Poésie et érotisme

Nalinux

It's not a bug, it's a feature.
« Mon cher George,



J'ai quelque chose de bête et de ridicule à vous dire. Je vous l'écris sottement, au lieu de vous l'avoir dit au retour de cette promenade, j'en serai désolé ce soir. Vous allez me rire au nez, me prendre pour un faiseur de phrases dans tous mes rapports avec vous jusqu'ici. Vous me mettrez à la porte et vous croirez que je mens : je suis amoureux de vous, je le suis depuis le premier jour où j'ai été chez vous. J'ai cru que je m'en guérirais, en vous voyant tout simplement à titre d'ami. Il y a beaucoup de choses dans votre caractère qui pouvaient m'en guérir. J'ai tâché de me le persuader tant que j'ai pu ; mais je paye trop cher les moments que je passe avec vous. J'aime mieux vous le dire, et j'ai bien fait, parce que je souffrirai bien moins pour m'en guérir à présent, si vous me fermez votre porte.

Cette nuit j'avais résolu de vous faire dire que j'étais à la campagne ; mais je ne veux pas vous faire de mystères ni avoir l'air de me brouiller sans sujet.

Maintenant George, vous allez dire : « Encore un qui va m'ennuyer », comme vous dîtes. Si je ne suis pas tout à fait le premier venu pour vous, dîtes-moi, comme vous me l'auriez dit hier en me parlant d'un autre, ce qu'il faut que je fasse ; mais, je vous en prie, si vous voulez me dire que vous doutez de ce que je vous écris, ne me répondez plutôt pas du tout. Je sais comme vous pensez de moi, et j'espère rien en vous disant cela. Je ne puis qu'y perdre une amie et les seules heures agréables que j'aie passées depuis un mois. Mais je sais que vous êtes bonne, que vous avez aimé, et je me confie à vous non pas comme à une maîtresse, mais comme un camarade franc et loyal. George, je suis fou de me priver du plaisir de vous voir pendant le peu de temps que vous avez encore à passer à Paris avant votre voyage à la campagne et votre départ pour l'Italie, où nous aurions passé de belles nuits, si j'avais de la force. Mais la vérité est que je souffre et que la force me manque.

Alfred de Musset »
J aime bien les histoires de promenade.
 
« Mon cher George,



J'ai quelque chose de bête et de ridicule à vous dire. Je vous l'écris sottement, au lieu de vous l'avoir dit au retour de cette promenade, j'en serai désolé ce soir. Vous allez me rire au nez, me prendre pour un faiseur de phrases dans tous mes rapports avec vous jusqu'ici. Vous me mettrez à la porte et vous croirez que je mens : je suis amoureux de vous, je le suis depuis le premier jour où j'ai été chez vous. J'ai cru que je m'en guérirais, en vous voyant tout simplement à titre d'ami. Il y a beaucoup de choses dans votre caractère qui pouvaient m'en guérir. J'ai tâché de me le persuader tant que j'ai pu ; mais je paye trop cher les moments que je passe avec vous. J'aime mieux vous le dire, et j'ai bien fait, parce que je souffrirai bien moins pour m'en guérir à présent, si vous me fermez votre porte.

Cette nuit j'avais résolu de vous faire dire que j'étais à la campagne ; mais je ne veux pas vous faire de mystères ni avoir l'air de me brouiller sans sujet.

Maintenant George, vous allez dire : « Encore un qui va m'ennuyer », comme vous dîtes. Si je ne suis pas tout à fait le premier venu pour vous, dîtes-moi, comme vous me l'auriez dit hier en me parlant d'un autre, ce qu'il faut que je fasse ; mais, je vous en prie, si vous voulez me dire que vous doutez de ce que je vous écris, ne me répondez plutôt pas du tout. Je sais comme vous pensez de moi, et j'espère rien en vous disant cela. Je ne puis qu'y perdre une amie et les seules heures agréables que j'aie passées depuis un mois. Mais je sais que vous êtes bonne, que vous avez aimé, et je me confie à vous non pas comme à une maîtresse, mais comme un camarade franc et loyal. George, je suis fou de me priver du plaisir de vous voir pendant le peu de temps que vous avez encore à passer à Paris avant votre voyage à la campagne et votre départ pour l'Italie, où nous aurions passé de belles nuits, si j'avais de la force. Mais la vérité est que je souffre et que la force me manque.

