C vrai

on te fait passer pour un snobinard
Kif walou hadchi
On s'éloigne de la cuisine
A part le biberon tu sais cuisiner ?
Je sais cuisiner…quand je veux... mais trop la flemme.
Par contre j'ai un palais fin. Li galo l fqih howa li kayne. Si je vous dis que c’est bon ? Alors c’est bon. Si vous me voyez silencieux… sachez qu’il y a anguille sous roche.
Cela dit, ça ne fait pas de moi un snob. Dans les années de vache maigre, je me contentais de ce qu’il y avait au frigo. Et s’il était vide… eh bien, même le Cérélac et les petits suisses des bébés y sont passés. Même la purée toute fade des nourrissons... du moment qu’il y avait un peu de vitamines et de protéines, je disais bismillah... Mais entre nous, la nourriture pour bébé… c’est d’un ennui gustatif. Heureusement qu’ils n’ont pas encore le vocabulaire pour se plaindre.
Mais pour revenir au vrai sujet. La cuisine s'apprend certes, mais chacun a une empreinte particulière dans sa cuisine, même si les ingrédients et les étapes sont strictement les mêmes. Comme on dit chez nous... koll we7da o mssirha. (C’est ta main qui décidera du goût)
J’en suis venu à constater à mes dépens... qu'il y a des femmes dont je ne peux simplement pas manger la cuisine. Peu importe le plat, peu importe la recette. Il y a une aura toujours un je-ne-sais-quoi… parfois la couleur, la texture, un souvenir (d'un cheveu par exemple), ou juste dans la manière dont elle dispose la nourriture dans l’assiette. Y a aussi la personne qui te sert. Parce qu'on mange avec les yeux d'abord... et mon père m'a raconté qu'il y avait une femme qui cuisinait comme un chef, mais si c'est elle qui servait, personne ne mangeait... Du coup, on demandait à quelqu’un d’autre de le faire. Il ne m’a pas dit pourquoi, mais apparemment elle avait un truc rhédibitoire : peut-être qu’elle ne se brossait pas les dents, ou qu’elle ne se lavait pas le visage… Je lui demanderai un de ces quatre.
Bref, à force d’avoir vécu des expériences désobligeantes, j’ai fini par éviter certaines invitations. Parce que franchement, le pire, c’est de devoir finir une assiette qui ne passe pas.
Autre coupe-appétit majeur : la présence d’un 9am9oum que je ne peux encadrer. Tu peux me dire : "Y aura chwa, y aura basttila... ". Ma réponse est simple : "
Ana ghir kass atay o nkoun mhanni m3a rassi bezzaf 3liya. Ghir siro... bsa7tkom"
Et j’ai une théorie, peut-être étrange, mais j’y crois dur comme fer : la qualité d’un plat, ou lmssir dyal lmra, tu peux le sentir rien qu’en regardant sa main. Je parle pas de sa beauté, mais l’aura, l’âme qui émane de cette main... y a une fréquence subtile que j'arrive à capter... SI j'aime pas sa main, difficile d'aimer sa cuisine... J'ai d'autres théories sur la main d'une femme... on se rend pas compte des toutes les infos qu'on peut en déduire. Mais bon, ça vaut ce que ça vaut... et rien ne vaut le goût d'un veau.