1er décembre 1944 : Massacre de Thiaroye
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, alors que la France achève de se libérer, le gouvernement entame le renvoi en Afrique des
troupes coloniales qui, soit ont été internées dans des camps sur le territoire national après leur capture par les Allemands en 1940, soit ont participé à la libération du territoire lors du
débarquement de Provence.
Mille deux cents à mille six cents de ces tirailleurs originaires d'Afrique occidentale sont embarqués à Morlaix sur le
Circassia, le 5 novembre 1944. Arrivés au
Sénégal, ils sont hébergés dans le camp militaire de Thiaroye, près de Dakar. Là, ils espèrent recevoir enfin leur traitement et leur prime de démobilisation ainsi que le pécule que certains avaient mis de côté dans les camps où ils avaient été internés. Ces sommes leur avaient été dûment promises avant leur embarquement mais ils ne voient toujours rien venir. Quand un général fait l'inspection du camp, ils le reçoivent avec des insultes.
Au matin du 1er décembre 1944, irrité par ce tohubohu, le général Yves de Boisboissel, qui commande la place de Dakar, fait investir le camp par plus d'un millier de soldats coloniaux commandés par des officiers métropolitains et appuyés par quelques véhicules. Les officiers somment les mutins de rentrer le rang. Pour des raisons obscures, des coups de feu partent. C'est aussitôt un déchaînement La répression, brutale, se solde par plusieurs dizaines de victimes ; 70 selon les chiffres officiels publiés quelques mois plus tard.