Alfred de Musset »
Ils s'envoient des tas de messages codés et à la fin il n'a même pas la force de se faire George; et bien, Alfred, ce que je suis déçu. C'est ce qu'on appelle en latin avoir du suaviter in modo et manquer de fortifer in re. Une citation latine que je n'ai jamais oubliée. Elle a été dite par une amante de Talleyrand. A son propos. George aurait pu dire la même chose d'Alfred. Beaucoup de poésie, mais fort peu d'érotisme, en fait.
 

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
Contributeur
Sanguine

La fermeture éclair a glissé sur tes reins
Et tout l’orage heureux de ton corps amoureux
Au beau milieu de l’ombre
A éclaté soudain
Et ta robe en tombant sur le parqué ciré
N’a pas fait plus de bruit
Qu’une écorce d’orange tombant sur un tapis
Mais sous nos pieds
Ses petits boutons de nacre craquaient comme des pépins
Sanguine
Joli fruit
La pointe de ton sein
A tracé une nouvelle ligne de chance
Dans le creux de ma main
Sanguine
Joli fruit
Soleil de nuit.

Prévert
 

Drianke

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Le Condamné à mort

Ô viens mon ciel de rose, ô ma corbeille blonde !
Visite dans sa nuit ton condamné à mort.
Arrache-toi la chair, tue, escalade, mords,
Mais viens ! Pose ta joue contre ma tête ronde.

Nous n'avions pas fini de nous parler d'amour.
Nous n'avions pas fini de fumer nos gitanes.
On peut se demander pourquoi les Cours condamnent
Un assassin si beau qu'il fait pâlir le jour.

Amour viens sur ma bouche ! Amour ouvre tes portes !
Traverse les couloirs, descends, marche léger,
Vole dans l'escalier plus souple qu'un berger,
Plus soutenu par l'air qu'un vol de feuilles mortes...


Ce n'est pas ce matin que l'on me guillotine.
Je peux dormir tranquille. À l'étage au-dessus
Mon mignon paresseux, ma perle, mon Jésus
S'éveille. Il va cogner de sa dure bottine
À mon crâne tondu.

Jean Genet
 

Drianke

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Baiser

Quand ton col de couleur rose
Se donne à mon embrassement
Et ton oeil languit doucement
D’une paupière à demi close,

Mon âme se fond du désir
Dont elle est ardemment pleine
Et ne peut souffrir à grand’peine
La force d’un si grand plaisir.

Puis, quand s’approche de la tienne
Ma lèvre, et que si près je suis
Que la fleur recueillir je puis
De ton haleine ambroisienne,

Quand le soupir de ces odeurs
Où nos deux langues qui se jouent
Moitement folâtrent et nouent,
Eventent mes douces ardeurs,

Il me semble être assis à table
Avec les dieux, tant je suis heureux,
Et boire à longs traits savoureux
Leur doux breuvage délectable.

Si le bien qui au plus grand bien
Est plus prochain, prendre ou me laisse,
Pourquoi me permets-tu, maîtresse,
Qu’encore le plus grand soit mien?

As-tu peur que la jouissance
D’un si grand heur me fasse dieu?
Et que sans toi je vole au lieu
D’éternelle réjouissance?

Belle, n’aie peur de cela,
Partout où sera ta demeure,
Mon ciel, jusqu’à tant que je meure,
Et mon paradis sera là.

JOACHIM DU BELLAY (1542)
 

Drianke

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Contributeur
Concordances

Dieu fit le ***, ogive énorme,
Pour les chrétiens,
Et le ***, plein-cintre difforme,
Pour les païens ;
Pour les sétons et les cautères,
Il fit les poix,
Et pour les pines solitaires,
Il fit les doigts.

Théophile Gautier

:D
 

Drianke

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Contributeur
Les poètes l’ont si bien dit

Je te salue, Ô merveillette fente,
Qui vivement entre ces flancs reluis;
Je te salue, Ô bienheureux pertuis,
Qui rend ma vie heureusement contente!

C’est toi qui fais que plus ne me tourmente
L’archer volant qui causait mes ennuis;
T’ayant tenu seulement quatre nuits
Je sens sa force en moi déjà plus lente.

Ô petit trou, trou mignard, trou velu,
D’un poil folet mollement crespelu,
Qui à ton gré domptes les plus rebelles:

Tous vers galans devraient, pour t’honorer,
A beaux genoux te venir adorer,
Tenant au poing leurs flambantes chandelles!

