Cependant, les athées ont un avantage de taille: la méthodologie scientifique. Cette dernière, par ses différentes disciplines dont l'archéologie et la paléographie, démontre la non-origine divine de textes tels la Bible et le Coran, par exemple. Ces textes sont l'oeuvre des hommes uniquement et ne transpirent rien d'autre que l'humain. En sus, au-delà de la forme (textes, rites, pratiques, etc.), l'ensemble des scientifiques s'accordent à dire aujourd'hui qu'in fine, il y a bien plus de probabilités de la non-existence d'une entité divine à l'origine du monde que de probabilités sur son existence.
Je suis en désaccord sur plusieurs choses.
Tout d'abord, la méthodologie scientifique est certainement un avantage, mais pas quand le sujet concerné échappe, justement par nature, au domaine de la science. La science, pour rester noble, ne doit pas avoir de prétention totalitaire. Beaucoup de grands scientifiques n'en ont d'ailleurs pas, ils reconnaissent les limites et les contradictions de leur propre rayon. La science n'est pas le seul point-de-vue valable qu'on puisse avoir sur le monde : c'est un certain discours, un logos parmi les autres.
Ensuite, il est faux de dire que l'archéologie et la paléographie ont démontré la non-origine divine de la Bible. Elle a seulement prouvé, comme cela n'a jamais été nié par personne, que la mise en forme de ces textes par divers moyens d'impression (papyrus, cuir, papier, etc...) a été l'oeuvre des hommes. Un chrétien a t-il jamais dit que les évangiles n'avaient pas été écrits par des hommes ? Je ne crois pas.
Enfin, l'ensemble des scientifiques de se prononce sur l'existence ou la non-existence de Dieu qu'en fonction des convictions propres à chacun. Il ne faut pas inverser ici la cause et l'effet. Le fait est que ce n'est pas la foi ou l'absence de foi qui conditionne la nature ou l'excellence du chercheur.
A partir du moment où Dieu n'existe pas, ils n'ont pas à le comprendre.
Ce que je veux dire, c'est qu'ils n'en comprennent même pas le mot, ils sont souvent incapables d'analyser rationnellement les termes de l'hypothèse. Ils sont en cela aveuglés par le voile de leurs convictions. Je le sais bien : j'ai été athée la plus grande partie de ma vie.
Pourtant, prétendre que les aliens existent, que des géants ont construit les pyramides et taillé les pierres de Balbeck, et que les dieux créèrent le monde relève exactement du principe de la croyance ne se prouvant que par la foi qu'en ont les adeptes.
Au contraire ! Les complotistes sont souvent des rationalistes fanatiques ! Ils sont toujours en quête de preuves matérielles, de déductions logiques, de formules mathématiques, etc...
Avoir la foi, ce n'est pas ça. Avoir le foi, c'est faire le choix, à un moment donné, de mettre le pied dans l'inconnu, justement là où toutes ces "preuves", complotistes ou réalistes, sont balayées par l'éternité.
La Bible autant que le Coran sont d'authentique manifestes de cette naïveté. Il suffit d'observer le formalisme dont ils accouchent. De l'Homme, rien d'autre. Et que dire de leur origine païenne?
La révélation de la paternité universelle du Dieu unique a été un long processus, un processus qui continue encore aujourd'hui.
Non, c'est tout le contraire: la foi chrétienne part du postulat d'un personnage nommé Jésus, crucifié et institutionnalisé comme étant le Fils de Dieu pour les besoins d'un dogme naissant. Un dogme jamais remis en question, jamais.
Justement ! C'est l'anti-dogme par excellence ! Le Christ est ressuscité, quelque chose d'impossible s'est produit ! C'est précisément ce moment fondateur, cette inversion radicale des plans qui permet de douter d'absolument tout, de tout ce qui nous apparaît au premier regard comme tangible. La loi est désacralisée. La mort est désacralisée. Le monde entier, et tous ses déterminismes avec lui sont relativisés par le mystère christique.