5 prières au cours de la journée, selon des horaires souples, mais tout de même délimités.
– Vouloir élever ses enfants selon les principes de notre religion
– …
La liste est très loin d’être exhaustive, ce ne sont que quelques exemples.
Le fait de limiter des pratiques religieuses individuelles, c’est une atteinte à la liberté de culte. Comment en est-on arrivés à devoir se justifier sur des choses aussi basiques et personnelles, qui de plus relèvent des droits de l’Homme?
Un tableau alarmiste :
Les médias et certains politiques font passer des minorités et des faits isolés pour la norme. Un musulman frappe un médecin à l’hôpital, car il veut que sa femme soit vue par une femme… On nous parle de lui encore bien des années après. Combien de reportages sur les extrémistes musulmans? Un chaque semaine, si ce n’est plus.
La généralisation est telle que les raccourcis sont nombreux :
– Un musulman est un arabe.
Alors que la grande majorité des musulmans dans le monde est asiatique. Les musulmans se répartissent à 61,9 % en Asie, 20,1 % en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, 15,3 % en Afrique subsaharienne, 2,4 % en Europe (3). Mais en Europe, qui le sait?
– Les musulmans sont des étrangers.
Alors que bien des musulmans de France sont des Français. Nés en France.
– Il y a des femmes qui portent la burka en France.
Je n’ai jamais vu de burka de mes propres yeux. Éventuellement quelques femmes en niqab, et encore, c’était déjà rare avant la loi récente l’interdisant dans la rue… On nous parle de burka pour que les gens fassent immédiatement le rapprochement avec l’Afghanistan et les talibans. Leur donner l’impression que les talibans sont à nos portes et que le danger est palpable.
– Les femmes voilées sont soumises.
Les femmes qui ne portent pas le foulard sont-elles forcément moins soumises? Le fait de porter une mini-jupe et/ou d’être présentée comme une valeur commerciale sur des publicités pour faire vendre toute sorte de produits n’est-il pas une soumission aux désirs masculins bien plus pernicieuse?
Dans les faits, on infantilise la femme musulmane pratiquante pour justifier un traitement infantilisant : on va la libérer malgré elle, car elle n’est pas capable de savoir ce qui est bon pour elle-même.
– Les convertis le font pour pouvoir se marier avec un(e) musulman(e).
Impossible pour beaucoup d’Occidentaux d’admettre qu’un des leurs puisse se convertir à l’Islam par conviction sincère. Quand les gens apprennent qu’on est converti(e), une des premières questions, c’est : “Ah, ton mari/ta femme est maghrébin(e)?“
Mon mari est français d’origine. Moi-même, je suis franco-suisse. Pas de naturalisation dans nos familles respectives. Lorsque nous nous sommes rencontrés, nous étions tous les deux convertis depuis plusieurs années. Ce n’est qu’un exemple, les musulmans convertis ont chacun leur propre histoire. Mais il faut arrêter de tomber dans le raccourci facile des conversions pour le mariage.
J’ai donc décidé d’écrire cet article pour exprimer mon ressenti et mettre en évidence des stratégies qui visent à nous faire passer pour dangereux ou problématiques aux yeux de la société française. Ceci d’une part dans le but non avoué d’influer sur l’opinion publique et pour d’autre part, inciter les musulmans à revoir leur pratique et leur visibilité à la baisse.
En France, les musulmans sont dans une posture désagréable et bancale, toujours obligés de se justifier pour des pratiques pourtant normales de leur religion. Quand je parle de pratiques normales, ce sont celles qui font partie intégrante de l’Islam, et sans aucun lien avec un quelconque extrémisme. Être musulman, cela implique évidemment une croyance, quelque chose qui se passe dans le cœur et dans l’esprit, ainsi qu’un cheminement spirituel. Mais également, la pratique, qu’elle soit visible ou pas.
Quelques exemples de ces pratiques qu’on passe son temps à justifier :
– Le fait de porter un foulard.
– Le fait de manger halal. (2)
– Le fait de faire 5 prières au cours de la journée, selon des horaires souples, mais tout de même délimités.
– Vouloir élever ses enfants selon les principes de notre religion
– …
La liste est très loin d’être exhaustive, ce ne sont que quelques exemples.
Le fait de limiter des pratiques religieuses individuelles, c’est une atteinte à la liberté de culte. Comment en est-on arrivés à devoir se justifier sur des choses aussi basiques et personnelles, qui de plus relèvent des droits de l’Homme?
Un tableau alarmiste :
Les médias et certains politiques font passer des minorités et des faits isolés pour la norme. Un musulman frappe un médecin à l’hôpital, car il veut que sa femme soit vue par une femme… On nous parle de lui encore bien des années après. Combien de reportages sur les extrémistes musulmans? Un chaque semaine, si ce n’est plus.
La généralisation est telle que les raccourcis sont nombreux :
– Un musulman est un arabe.
Alors que la grande majorité des musulmans dans le monde est asiatique. Les musulmans se répartissent à 61,9 % en Asie, 20,1 % en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, 15,3 % en Afrique subsaharienne, 2,4 % en Europe (3). Mais en Europe, qui le sait?
– Les musulmans sont des étrangers.
Alors que bien des musulmans de France sont des Français. Nés en France.
– Il y a des femmes qui portent la burka en France.
Je n’ai jamais vu de burka de mes propres yeux. Éventuellement quelques femmes en niqab, et encore, c’était déjà rare avant la loi récente l’interdisant dans la rue… On nous parle de burka pour que les gens fassent immédiatement le rapprochement avec l’Afghanistan et les talibans. Leur donner l’impression que les talibans sont à nos portes et que le danger est palpable.
– Les femmes voilées sont soumises.
Les femmes qui ne portent pas le foulard sont-elles forcément moins soumises? Le fait de porter une mini-jupe et/ou d’être présentée comme une valeur commerciale sur des publicités pour faire vendre toute sorte de produits n’est-il pas une soumission aux désirs masculins bien plus pernicieuse?
Dans les faits, on infantilise la femme musulmane pratiquante pour justifier un traitement infantilisant : on va la libérer malgré elle, car elle n’est pas capable de savoir ce qui est bon pour elle-même.
– Les convertis le font pour pouvoir se marier avec un(e) musulman(e).
Impossible pour beaucoup d’Occidentaux d’admettre qu’un des leurs puisse se convertir à l’Islam par conviction sincère. Quand les gens apprennent qu’on est converti(e), une des premières questions, c’est : “Ah, ton mari/ta femme est maghrébin(e)?“
Mon mari est français d’origine. Moi-même, je suis franco-suisse. Pas de naturalisation dans nos familles respectives. Lorsque nous nous sommes rencontrés, nous étions tous les deux convertis depuis plusieurs années. Ce n’est qu’un exemple, les musulmans convertis ont chacun leur propre histoire. Mais il faut arrêter de tomber dans le raccourci facile des conversions pour le mariage.