Le sens de la mort, sans religion, c'est comme le sens de la vie : pas de sens, car pas de transcendance pour en attribuer un. En tout cas à l'échelle individuelle, à l'échelle d'une vie humaine.
Camus dit l'absurdité de l'existence humaine du fait que l'homme émet un appel à l'univers, qu'il cherche un écho à son esprit et à sa quête de sens, alors que l'univers, lui est totalement muet et indifférent à cet appel car il n'a pas d'esprit, d'intention.
Je suis sensible à cette vision de l'absurde car je partage ce qui est pour moi un désespoir : le fait que l'être humain (en tout cas certains) passe sa vie à essayer de se connaitre, de perfectionner ses actes et son caractère, mais que non seulement cela n'a pas de résonance à l'échelle de l'univers, mais qu'en plus c'est le néant qui l'emportera, que l'homme soit ou non en paix avec lui-même et son parcours, et qu'après le passage à la mort, par définition il ne sentira plus rien et ne profitera pas des fruits de son labeur.
Finalement, à quoi cela sert de profiter de la vie, d'engloutir des thèses de psychologie, de faire des psychothérapies pour se chercher (et pourquoi pas se trouver), à quoi cela sert de chercher à perfectionner sa santé, ou même de rechercher la paix et la justice dans le monde si à la fin personne ne peut (durablement, donc vraiment) en profiter de toute façon?