La survie ???
Ainsi la vue ??? Alors que la vue au départ n'était pas nécessaire à la survie, l'odorat ou le radar étant nettement suffisant !
Ainsi la position verticale ??? un long cou ayant été bien plus logique pour résoudre le problème de la vision par - dessus les hautes herbes!
Ainsi la conscience ??? qui ne sert qu'à rendre malheureux les êtres conscients
Bonjour Franc,
Une bonne partie des incompréhensions concernant la théorie de l'évolution provent à mon avis de deux choses :
1) le premier obstacle réside dans le sens que l'on donne au mot "hasard" : Il ne s'agit pas ici d'un lancer de dé conduisant à la constitution d'un organe déjà formé et pleinement opérationnel, mais de la confrontation de certaines variations génétiques à un environnement particulier. C'est la combinaison de la variation génétique et de sa sélection dans un environnement qui est appelée "hasard". Par "sélection", il faut entendre uniquement que les individus dotés de cette caractéristique se reproduisent mieux que les autres au point qu'au bout de quelques générations pour un fort avantage ou d'un millier de génération pour un faible avantage, le gêne spécifique dont il sont porteur devient largement majoritaire dans la population.
2) le second obstacle réside dans la conception essentialiste que l'on retrouve malheureusement dans beaucoup de discours pseudo-scientifiques ou pseudo-vulgarisateurs, qui conduisent à mettre en relation une caractéristique anatomique et une caractéristique environnementale. Exemple : "la girafe a un long cou pour manger les hautes feuilles", "les hominidés se tiennent debout pour voir au-dessus des herbes hautes". Ces affirmations n'ont généralement pas de sens pour deux raisons :
- il est souvent impossible de dire pour quelle raison les caractéristiques anatomiques en question ont un jour apporté un avantage compétitif (peut-être que le long cou est considéré comme une marque de beauté chez les girafes, que les spécimens avec un long cou se reproduisent mieux que les autres car ils attirent davantage les femelles, et qu'ils en profitent ensuite pour manger les hautes feuilles (exaptation d'un caractère érotique))
- ces affirmations laissent croire que les modifications anatomiques surviennent en réaction à un environnement particulier, alors qu'elles ne sont produites sans aucun plan donné, sans tenir aucunement compte de l'environnement. Mais de fait, certaines apportent un petit avantage compétitif et lorsqu'elles se combinent, cela se traduit au bout de milliers d'années par des différences sensibles.
Imagine par exemple un animal donné, qui pourrait se redresser 1 seconde sur deux pattes par rapport à ses congénères à quatre pattes, et que cela augmente de 1% la chance de se reproduire par rapport à des individus qui ne le peuvent pas (parce que cela séduirait 1 femelle sur 100 ou que cela effraierait un prédateur sur 100). Cela semble très faible, mais au bout de 1000 générations et en supposant 5 ans pour une génération à savoir au bout de 5000 ans, une telle caractéristique s'est propagée 21 000 fois plus que les autres au sein de la population. Encore 5000 ans, et elle s'est propagée 440 millions de fois plus que les autres, autant dire que toute la population sait se tenir au moins une seconde sur deux pattes.
Si tu raccourcis les générations, que tu augmentes la probabilité de succès reproductif, que tu supposes que les descendants eux-mêmes vont présenter des variantes originales par rapport au trait de leur aieul, on peut imaginer, que sur longue période, des phénomènes importants apparaissent.