L’enquête d’Insaf décrit des attitudes très dures
Précarité et exclusion… le lot quotidien des mères et leurs enfants
Mises au ban de la société, de nombreuses mères célibataires sont contraintes à la mendicité et la prostitution
Exclusion sociale, abandon ou violence familiale, errance, précarité… c’est le lot quotidien des mères célibataires au Maroc. Elles sont 27.199 mères (2009) célibataires, ayant eu des enfants hors mariage de gré ou de force. Toute leur vie, elles devront payer «cette faute» à une société implacable. Une étude nationale, réalisée en 2010 par le cabinet Amers pour le compte de l’association Insaf, a révélé que les mères célibataires souffrent de la cruauté de leurs concitoyens à leur égard. «Les gens manquent de rahma (de compassion)», témoignent en majorité les mères célibataires.
Pour beaucoup, le projet de vie est inexistant dans la mesure où «toutes leurs chances de réussite sont anéanties». D’autres se disent «dévastées» par les bouleversements de leur présent, par un futur «voilé» qui s’appréhende et se perçoit dans le désarroi et l’anxiété.
La distinction entre les femmes ayant eu recours au secteur associatif et celles ayant eu à gérer leur condition de mère célibataire sans aucun soutien est flagrante. Si les premières arrivent à mieux surmonter leurs difficultés, l’état psychique de ces femmes est tout autant malmené.
Le sentiment d’épuisement, le découragement et la perception d’être «au bout du rouleau», les caractérisent. En plus d’être désespérées, elles se sentent très coupables. De nombreuses mères ont le sentiment de n’avoir d’autres solutions que la prostitution. «Tu vis au moins tranquille d’un côté. Ton fils tu peux lui donner à manger, tu payes ton loyer, tu ne vas pas tendre la main pour un morceau de pain… même si toi tu es finie…», selon le témoignage d’une mère célibataire cité dans l’étude. D’autres ont opté pour l’exil… elles ont émigré vers d’autres villes pour travailler comme des ouvrières ou femmes de ménage. En tout état de cause, elles sont convaincues que leur avenir est sans issue avec pour seul programme la misère et l’exclusion. De fait, la majorité des mères célibataires vivent dans la précarité la plus extrême et dans des logements insalubres. «J’ai été choyée par ma famille, et je me retrouve du jour au lendemain dans une baraque de bidonville… tu partages une chambre où il n’y a même pas de fenêtre…tu ne respires pas la nuit…», selon un autre témoignage. A cela s’ajoutent la maltraitance et les pressions pour abandonner l’enfant. Pressions qui commencent à la grossesse et qui s’exercent par la famille, les amis, le personnel hospitalier, etc.
Précarité et exclusion… le lot quotidien des mères et leurs enfants
Mises au ban de la société, de nombreuses mères célibataires sont contraintes à la mendicité et la prostitution
Exclusion sociale, abandon ou violence familiale, errance, précarité… c’est le lot quotidien des mères célibataires au Maroc. Elles sont 27.199 mères (2009) célibataires, ayant eu des enfants hors mariage de gré ou de force. Toute leur vie, elles devront payer «cette faute» à une société implacable. Une étude nationale, réalisée en 2010 par le cabinet Amers pour le compte de l’association Insaf, a révélé que les mères célibataires souffrent de la cruauté de leurs concitoyens à leur égard. «Les gens manquent de rahma (de compassion)», témoignent en majorité les mères célibataires.
Pour beaucoup, le projet de vie est inexistant dans la mesure où «toutes leurs chances de réussite sont anéanties». D’autres se disent «dévastées» par les bouleversements de leur présent, par un futur «voilé» qui s’appréhende et se perçoit dans le désarroi et l’anxiété.
La distinction entre les femmes ayant eu recours au secteur associatif et celles ayant eu à gérer leur condition de mère célibataire sans aucun soutien est flagrante. Si les premières arrivent à mieux surmonter leurs difficultés, l’état psychique de ces femmes est tout autant malmené.
Le sentiment d’épuisement, le découragement et la perception d’être «au bout du rouleau», les caractérisent. En plus d’être désespérées, elles se sentent très coupables. De nombreuses mères ont le sentiment de n’avoir d’autres solutions que la prostitution. «Tu vis au moins tranquille d’un côté. Ton fils tu peux lui donner à manger, tu payes ton loyer, tu ne vas pas tendre la main pour un morceau de pain… même si toi tu es finie…», selon le témoignage d’une mère célibataire cité dans l’étude. D’autres ont opté pour l’exil… elles ont émigré vers d’autres villes pour travailler comme des ouvrières ou femmes de ménage. En tout état de cause, elles sont convaincues que leur avenir est sans issue avec pour seul programme la misère et l’exclusion. De fait, la majorité des mères célibataires vivent dans la précarité la plus extrême et dans des logements insalubres. «J’ai été choyée par ma famille, et je me retrouve du jour au lendemain dans une baraque de bidonville… tu partages une chambre où il n’y a même pas de fenêtre…tu ne respires pas la nuit…», selon un autre témoignage. A cela s’ajoutent la maltraitance et les pressions pour abandonner l’enfant. Pressions qui commencent à la grossesse et qui s’exercent par la famille, les amis, le personnel hospitalier, etc.