Pierre de Ronsard (1570)
 
A

AncienMembre

Non connecté
Les poètes l’ont si bien dit

Je te salue, Ô merveillette fente,
Qui vivement entre ces flancs reluis;
Je te salue, Ô bienheureux pertuis,
Qui rend ma vie heureusement contente!

C’est toi qui fais que plus ne me tourmente
L’archer volant qui causait mes ennuis;
T’ayant tenu seulement quatre nuits
Je sens sa force en moi déjà plus lente.

Ô petit trou, trou mignard, trou velu,
D’un poil folet mollement crespelu,
Qui à ton gré domptes les plus rebelles:

Tous vers galans devraient, pour t’honorer,
A beaux genoux te venir adorer,
Tenant au poing leurs flambantes chandelles!

Pierre de Ronsard (1570)

J'aime les poètes de l'époque ! :D Ils nous emmènent loin de la sage poésie de salon des siècles suivants.
 
Les poètes l’ont si bien dit

Je te salue, Ô merveillette fente,
Qui vivement entre ces flancs reluis;
Je te salue, Ô bienheureux pertuis,
Qui rend ma vie heureusement contente!

C’est toi qui fais que plus ne me tourmente
L’archer volant qui causait mes ennuis;
T’ayant tenu seulement quatre nuits
Je sens sa force en moi déjà plus lente.

Ô petit trou, trou mignard, trou velu,
D’un poil folet mollement crespelu,
Qui à ton gré domptes les plus rebelles:

Tous vers galans devraient, pour t’honorer,
A beaux genoux te venir adorer,
Tenant au poing leurs flambantes chandelles!

Pierre de Ronsard (1570)

On les a pas étudié ceux la au lycée :D
 

Drianke

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Contributeur
tu devrais te faire les poètes encore plus anciens que ceux là du côté de la Perse, de l'Arabie, l'Egypte, l'Inde, la Chine par exemple ou le Japon...tout n'est pas traduit en français par contre...

J'aime les poètes de l'époque ! :D Ils nous emmènent loin de la sage poésie de salon des siècles suivants.
 
A

AncienMembre

Non connecté
tu devrais te faire les poètes encore plus anciens que ceux là du côté de la Perse, de l'Arabie, l'Egypte, l'Inde, la Chine par exemple ou le Japon...tout n'est pas traduit en français par contre...

Pour ce qui est de la Perse, je connais quelques classiques. Mais pour les autres, j'ai des lacunes !

Voici déjà un quatrain de Hâfez (traduit par Gilbert Lazare il me semble) :

Décoiffé, le front moite, souriant, et ivre,
Col déchiré, poème en bouche et verre en main,

le regard querelleur et la lèvre ironique,
hier, à minuit, il vint me voir et, s'asseyant,

penché sur moi, il demanda, d'une voix triste :
« dors-tu, ô toi qui m'aimes depuis si longtemps ?... »

L'amant auquel, la nuit, on sert un pareil vin :
qu'il s'en enivre ! ou, qu'en amour, il soit païen !

Va, dévot, et ne donne pas tort aux ivrognes :
boire est leur destinée, et ils n'y peuvent rien !

Pour moi, je bus tout ce qu'Il versa dans ma coupe,
que ce fût vin d'ivrogne ou vin de Paradis…

Combien, pour Hâfez et d'autres, ont brisé de repentirs
la Beauté, avec ses boucles, et la Coupe, avec son tire !
 

Drianke

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Contributeur
A une robe rose

Que tu me plais dans cette robe
Qui te déshabille si bien,
Faisant jaillir ta gorge en globe,
Montrant tout nu ton bras païen !

Frêle comme une aile d’abeille,
Frais comme un coeur de rose-thé,
Son tissu, caresse vermeille,
Voltige autour de ta beauté.

De l’épiderme sur la soie
Glissent des frissons argentés,
Et l’étoffe à la chair renvoie
Ses éclairs roses reflétés.

D’où te vient cette robe étrange
Qui semble faite de ta chair,
Trame vivante qui mélange
Avec ta peau son rose clair ?

Est-ce à la rougeur de l’aurore,
A la coquille de Vénus,
Au bouton de sein près d’éclore,
Que sont pris ces tons inconnus ?

Ou bien l’étoffe est-elle teinte
Dans les roses de ta pudeur ?
Non ; vingt fois modelée et peinte,
Ta forme connaît sa splendeur.

