Ah, merci pour la precision.
Est-ce qu'on a une explication historique? Ca vient d'ou ces lois? Quel etait le contexte de l'epoque?
C'est assez compliqué l'histoire de la Belgique, surtout par la présence de multiples gouvernements qui fonctionnent en parallèle, chacun s'occupant de sa propre région.
Je peux essayer de résumer en tirant de gros traits, faut juste être bien conscient qu'on est très très loin d'un vrai travail d'historien.
Au tout début de l'histoire de la Belgique, le pays était relativement pauvre. Je parle d'une époque datant d'avant la révolution industrielle où la Belgique, grâce à ses charbonnage au sud (puis ses fonderies et aciéries) et ses ateliers de tissage au nord, est rentrée dans le top 5 des puissances industrielles mondiales.
L'enseignement s'est donc partagé assez "naturellement" entre le gouvernement et l'église catholique pour des questions de frais. L'église catholique ayant beaucoup plus de moyens qu'un pays très jeune et qui n'était validé que par un roi allemand obscur et une poignée de pays décidant de garantir la souveraineté d'un état tampon neutre dans une des zones où, traditionnellement, les puissances européennes venaient se taper dessus depuis le haut moyen-age (Waterloo étant une des dernières en date à cette époque).
L'état belge n'est pas laic mais neutre. Dans les faits, cela signifie que si l'état est totalement neutre (laic en fait) ainsi que ses représentants, rien n'empêche d'avoir :
- Des citoyens religieux affirmés comme tel
- Des écoles religieuses dont le diplôme est validé par l'état
- Des partis politiques religieux (les mouvements socio-chrétiens qui sont l'équivalent flamand de la révolution socialiste "pure" du coté wallon vers la fin de l'ère industrielle).
Aujourd'hui, chaque Communauté (la Communauté Française et la Communauté Flamande) gère l'école de son coté (depuis le schisme du pays dans un pseudo fédéralisme). Ces communautés ont pour "portefeuille" l'enseignement (du moins, les grandes parties mais pas toutes).
L'état valide les programmes de toutes les écoles sous son égide (sauf les écoles privées où c'est un peu plus complexe encore).
L'enseignement est subdivisé ainsi :
- Celui de l'état (en général il y a "athénée" dans le nom de l'école) qui est neutre par défaut. On propose dans ces écoles des cours de toute confession à la demande (et selon le nombre d'élèves demandeurs, minimum 5 pour un cours de mémoire) et l'école doit y pourvoir. Le cours "neutre" étant appelé "cours de "morale". Les enseignants sont désignés par des "désignateurs" (titre officiel des fonctionnaires) qui attribuent les places selon des règles complexes et le "pool" de profs qu'ils ont sous la main. Sauf pour les cours de religions où ils sont validés tant par l'état que par les instances reconnues de la religion sur le territoire belge.
- Celui des provinces (ou des communes), à peu près similaire sur les règles mais dont le budget est géré par ces sous-entités. Ici, ce sont le bourgmestre et l'échevin à l'enseignement (maire et secrétaire en France) qui désignent les enseignants.
- L'enseignement libre subventionné et confessionnel. L'école affiche une confession (juive, protestante, catholique, musulmane) et est en partie subventionnée par l'état selon le nombre d'élèves. Ces fonds et les autres revenus (assez variés) sont gérés par un Pouvoir Organisateur réuni, toujours, en ASBL. On fait pas ce qu'on veut au niveau des programmes mais par contre on engage qui on veut. La direction et le PO de l'école valide ou non l'entrée en fonction de ses enseignants. Pour la confession, du moment que la religion est reconnue par l'état comme telle (et non comme une secte), l'école peut être ce qu'elle veut. Les profs de religion sont ici proposés par la direction et validés par l'état et les instances reconnues de cette religion.
- L'enseignement libre subventionné et non-confessionnel. Même principe de subsides sauf qu'aucune religion n'est de mises (en gros, cours de morale neutre sans autre possibilités souvent). Il s'agit souvent, mais pas toujours, d'école dites "à pédagogie expérimentale". Les écoles en auto-gestion avec des élèves prenant part aux décisions de l'école (avec le même poids que les autres entités : corps enseignants, délégué des parents d'élèves). Pédagogie active, pédagogie de Freneit, méthode Decroly, etc...
Et ça, c'est juste pour l'enseignement habituel (général, technique de transition, technique de qualification et professionnel). Dans l'enseignement spécialisé, on trouve encore des multitudes de sous-catégories. C'est, en gros, l'enseignement aux handicapés (physique, mentaux, sourds, aveugles) ou certains cas plus spéciaux (caractériels, élèves difficiles ou en retard sans handicap, etc...). Avec chacun son type de structure (par exemple, des ateliers ouverts, fermés) ou d'infrastructure (matériels spécialisés par rapport aux handicaps).