Qui était Mohamed Merrah

petitbijou

Casablanca d'antan
VIB
Quelle lecture faîtes-vous du drame qui s’est produit à Toulouse ?
Il n’y a pas de lecture unique. A titre d’exemple, certains verront une simple coïncidence entre l’élection présidentielle et le passage à l’acte de ce fanatique. Pour d’autres, l’hypothèse d’une manipulation, voire d’un complot, se pose. La fin tragique, alors que prendre vivant ce fou était un impératif tout à fait possible à réaliser, va renforcer dans leurs doutes ceux qui se posent la question de la « coïncidence «. Ce qui est important, c’est qu’en définitif, ce drame aura renforcé la cohésion nationale dans son rejet de l’extrémisme, d’où qu’il vienne. Cela doit pousser la France à réfléchir sur le sentiment d’exclusion ressentie par une bonne partie de la population et sur les façons d’yremédier. Il alimente les extrémismes. Les réponses sont à la fois d’ordre philosophiques, politiques, économiques et sociales. La clé de voûte étant une vieille question : comment faire passer dans la vie quotidienne des citoyens la belle devise républicaine « Liberté, Égalité, Fraternité « ?

Comment expliquez-vous qu’un jeune citoyen français de 24 ans puisse franchir l’infranchissable ?
C’est difficile de répondre. Sur le fond, seul ceux qui le connaissaient pourraient peut-être répondre. La seule chose que l’on puisse dire, c’est que manifestement ce garçon s’est inscrit dans une logique de rupture avec les valeurs républicaines et morales qui fondent la France, mais aussi de son mode de vie, au point de reprocher à sa mère de ne pas s’être remariée…

Selon vous, est-ce que cela va peser dans la campagne présidentielle ?
Cela va probablement procurer quelques points supplémentaires au premier tour pour Nicolas Sarkozy. Comme tout évènement qui génère une dynamique d’union nationale, il profite à l’exécutif en place. Sous réserve toutefois qu’il n’apparaisse pas d’éléments nouveaux sur ce qui a prévalu dans la décision de mener l’assaut, ou sur des défaillances des services de Police, en amont du passage à l’acte. Il y aurait alors un effet boomerang. Il est encore trop tôt pour évaluer l’influence que va avoir ce drame sur la suite de la campagne, même s’il sert Nicolas Sarkozy dans le sens où il détourne l’attention de l’électorat des questions économiques et sociales, et donc du bilan calamiteux du Président sortant, au profit de questions identitaires et sécuritaires. Il est plus facile pour le président-candidat de surfer sur ces questions et de s’en sortir. Elles génèrent des réactions irrationnelles et passionnelles qui lui donnent des marges de manoeuvre. A charge pour la gauche de ne pas se laisser entraîner sur ce terrain là pour rester sur les questions essentielles pour la vie des gens: la crise économique, le chômage, le pouvoir d’achat, l’accès à la santé, à l’éducation et au logement.

http://www.lesoir-echos.com/ce-drame-est-le-fruit-dun-fanatique-isole/monde/48421/
 
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