Moussayer

Dr Moussayer khadija : maladies auto-immunes
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Les maladies rénales chroniques ont tout pour faire peur, alors qu’avec une attention minutieuse, on peut ralentir leur progression et même bien les contrôler. Cela passe en particulier par une bonne observance de l’hygiène de vie du patient.

Il faut d’abord savoir que nombre total de malades souffrant d’insuffisance rénale est difficile à évaluer car elle ne se manifeste que lorsqu’elle a atteint un stade très avancé, parfois au bout de plusieurs dizaines d’années d’évolution silencieuse. Ainsi elle se manifeste rarement avant 45 ans, et sa prévalence augmente avec l’âge, notamment après 65 ans. En fait la plupart des gens ignorent l’état réel de leurs reins.
Quelque soit son état (malade ou en bonne santé), le fonctionnement des reins dépendent avant tout de notre mode de vie (hygiène alimentaire, tabagie, activités physiques, usage raisonné des médicaments…).On peut affirmer que les 8 règles pour prendre soin de ses reins se résument en : 1. Bois suffisamment 2. Mange sainement 3. Garde un poids sain 4. Pratique une activité sportive régulière 5. Surveille ta tension artérielle 6. Ne fume pas 7. Surveille ta glycémie 8. Réduis ta consommation de sel et de plats préparés.
I/ Un régime équilibrée et adaptée cas de maladie rénale chronique
La diététique tient une place fondamentale dans le traitement de l'insuffisance rénale et la nutrition adoptée par malade doit tenir compte du stade de la maladie. Toutes les règles à suivre sans exception doivent être discutées et s’établir en concertation avec le médecin traitant et/ou éventuellement un diététicien
Il est d’abord important de manger à un rythme chronologique régulier (3 repas par jour) et d'avoir une alimentation variée, équilibrée et calorique.
Il est conseillé de boire en moyenne 1,5 litre d'eau ou de boissons non sucrées et non alcoolisées. L’alcool est fortement déconseillé. Si le malade est enclin à la formation de calculs rénaux, au moins deux litres d'eau seront nécessaires en moyenne durant la journée (et un verre d'eau quand on se lève la nuit) pour assurer la fonction urinaire.
La diminution de la consommation de sel est recommandée (en général, pas plus de 6 g par jour). Pour cela, il faut éviter en particulier de trop consommer de plats industriels riches en sel (plats préparés, biscuits apéritifs...).
II/ Le tabac en accusation
Les métaux lourds (cadmium, plomb) présents dans la fumée s’accumulent dans le rein en entraînant des lésions. Le tabac est donc – à lui seul – un facteur de risque et d’aggravation de la dégradation de la fonction rénale. Des études ont d’ailleurs montré que le risque de développer une pathologie rénale chronique est 2,6 fois plus élevé pour les fumeurs et la survie est significativement plus basse chez les patients fumeurs.Le tabac constitue aussi un facteur provoquant ou accélérant la progression d’autres maladies qui inter-réagissent avec le rein. La nicotine entraîne en effet une élévation des résistances vasculaires, induisant une augmentation de la pression artérielle et l’arrivée d’une hypertension artérielle (HTA). Cette dernière provoque à son tour une diminution du débit de filtration rénal. Le tabagisme induitégalement une diminution de la production de l’urine, la diurèse, par stimulation (hypophysaire) de la sécrétion del’hormone antidiurétique (ADH) ou vasopressinequi a pour fonction de favoriser la réabsorption de l'eau par l'organisme. Cela peut avoir pour conséquence de causer des œdèmes.

III/La prise en charge médicale de la maladie

Le suivi d’une maladie rénale chronique est normalement mené surtout quand les atteintes s’aggravent - par une équipe pluridisciplinaire en coordination avec le médecin de famille comprenant, en fonction des organes touchés, néphrologue, cardiologue, diabétologue, spécialiste en médecine interne, diététicien, infirmier, psychologue, tabacologue… Le médecin « référent » de famille (quasi obligatoire en Europe) n’est malheureusement pas encore entrée dans les habitudes de la plupart des maghrebins (faute de moyens financiers aussi) alors que cela devrait être la personne qui centralise toute l’information médicale vous concernant.

On notera que le spécialiste en médecine interne, encore appelé « interniste » (une spécialité quelque peu méconnue au Maroc) soigne notamment les patients qui présentent plusieurs organes malades, ou atteints simultanément de plusieurs maladies ; Il est le spécialiste par excellence des maladies auto-immunes où les atteintes rénales sont fréquentes et potentiellement graves (cf vidéo en arabe). Ces maladies sont très diverses comme la maladie de Basedow qui touche la thyroïde, le diabète de type qui touche le pancréas, le lupus, la polyarthrite rhumatoïde; le syndrome de Gougerot-Sjögren, la spondylarthrite…
 
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