Jetant le voile qui te pèse,
Réalité que l’art rêva,
Comme la princesse Borghèse
Tu poserais pour Canova.

Et ces plis roses sont les lèvres
De mes désirs inapaisés,
Mettant au corps dont tu les sèvres
Une tunique de baisers.

Théophile Gautier
La comédie de la mort
 

Drianke

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Contributeur
Allons! Je, toi...

Si l'androgynie te lasse
(Que chaqu'une reste à sa place!)
Revient vers celles qui dépassent
Si les entre deux t'indiffèrent
Si les vrais femmes te sont chères
(En gros celles que tu préfères!)
Comme amie ou même amante
Aime donc les opulentes
Celles qui montrent de la chair
Si la douceur est débordante
Tu oublieras l'anorexique
Et ses rondeurs microscopiques
Découvre donc les plantureuses
(Jamais sans faim toujours heureuses!)
Leur cuisse souple est conquérante
Leur fesse ronde est si marante
Leur jour de gloire est arrivé
Celui où l'œil impur se fronce
Devant le féroce qui fonce
Ses armes prêtes à toutes épreuves
L'étendard levé est la preuve
Que vont s'abreuver les sillons
Où jusqu'au bout nous bataillons
Aux armes, etc.

André Cayrel

 

Drianke

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L'immaculée conception
... L'amour a toujours le temps.

Il a devant lui le front d'où semble venir la pensée, les yeux qu'il s'agira tout à l'heure de distraire de leur regard, la gorge dans laquelle se cailleront les sons, il a les seins et le fond de la bouche. Il a devant lui les plis inguinaux, les jambes qui couraient, la vapeur qui descend de leurs voiles, il a le plaisir de la neige qui tombe devant la fenêtre. La langue dessine les lèvres, joint les yeux, dresse les seins, creuse les aisselles, ouvre la fenêtre; la bouche attire la chair de toutes ses forces, elle sombre dans un baiser errant, elle remplace la bouche quelle a prise, c'est le mélange du jour et de la nuit. Les bras et les cuisses de l'homme sont liés aux bras et aux cuisses de la femme, le vent se mêle à la fumée, les mains prennent l'ensemble des désirs...

P. Eluard et A. Breton
 

Drianke

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Contributeur
L'amour l'après-midi

Chaleur... Midi passé. Au beau milieu du lit,
je me suis allongé pour prendre du repos.
Un volet reste clos, et l'autre bâille un peu :
la lumière ressemble à celle d'un sous-bois,
D'un crépuscule à l'heure où Phébus se retire,
ou quand la nuit n'est plus, sans qu'il fasse encor jour.
Lumière que l'on offre aux amantes timides :
c'est l'abri espéré par leur chaste pudeur.
Corinne m'a rejoint, tunique dénouée,
ses cheveux en bandeaux me cachent son cou blanc.
Telle, Sémiramis allait vers son époux,
et telle fut Laïs, aux si nombreux amants.
J'arrachai la tunique : elle ne gênait guère,
(si fine) — elle luttait pour en rester vêtue.
Elle luttait, mais sans vraiment vouloir gagner,
et ne fut point fâchée de se rendre, vaincue...
Quand sans voile elle se dressa devant mes yeux,
sur son corps tout entier, nul défaut, nulle part.
Ses épaules, ses bras, que je vis et touchai!
La forme de ses seins, faite pour les caresses !
Et ce ventre si plat sous cette gorge intacte !
La hanche, douce et pleine, et la cuisse, si jeune!
Des détails ? À quoi bon ? Tout méritait éloge
et tout contre mon corps je serrai son corps nu.
Le reste... Fatigués, nous dormîmes ensemble.
Ah ! donnez-moi souvent un tel après-midi !

(Les amours)
Ovide (43 AV. J.C. - vers 18 APR J.C.)
 

Drianke

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Contributeur
hahahaha trop fort...tu as celle ci qu'il faut décoder nous dirons...

Lettre de Georges Sand...

