La Varoise "Elvira" envisage de retirer sa plainte pour viol contre Tariq Ramadan
"Puisque Le journal Le Monde l’écrit, oui, je peux vous confirmer que la plaignante ne s’est pas rendue aux convocations des services de police à deux reprises. Je peux aussi confirmer qu’elle ne s’est pas rendue non plus à la convocation du juge. En revanche, en raison du secret professionnel, je n’ai pas à en indiquer les raisons", souffle Maitre Philippe Soussi.
Il est l’avocat niçois de la Varoise qui a déposé plainte en mai 2019 contre Tariq Ramadan.
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Celle qui se fait appeler « Elvira » affirme avoir été violée par l’islamologue suisse et par un ami à lui, un certain « Amar », le 23 mai 2014 vers 9 heures, dans une chambre de l’hôtel Sofitel à Lyon. Elle avait, assure-t-elle, rendez-vous avec Ramadan pour une interview. Elvira travaillait, alors, pour une radio locale lyonnaise.
Le 26 juillet, le parquet de Paris avait délivré un réquisitoire supplétif pour « viol commis en réunion » et pour « menaces et actes d’intimidations », joignant le cas « Elvira » au reste du dossier.
CONVOCATIONS ANNULÉES
La Varoise, mère et grand-mère, âgé de 54 ans, avait effectivement rendez-vous à Toulon, le 3 décembre avec les enquêteurs de la brigade criminelle qui devaient descendre exprès de Paris pour l’audition. Un rendez-vous accepté puis annulé, selon nos informations.
Elle devait ensuite se rendre à Paris, le 7 janvier dernier. La veille, Elvira décline. Idem pour sa convocation devant le juge, le 13. Précédemment, la quinquagénaire avait également refusé la rencontre avec le docteur Daniel Zagury l’expert-psychiatre mandaté dans ce dossier.
Aujourd’hui
, « épuisée par une affaire qui la mine », elle envisage
« de retirer sa plainte ». Mais elle maintient toutes ses déclarations.
« La plaignante ne met pas ses avocats en situation d’assurer la défense de ses intérêts. Et en ce qui me concerne j’ai donc pris la décision de ne plus intervenir dans cette procédure », révèle, de son côté, maître Soussi.
D’autant qu’Elvira est d’abord la cliente de Francis Szpiner, déjà largement partie prenante dans cette affaire. Le ténor parisien est le conseil de la première accusatrice de Tariq Ramadan : Henda Ayari, l’ancienne salafiste devenue passionaria de la cause des femmes, qui a porté plainte contre le prédicateur en octobre 2017 pour des faits présumés qui se seraient produits en 2012.
D’où la surprise de Maître Philippe Soussi à la lecture de la réaction de son confrère dans les colonnes du Monde. Me Szpiner y déclare
: « Je ne suis qu’une boîte aux lettres dans cette affaire [l’affaire Elvira, NDLR] ».
« J’aurais préféré ne pas avoir à répondre à cette question, mais puisque mon confrère met un élément du dossier sur la place publique, je suis obligé de le faire. Et je suis stupéfait de ses déclarations. Je savais que maître Szpiner était avocat, je ne savais pas qu’il était aussi “boîte aux lettres”. Sérieusement, vous imaginer Francis Szpiner, seulement boîte aux lettres ?».
Et l’avocat niçois de remettre les pendules à l’heure :
« La réalité est simple : Elvira est la cliente de Me Szpiner, la plainte a été déposée au parquet de Paris, par le cabinet de Me Szpiner. Je n’ai rien à voir dans la rédaction de cette plainte. Et si j’interviens dans ce dossier, c’est sur sollicitation de Me Szpiner. Pourquoi travestir une situation aussi banale ? ».
Me Szpiner, qui se présente aux élections municipales dans le XVIe arrondissement de Paris, fut également l’avocat de Mounia Rabbouj, troisième plaignante dans le sulfureux et tentaculaire dossier « Ramadan ». Mais depuis, la jeune femme, entrée dans l’affaire en 2018, a changé de conseil, laissant entendre avoir été « manipulée », par son premier avocat et par Jean-Claude Elfassi.
https://www.varmatin.com/justice/la...plainte-pour-viol-contre-tariq-ramadan-452832