VeraBien
VIB
@mam80, @TIGELLIUS et aux autres qui auront le courage de lire cet article certes très long mais fort intéressant sur l'émergence du mouvement des GJ et le poids - qui perso me fait plutôt flipper - de Facebook et de la "bulle cognitive" des réseaux sociaux qui, in fine, obligent leurs utilisateurs à la radicalisation car exposés aux seuls contenus les plus clivants, sans contrepoids.
Plongée dans les comptes Facebook des "gilets jaunes"
Comment une pétition en ligne et un appel Facebook, semblables à des milliers d’autres, ont-ils pu aboutir en quelques semaines à la constitution du mouvement des "gilets jaunes" ? Que révèle ensuite l'analyse des pages Facebook de ses principales figures médiatiques, que sont Maxime Nicolle et Eric Drouet ?
Pour la Fondation Jean-Jaurès, le journaliste Roman Bornstein s'est plongé dans les groupes Facebook des "gilets jaunes". Un travail qui permet d'éclairer la nature de ce mouvement et l'imaginaire politique de ses meneurs.
Dans la première partie de cette note, il revient sur la constitution du mouvement et analyse le rôle des algorithmes de Facebook dans sa constitution. Dans un second volet, il se penche sur les profils Facebook et les déclarations des principaux leaders : Maxime Nicolle et Eric Drouet.
La note, dont les conclusions politiques appartiennent à la Fondation Jean-Jaurès, a été éditée par la rédaction de "l'Obs". C.B et R.N
Facebook, le QG numérique des "gilets jaunes"
Depuis sa naissance médiatique au cours de la première moitié du mois d’octobre 2018, ce mouvement a été présenté comme une éruption sociale à la fois inédite et spontanée : un collectif citoyen dont l’absence revendiquée de dirigeants, le refus ostensible de toute coordination partisane et l’évolution constante des revendications rendraient par nature impossible ou biaisée toute tentative d’en identifier la coloration politique.
Si cette vision a pu prévaloir dans la confusion des premières semaines, le recul et un examen attentif des dynamiques à l’œuvre dans les groupes Facebook des "gilets jaunes" permettent à présent de porter un regard plus nuancé sur ce mouvement, que l’on s’intéresse à la façon dont il s’est constitué, à son processus de structuration ou à la réalité de ses ambitions.
Tout commence le 29 mai 2018 quand Priscillia Ludosky, une ancienne employée de banque devenue autoentrepreneuse dans la vente de produits cosmétiques, crée sur la plateforme Change.org une pétition en ligne qu’elle intitule : "Pour une Baisse des Prix du Carburant à la Pompe !" Comme pour la quasi-totalité des pétitions de ce type, elle ne reçoit dans un premier temps qu’un nombre insignifiant de signatures. En plus de démarches effectuées auprès de la mairie de sa ville de Seine-et-Marne pour faire connaître son initiative, Priscillia Ludosky passe l’été à publier la pétition sur son compte Facebook afin d’appeler ses proches à la signer, avec un succès là encore mitigé, même si la hausse des prix du carburant constatée à l’arrivée de l’automne l’aide à gagner quelques centaines de signatures.
[...]
Plongée dans les comptes Facebook des "gilets jaunes"
Comment une pétition en ligne et un appel Facebook, semblables à des milliers d’autres, ont-ils pu aboutir en quelques semaines à la constitution du mouvement des "gilets jaunes" ? Que révèle ensuite l'analyse des pages Facebook de ses principales figures médiatiques, que sont Maxime Nicolle et Eric Drouet ?
Pour la Fondation Jean-Jaurès, le journaliste Roman Bornstein s'est plongé dans les groupes Facebook des "gilets jaunes". Un travail qui permet d'éclairer la nature de ce mouvement et l'imaginaire politique de ses meneurs.
Dans la première partie de cette note, il revient sur la constitution du mouvement et analyse le rôle des algorithmes de Facebook dans sa constitution. Dans un second volet, il se penche sur les profils Facebook et les déclarations des principaux leaders : Maxime Nicolle et Eric Drouet.
La note, dont les conclusions politiques appartiennent à la Fondation Jean-Jaurès, a été éditée par la rédaction de "l'Obs". C.B et R.N
Facebook, le QG numérique des "gilets jaunes"
Depuis sa naissance médiatique au cours de la première moitié du mois d’octobre 2018, ce mouvement a été présenté comme une éruption sociale à la fois inédite et spontanée : un collectif citoyen dont l’absence revendiquée de dirigeants, le refus ostensible de toute coordination partisane et l’évolution constante des revendications rendraient par nature impossible ou biaisée toute tentative d’en identifier la coloration politique.
Si cette vision a pu prévaloir dans la confusion des premières semaines, le recul et un examen attentif des dynamiques à l’œuvre dans les groupes Facebook des "gilets jaunes" permettent à présent de porter un regard plus nuancé sur ce mouvement, que l’on s’intéresse à la façon dont il s’est constitué, à son processus de structuration ou à la réalité de ses ambitions.
Tout commence le 29 mai 2018 quand Priscillia Ludosky, une ancienne employée de banque devenue autoentrepreneuse dans la vente de produits cosmétiques, crée sur la plateforme Change.org une pétition en ligne qu’elle intitule : "Pour une Baisse des Prix du Carburant à la Pompe !" Comme pour la quasi-totalité des pétitions de ce type, elle ne reçoit dans un premier temps qu’un nombre insignifiant de signatures. En plus de démarches effectuées auprès de la mairie de sa ville de Seine-et-Marne pour faire connaître son initiative, Priscillia Ludosky passe l’été à publier la pétition sur son compte Facebook afin d’appeler ses proches à la signer, avec un succès là encore mitigé, même si la hausse des prix du carburant constatée à l’arrivée de l’automne l’aide à gagner quelques centaines de signatures.
[...]