Je suis très émue de vous dire que j'ai
bien compris l'autre soir que vous aviez
toujours une envie folle de me faire
danser. Je garde le souvenir de votre
baiser et je voudrais bien que ce soit
là une preuve que je puisse être aimée
par vous. Je suis prête à vous montrer mon
affection toute désintéressée et sans cal-
***, et si vous voulez me voir aussi
vous dévoiler sans artifice mon âme
toute nue, venez me faire une visite.
Nous causerons en amis, franchement.
Je vous prouverai que je suis la femme
sincère, capable de vous offrir l'affection
la plus profonde comme la plus étroite
en amitié, en un mot la meilleure preuve
dont vous puissiez rêver, puisque votre
âme est libre. Pensez que la solitude où j'ha-
bite est bien longue bien dure et souvent
difficile. Ainsi en y songeant j'ai l'âme
grosse. Accourrez donc vite et venez me la
faire oublier par l'amour où je veux me
mettre.


Alfred de Musset et Georges Sand étaient de sacrés pervers
Ils ne prenaient leur pieds qu'en sautant ...des lignes ou des mots !

Voici sa réponse

Quand je mets a vos pieds un éternel hommage,
Voulez-vous qu'un instant je change de visage ?
Vous avez capturé les sentiments d'un cœur
Que pour vous adorer forma le créateur.
Je vous chéris, amour, et ma plume en délire
Couche sur le papier ce que je n'ose dire.
Avec soin de mes vers lisez les premiers mots,
Vous saurez quel remède apporter à mes maux.
 
Elles savaient parler crument les femmes de l époque :eek:
hahahaha trop fort...tu as celle ci qu'il faut décoder nous dirons...

Lettre de Georges Sand...

Je suis très émue de vous dire que j'ai
bien compris l'autre soir que vous aviez
toujours une envie folle de me faire
danser. Je garde le souvenir de votre
baiser et je voudrais bien que ce soit
là une preuve que je puisse être aimée
par vous. Je suis prête à vous montrer mon
affection toute désintéressée et sans cal-
***, et si vous voulez me voir aussi
vous dévoiler sans artifice mon âme
toute nue, venez me faire une visite.
Nous causerons en amis, franchement.
Je vous prouverai que je suis la femme
sincère, capable de vous offrir l'affection
la plus profonde comme la plus étroite
en amitié, en un mot la meilleure preuve
dont vous puissiez rêver, puisque votre
âme est libre. Pensez que la solitude où j'ha-
bite est bien longue bien dure et souvent
difficile. Ainsi en y songeant j'ai l'âme
grosse. Accourrez donc vite et venez me la
faire oublier par l'amour où je veux me
mettre.
 

nwidiya

Moulate Chagma Lmech9o9a 🤣
Super Modératrice
hahahaha trop fort...tu as celle ci qu'il faut décoder nous dirons...

Lettre de Georges Sand...

Je suis très émue de vous dire que j'ai
bien compris l'autre soir que vous aviez
toujours une envie folle de me faire
danser. Je garde le souvenir de votre
baiser et je voudrais bien que ce soit
là une preuve que je puisse être aimée
par vous. Je suis prête à vous montrer mon
affection toute désintéressée et sans cal-
***, et si vous voulez me voir aussi
vous dévoiler sans artifice mon âme
toute nue, venez me faire une visite.
Nous causerons en amis, franchement.
Je vous prouverai que je suis la femme
sincère, capable de vous offrir l'affection
la plus profonde comme la plus étroite
en amitié, en un mot la meilleure preuve
dont vous puissiez rêver, puisque votre
âme est libre. Pensez que la solitude où j'ha-
bite est bien longue bien dure et souvent
difficile. Ainsi en y songeant j'ai l'âme
grosse. Accourrez donc vite et venez me la
faire oublier par l'amour où je veux me
mettre.

hahahahahahaha masskhote :D
 
RÊVE INTERDIT
-------------------------
Dans mes rêves,
Je te vois perplexe
T'approcher finement de moi
Telle la légèreté d'une plume...
Je t'embrasse sur tes lèvres humides
Y déposant un doux baiser mouillé
Doucement, tu fais onduler ton corps
Tel un serpent contre moi.
Je t'enlace de ton étreinte
Chaleureusement érotique.
Ton corps se tord
D'excitantes convulsions amoureuses.
L'ardeur de ton être m'enivre de désir
Les plus imaginaires.
Je te caresse tendrement
De mille façons
Sur ta douce peau.
Je te prends tel un étalon
Impétueusement fougueux...
Tu canalises ma hardiesse
Afin que mes caresses
Glissent doucement
Sur tes parties les plus envoûtantes
D'une douceur à damnée le plus innocent.
Et nos étreintes puissantes nous font suer
De plaisir les plus secrets.
Nos tabous s'envolent
Face au désir amoureux
Et ce rêve ne cesse,
Ne cesse,
Ne cesse.
 
