Sur la situation indigne porte de la Chapelle
27 JUIN 2017 PAR AGNÈS DRUEL BLOG : LE BLOG DE AGNÈS DRUEL
Hier soir, les réfugiés de porte de la Chapelle ont fini par jeter les tas d’ordures sur la route pour faire réagir les services de voiries parisiens, dans l'espoir que leur demande soit entendue, exaspérés par cette accumulation de déchets aux alentours du camp. La police est finalement arrivée et, comme d’habitude, les choses ont dégénérées.
Dimanche dernier, j’étais à la distribution du petit-déjeuner organisée quotidiennement par le collectif «Solidarités Wilson Migrants ». En plus de donner à manger et d’échanger quelques banalités avec les réfugiés, nous sommes allés distribuer des sacs poubelles et aider les réfugiés à nettoyer cet endroit qui semble simplement irréel dans une des villes les plus riches du monde.
Il faut savoir que cela faisait plusieurs jours que les déchets s’accumulaient ici, des tas de sacs de poubelles aux cotés des migrants. A cela, il faut ajouter l’odeur d’urine, qui inexorablement s’accentue avec la chaleur. Mais surement que le personnel de la mairie était bien trop occupé à s’extasier devant notre président jouant au tennis en chaise roulante, plutôt que de penser à des solutions sanitaires pérennes pour la centaine de réfugiés porte de la Chapelle.
Au vue des efforts déployés par Anne Hidalgo pour que la candidature de Paris aux Jeux-Olympiques 2024 soit retenue, et la fierté affichée par cette dernière la semaine passée lorsque Tegla Loroupe , ancienne capitaine de l’équipe des réfugiés aux JO de Rio , fut reçue à la mairie à l’occasion de la journée mondiale des réfugiés, je me dis que nous avons atteint des sommets d’hypocrisie.
En effet, lorsque l’on se targue d’être une ville hospitalière, la moindre des choses serait d’organiser un ramassage des déchets quotidien pour chacun des citoyens, réfugiés inclus. Parce qu’on ne peut se vanter d’accueillir une personne telle que Tegla Loroupe tout en valorisant une ville qui serait solidaire et hospitalière, et laisser à quelques kilomètres de l’hôtel de ville des personnes dormir dans la crasse la plus indigne.
Chacun d’entre nous peut alors se poser la question suivante : qu’est-ce que cela peut bien coûter à la mairie de Paris d’installer des bennes suffisamment grandes pour y mettre les ordures, quelques poubelles supplémentaires aux alentours du camp, et voir dans un moment d’égarement, une dizaine de toilettes mobiles ainsi que des douches ?
Je me doute bien que la tentation doit être forte de s’engouffrer dans le boulevard de l’indifférence, voir du tout sécuritaire prônée par notre nouveau ministre de l’intérieur concernant la question des réfugiés. Je me doute également que le refus de Natacha Bouchart, maire de Calais d’appliquer les mesures locales d’aide aux réfugiés demandées par le tribunal administratif de Lille, viendra conforter les positions xénophobes de tous ceux qui ont perdus leur humanité en chemin.
27 JUIN 2017 PAR AGNÈS DRUEL BLOG : LE BLOG DE AGNÈS DRUEL
Hier soir, les réfugiés de porte de la Chapelle ont fini par jeter les tas d’ordures sur la route pour faire réagir les services de voiries parisiens, dans l'espoir que leur demande soit entendue, exaspérés par cette accumulation de déchets aux alentours du camp. La police est finalement arrivée et, comme d’habitude, les choses ont dégénérées.
Dimanche dernier, j’étais à la distribution du petit-déjeuner organisée quotidiennement par le collectif «Solidarités Wilson Migrants ». En plus de donner à manger et d’échanger quelques banalités avec les réfugiés, nous sommes allés distribuer des sacs poubelles et aider les réfugiés à nettoyer cet endroit qui semble simplement irréel dans une des villes les plus riches du monde.
Il faut savoir que cela faisait plusieurs jours que les déchets s’accumulaient ici, des tas de sacs de poubelles aux cotés des migrants. A cela, il faut ajouter l’odeur d’urine, qui inexorablement s’accentue avec la chaleur. Mais surement que le personnel de la mairie était bien trop occupé à s’extasier devant notre président jouant au tennis en chaise roulante, plutôt que de penser à des solutions sanitaires pérennes pour la centaine de réfugiés porte de la Chapelle.
Au vue des efforts déployés par Anne Hidalgo pour que la candidature de Paris aux Jeux-Olympiques 2024 soit retenue, et la fierté affichée par cette dernière la semaine passée lorsque Tegla Loroupe , ancienne capitaine de l’équipe des réfugiés aux JO de Rio , fut reçue à la mairie à l’occasion de la journée mondiale des réfugiés, je me dis que nous avons atteint des sommets d’hypocrisie.
En effet, lorsque l’on se targue d’être une ville hospitalière, la moindre des choses serait d’organiser un ramassage des déchets quotidien pour chacun des citoyens, réfugiés inclus. Parce qu’on ne peut se vanter d’accueillir une personne telle que Tegla Loroupe tout en valorisant une ville qui serait solidaire et hospitalière, et laisser à quelques kilomètres de l’hôtel de ville des personnes dormir dans la crasse la plus indigne.
Chacun d’entre nous peut alors se poser la question suivante : qu’est-ce que cela peut bien coûter à la mairie de Paris d’installer des bennes suffisamment grandes pour y mettre les ordures, quelques poubelles supplémentaires aux alentours du camp, et voir dans un moment d’égarement, une dizaine de toilettes mobiles ainsi que des douches ?
Je me doute bien que la tentation doit être forte de s’engouffrer dans le boulevard de l’indifférence, voir du tout sécuritaire prônée par notre nouveau ministre de l’intérieur concernant la question des réfugiés. Je me doute également que le refus de Natacha Bouchart, maire de Calais d’appliquer les mesures locales d’aide aux réfugiés demandées par le tribunal administratif de Lille, viendra conforter les positions xénophobes de tous ceux qui ont perdus leur humanité en chemin.