Voici un article qui parle et qui dénigre l'attitude de Ribery qui prie avant les matches .... Serieux ca dérange qui ? C'est dingue que des gens s'acharnent a tel point sur notre religion , qu'ont ils a y gagner ....
SPORT ET LAICITE
Les prières de Ribery ont-elles leur place dans un stade ?
mardi 17 juin 2008, par Pierre Cassen
Les amateurs de football peuvent voir, lors des matches de l’équipe de France, un spectacle étonnant : avant le coup d’envoi, Franck Ribéry se livre ostensiblement à une longue prière, les paumes de la main vers le ciel. (1) Il paraît que cela ne devrait pas nous étonner. En effet, le quotidien algérien « Ech-Chorouk » du lundi 9 juin nous apprend que l’international, converti à l’islam, se fait maintenant appeler Bilal, tout comme son partenaire Eric Abidal. Le premier joueur international français converti à l’islam fut Nicolas Anelka, qui effectua, selon le quotidien algérien, le pèlerinage de La Mecque, il y a cinq ans.
Faut-il voir dans cette conversion la raison pour laquelle il fut l’un des rares joueurs de l’équipe de France de football à avoir échappé aux sifflets des spectateurs de Saint-Denis, lors du match France-Maroc, il y a quelques mois ? A cette occasion, on vit le public prendre fait et cause pour l’équipe visiteuse, siffler « La Marseillaise » et conspuer les joueurs de l’équipe de France, même ceux de couleur qui, comme Lilian Thuram (pourtant anti-sarkozyste), avaient le tort de ne pas être musulmans ? Il n’y a, à notre connaissance, que dans notre pays que l’hymne national fut sifflé, à deux reprises, lors de rencontres internationales, en 2001 contre l’Algérie et en 2007 contre le Maroc.
Il y a cinquante ans, en 1958, sous la direction de Raymond Kopa, fils de mineur polonais, l’équipe de France écrivait une page glorieuse de son histoire, en Suède, prenant la troisième place de la Coupe du monde. Il y a bientôt vingt-cinq ans, elle fut couronnée championne d’Europe avec pour capitaine un enfant d’Italiens, Michel Platini. Jamais des enfants de Polonais, ou d’Italiens, pays aux traditions catholiques solidement ancrées, ne se seraient permis, sur un stade de football - ou dans des écoles -, de vouloir imposer la religion de leurs parents. Zinedine Zidane, qui a mené l’équipe de France au titre mondial en 1998, n’a jamais, à ma connaissance, parlé de religion.
Ayant joué au football de 1970 à 1995 - à un niveau bien plus modeste, évidemment -, je n’ai pas le souvenir d’avoir vu un joueur, dans mon équipe ou dans l’équipe adverse, faire une prière sur un stade de football, avant le coup d’envoi, ou lors d’un but marqué, ou même dans le vestiaire. J’ai pourtant joué de nombreuses années avec un pasteur évangélique tchadien, véritable force de la nature. Jamais, sur le terrain, il n’a eu la moindre attitude ambiguë quant à sa foi : il savait respecter ses partenaires, ses adversaires, le public, estimant que l’expression de sa croyance devait se dérouler ailleurs que dans un tel cadre.
Il est étonnant que personne, dans l’équipe de France, ne rappelle Ribéry à l’ordre. Que se passerait-il si un joueur catholique faisait, avant le match, sa prière de manière aussi visible ? Certes, quelques-uns font le signe de croix, de manière furtive, en entrant sur le terrain, ce qui est déjà moins irritant par la pudeur discrète dont le geste se pare. Mais lorsque le geste devient gestuelle, il porte atteinte à l’espace public, ce qui rend l’attitude de Ribéry plus que déplacée, surtout si l’on garde à l’esprit qu’un tel joueur porte le maillot d’un pays laïque et, ce faisant, le représente aux yeux de millions de spectateurs et téléspectateurs. Remarquons, par ailleurs, qu’aucun autre joueur, pas même dans les rangs turcs de l’actuel championnat d’Europe, ne se permet semblable prosélytisme religieux sur le terrain.