Complètement d'accord.

Dommage que trop de femmes tombent trop vite dans la vulgarité en confondant érotisme et sensualité avec pornographie.

L'érotisme est un art ondinne ... Il n'est pas donné à n'importe qui ... Et l'artiste dans le domaine érotique est une personne qui est capable d'éveiller le désir sexuel chez son partenaire et lui faire vivre le grand plaisir physique et sensuel... Tandis que la pornographie est la mère de tous les vices... Elle est plutôt un marché sexuel où l'on achète le plaisir.
 

ondinne

je pense donc je suis
VIB
Lorsque les poètes sont amoureux... :) observer leurs écrits et se laisser aller à l'envie d'être un jour celui ou celle qui saura faire brûler le papier sous la plume d'un amoureux....
On dit souvent aujourd'hui que les déclarations d'amour en poème sont un peu "prout-prout", mais il faut reconnaître que c'est un don de savoir jouer avec les mots et leur donner vie.


Adieu !

L’amour est libre il n’est jamais soumis au sort
O Lou le mien est plus fort encor que la mort
Un cœur le mien te suit dans ton voyage au Nord

Lettres Envoie aussi des lettres ma chérie
On aime en recevoir dans notre artillerie
Une par jour au moins une au moins je t’en prie

Lentement la nuit noire est tombée à présent
On va rentrer après avoir acquis du zan
Une deux trois A toi ma vie A toi mon sang

La nuit mon coeur la nuit est très douce et très blonde
O Lou le ciel est pur aujourd’hui comme une onde
Un cœur le mien te suit jusques au bout du monde

L’heure est venue Adieu l’heure de ton départ
On va rentrer Il est neuf heures moins le quart
Une deux trois Adieu de Nîmes dans le Gard

4 fév. 1915


Adieu - Guillaume Apollinaire, Poèmes à Lou
 

Drianke

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Contributeur
Séguedille

Brune encore non eue,
Je te veux presque nue
Sur un canapé noir
Dans un jaune boudoir,
Comme en mil huit cent trente.

Presque nue et non nue
A travers une nue
De dentelles montrant
Ta chair où va courant
Ma bouche délirante.

Je te veux trop rieuse
Et très impérieuse,
Méchante et mauvaise et
Pire s’il te plaisait,
Mais si luxurieuse !

Ah ! ton corps noir et rose
Et clair de lune ! Ah ! pose
Ton coude sur mon cœur,
Et tout ton corps vainqueur,
Tout ton corps que j’adore !

Ah ! ton corps, qu’il repose
Sur mon âme morose
Et l’étouffe s’il le peut,
Si ton caprice veut !
Encore, encore, encore !

Splendides, glorieuses,
Bellement furieuses
Dans leurs jeunes ébats,
Fous mon orgueil en bas
Sous tes fesses joyeuses !

Verlaine
 
@Romantika : En me lisant, tu vas certainement revivre les très beaux moments qu'on a tous passés sur ce site qui m'est très cher

JE T'AIME

Je t'aime
Parce que le monde est vieux
Et que tu es encore jeune,
Parce que le monde est souffrant
Et tu es rayonnante de santé,
Parce que le monde pleure sans cesse,
De stress,
De détresse;
Et tu vis la grande fierté,
Enfin, parce que le monde s'enlise
Dans les péchés
Et tu émerges dans ta pudeur,
Et ta piété.

Tu éclos telle une rose céleste
Et ton front limpide
Réfracte les lumières blessantes.
Tu jaillis, source d'eau claire
Du fond des temps
Tu franchis les seuils interdits
Qui séparent le réel
De l'irréel,
le rêve du vécu.

Je t'aime
Parce que tu es l'autre face du monde,
Sa virginité,
Sa splendeur,
Sa beauté
Qui demeure au dessus,
A l'abris de ses fantasmes débridés,
De ses pollutions
Et de ses illusions.
Ce monde qu'on a souillé,
Brûlé,
Piétiné,
fossilisé,
Pourri
Par nos guerres, nos folies
Ce monde qui a honte de nous
Et qui tremble sous nos pieds
S'explose par des volcans meurtriers,
Se dessèche jusqu'à notre famine.
Viens donc, ma chère, danser
Comme un bel ange,
Comme une innocente gamine
Et charmer cet univers aveuglé.
Viens donc exaucer nos rêves les plus intimes,
Ressusciter tous nos espoirs
Puis chanter la gloire.

