Difkoum
Anti sioniste et khawa khawa.
Les chroniques de Majda
Ou quand des Marocains justifient les violences …
Chers lecteurs,
Permettez-moi cette semaine de faire une entorse à la règle en faisant l’impasse sur le tour de l’actualité jour par jour. Bien entendu j’aimerais m’enquérir de votre santé mentale et vous donner des bribes de détails sur les caprices de ma psyché, tout en m’amusant des délires de ce monde, mais cette fois-ci je vois les choses autrement et j’aimerais rentrer dans le vif du sujet sans détours ni langue de bois.
En bons Marocains connectés et intéressés par l’actualité du plus beau pays du monde, vous avez certainement entendu parler de cette journaliste du quotidien arabophone « Assabah » qui se fait actuellement lyncher et menacer par des compatriotes en délire qui n’ont pas (du tout) accepté de lire une critique – ma foi, criante de vérité – sur les « prieurs » qui investissent les rues et les avenues de nos villes pour étaler leur foi ramadanesque au nez et à la barbe de tous, en bloquant la circulation en toute impunité. Bien entendu, ces pratiques qui ne sont pas propres au mois saint mais que ce dernier exaspère (oui, la foi se manifeste ponctuellement chez certains, ce n’est un secret pour personne), sont passées sous silence parce qu’il paraîtrait que « ça ne se fait pas » de s’attaquer à des citoyens qui accomplissent l’un des piliers les plus fondamentaux de l’Islam, de peur (surtout) de se faire traiter de « sale athée », de « sale occidentalisé qui importe les polémiques des Kouffars en terre d’Islam » et accessoirement de se faire lyncher par une foule colérique qui ne cautionne pas qu’on critique ce qui est tout à fait critiquable. Cette journaliste qui a fait son travail – et certains devraient en prendre de la graine – est devenue donc la cible de menaces depuis plusieurs jours. Menaces cautionnées par moult de nos compatriotes, heureux de voir ces justiciers du dimanche s’attaquer à une personne dont la seule arme est sa plume et qui pensent qu’elle l’a bien cherché. Cette déferlante de haine se passe bien évidemment dans l’indifférence quasi-générale, parce que le sujet est sensible et que le risque est trop gros pour prendre position en faveur de cette personne qui n’a fait qu’exprimer tout haut ce que beaucoup pensent bien trop bas. Oui, le courage est un concept dont la géométrie est dangereusement variable quand le risque est gros et que les violences sont monnaie courante et justifiées.
Samedi, la vidéo de l’humoriste Amine Radi à terre, encaissant les coups de pieds d’un policier d’humeur assassine, faisait le tour des médias et réseaux sociaux. Un enregistrement d’une minute trente qui a indigné plus d’un… et réjoui bien d’autres. Parce que, chers lecteurs, selon le « raisonnement » (et c’est un bien grand mot, vous en conviendrez) des Marocains qui soutiennent l’agresseur, il paraîtrait que ce policier avait certainement ses raisons pour rouer de coups un citoyen. Et puis « c’est le Ramadan, il faut aussi comprendre que c’est dur de rester debout toute la journée » (sortez les mouchoirs), et « de toute façon, Amine Radi a certainement fait quelque chose pour mettre en rogne cet honnête fonctionnaire » (CQFD). D’autres, et je vais prendre l’exemple d’un chroniqueur radio connu et respectable que je ne nommerai pas (et qui a supprimé son écrit depuis, on se demande pourquoi même si j’ai ma petite idée), qui est venu expliquer à ses dizaines de milliers d’abonnés qu’il se range du côté du policier, qu’il a certainement eu ses raisons et que « de toutes façons en France aussi, les violences policières sont répandues ». Des réflexions, qui ne sont malheureusement pas exclusives à ce vénérable chroniqueur (parce qu’ils sont beaucoup trop nombreux à penser la même chose), qui prouvent que ce pays est bien malade.
Ou quand des Marocains justifient les violences …
Chers lecteurs,
Permettez-moi cette semaine de faire une entorse à la règle en faisant l’impasse sur le tour de l’actualité jour par jour. Bien entendu j’aimerais m’enquérir de votre santé mentale et vous donner des bribes de détails sur les caprices de ma psyché, tout en m’amusant des délires de ce monde, mais cette fois-ci je vois les choses autrement et j’aimerais rentrer dans le vif du sujet sans détours ni langue de bois.
En bons Marocains connectés et intéressés par l’actualité du plus beau pays du monde, vous avez certainement entendu parler de cette journaliste du quotidien arabophone « Assabah » qui se fait actuellement lyncher et menacer par des compatriotes en délire qui n’ont pas (du tout) accepté de lire une critique – ma foi, criante de vérité – sur les « prieurs » qui investissent les rues et les avenues de nos villes pour étaler leur foi ramadanesque au nez et à la barbe de tous, en bloquant la circulation en toute impunité. Bien entendu, ces pratiques qui ne sont pas propres au mois saint mais que ce dernier exaspère (oui, la foi se manifeste ponctuellement chez certains, ce n’est un secret pour personne), sont passées sous silence parce qu’il paraîtrait que « ça ne se fait pas » de s’attaquer à des citoyens qui accomplissent l’un des piliers les plus fondamentaux de l’Islam, de peur (surtout) de se faire traiter de « sale athée », de « sale occidentalisé qui importe les polémiques des Kouffars en terre d’Islam » et accessoirement de se faire lyncher par une foule colérique qui ne cautionne pas qu’on critique ce qui est tout à fait critiquable. Cette journaliste qui a fait son travail – et certains devraient en prendre de la graine – est devenue donc la cible de menaces depuis plusieurs jours. Menaces cautionnées par moult de nos compatriotes, heureux de voir ces justiciers du dimanche s’attaquer à une personne dont la seule arme est sa plume et qui pensent qu’elle l’a bien cherché. Cette déferlante de haine se passe bien évidemment dans l’indifférence quasi-générale, parce que le sujet est sensible et que le risque est trop gros pour prendre position en faveur de cette personne qui n’a fait qu’exprimer tout haut ce que beaucoup pensent bien trop bas. Oui, le courage est un concept dont la géométrie est dangereusement variable quand le risque est gros et que les violences sont monnaie courante et justifiées.
Samedi, la vidéo de l’humoriste Amine Radi à terre, encaissant les coups de pieds d’un policier d’humeur assassine, faisait le tour des médias et réseaux sociaux. Un enregistrement d’une minute trente qui a indigné plus d’un… et réjoui bien d’autres. Parce que, chers lecteurs, selon le « raisonnement » (et c’est un bien grand mot, vous en conviendrez) des Marocains qui soutiennent l’agresseur, il paraîtrait que ce policier avait certainement ses raisons pour rouer de coups un citoyen. Et puis « c’est le Ramadan, il faut aussi comprendre que c’est dur de rester debout toute la journée » (sortez les mouchoirs), et « de toute façon, Amine Radi a certainement fait quelque chose pour mettre en rogne cet honnête fonctionnaire » (CQFD). D’autres, et je vais prendre l’exemple d’un chroniqueur radio connu et respectable que je ne nommerai pas (et qui a supprimé son écrit depuis, on se demande pourquoi même si j’ai ma petite idée), qui est venu expliquer à ses dizaines de milliers d’abonnés qu’il se range du côté du policier, qu’il a certainement eu ses raisons et que « de toutes façons en France aussi, les violences policières sont répandues ». Des réflexions, qui ne sont malheureusement pas exclusives à ce vénérable chroniqueur (parce qu’ils sont beaucoup trop nombreux à penser la même chose), qui prouvent que ce pays est bien malade.