Je t'aime...
Je t'aime...
Je t'aime...
 
Très joli :)
@Romantika : En me lisant, tu vas certainement revivre les très beaux moments qu'on a tous passés sur ce site qui m'est très cher

JE T'AIME

Je t'aime
Parce que le monde est vieux
Et que tu es encore jeune,
Parce que le monde est souffrant
Et tu es rayonnante de santé,
Parce que le monde pleure sans cesse,
De stress,
De détresse;
Et tu vis la grande fierté,
Enfin, parce que le monde s'enlise
Dans les péchés
Et tu émerges dans ta pudeur,
Et ta piété.

Tu éclos telle une rose céleste
Et ton front limpide
Réfracte les lumières blessantes.
Tu jaillis, source d'eau claire
Du fond des temps
Tu franchis les seuils interdits
Qui séparent le réel
De l'irréel,
le rêve du vécu.

Je t'aime
Parce que tu es l'autre face du monde,
Sa virginité,
Sa splendeur,
Sa beauté
Qui demeure au dessus,
A l'abris de ses fantasmes débridés,
De ses pollutions
Et de ses illusions.
Ce monde qu'on a souillé,
Brûlé,
Piétiné,
fossilisé,
Pourri
Par nos guerres, nos folies
Ce monde qui a honte de nous
Et qui tremble sous nos pieds
S'explose par des volcans meurtriers,
Se dessèche jusqu'à notre famine.
Viens donc, ma chère, danser
Comme un bel ange,
Comme une innocente gamine
Et charmer cet univers aveuglé.
Viens donc exaucer nos rêves les plus intimes,
Ressusciter tous nos espoirs
Puis chanter la gloire.

Je t'aime...
Je t'aime...
Je t'aime...
 
لا شيء يذهب عقلي سواك...
فصوتك خمر...
وعيناك خمر...
جبينك خمر...
وجهك كأس الخمور جميعا...
<معتقة من قديم الزمان...
<وأنت الأناقة حين تمر بحانة قلبي...
<وحين تتيح لنا فرصة كي نراك...
<فتأتي جميع الحواس ركوعا ركوعا...

Je m'excuse pour ceux et celles qui n'ont aucune idée sur la langue Arabe.
Il s'agit d'un poème d'amour que je vais essayer de traduire :

Rien ne m'affole à part toi
Ta voix est un vin ...
Et tes yeux sont un vin...
Ton front est un vin...
Et ton visage est un verre de tous les vins...
Millésimes ...
Et toi, l'élégance quand tu passes dans le bar de mon coeur...
Et quand l'occasion se présente pour te voir
Tous les organes de sens arrivent agenouillés, agenouillés...
75234
 

Pièces jointes

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Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
Contributeur
On donnerait cher pour savoir ce qu'elles pensent.
Celles qui veulent ne pas être touchées.
Celles qui veulent qu'on les laissent faire.
Celles qui veulent qu'on les saisissent lentement.
Celles qui veulent frémir,
celles qui veulent frôler.
Celles qui ne savent pas ce qu'elles veulent.
Les habituées. Les novices.
Celles qui ne comprendront pas comment elles ont une fois dans leur vie permis cela.
Les désespérées.
Les folles.
Toutes les femmes sans mémoire, toutes les femmes sans lendemain...

Aragon
 

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
Contributeur
L'insecte

De tes hanches à tes pieds
je veux faire un long voyage

Moi, plus petit qu'un insecte

Je vais parmi ces collines,
elles sont couleur d'avoine
avec des traces légères
que je suis seul à connaître,
des centimètres roussis,
de blafardes perspectives.

Là se dresse une montagne.
Jamais je n'en sortirai.
Ô quelle mousse géante!
Et un cratère, une rose
de feu mouillé de rosée!

par tes jambes je descends
en filant en spirale
ou dormant dans le voyage
et j'arrive à tes genoux,
à leur ronde dureté
pareille aux âpres sommets
d'un continent de clarté.

Puis je glisse vers tes pieds
et vers les huits ouvertures
de tes doigts, fuseaux pointus,
tes doigts lents, péninsulaires,
et je tombe de leur haut
dans le vide du drap blanc
où je cherche,insecte aveugle
et affamé ton contour
de brûlante poterie !

Pablo Néruda
 
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