Shehzad

, un article très intéressant du journal "Al ahram" à lire sur leur site:
http://hebdo.ahram.org.eg/arab/ahram/2008/5/28/null0.htm
Extrait:
Un voile qu’on ne peut pas séparer de l’aspect religieux qui teint notre société depuis plusieurs années, comme l’explique Bilal Fadl, écrivain et scénariste. « Nous, les Egyptiens, avons toujours l’habitude de transformer tout ce qui est religieux en phénomène social. A titre d’exemple, le mois de Ramadan a aujourd’hui ses aspects et ses festivités plutôt sociaux que religieux ». Et de poursuivre : « Le hijab devient une obligation sociale dans une société qui considère la femme comme un vice et une source de séduction qui doit être cachée, surtout dans les couches populaires », explique Fadl, tout en ajoutant que le phénomène du port du voile ne signifie pas que notre société est devenue plus pieuse. « Les comportements dans la rue égyptienne prouvent le contraire. Le voile est parfois dévié de son usage pour servir seulement l’apparence », dit Fadl. Et d’ajouter : « Dans les couches populaires, des femmes portent le voile sans avoir suffisamment de culture religieuse ou sans même faire la prière. C’est une question de pudeur et de respect social. Certaines osent l’enlever parfois, en dehors de leur entourage ».
Dr Ahmad Abdallah, psychiatre et co-responsable du site islamique Islamonline, explique qu’il ne faut pas essayer de comprendre l’aspect du voile sans le lier aux autres caractéristiques de la société actuelle. « Nous vivons dans une époque où il n’y a pas de régime clair. La société n’a pas de repères fixes. Ce qui divise les gens en groupes distincts. Chacun crée ses propres logiques et tire sa conception des choses, puis l’argumente face aux autres », dit Abdallah, tout en ajoutant que « dans une société où l’on attache beaucoup d’importance aux apparences, les gens ne veulent pas se creuser la tête pour tenter de comprendre et de juger l’autre correctement ». Il poursuit : « Nous sommes une société hétéroclite. Il y a des personnes qui ont séjourné dans les pays du Golfe et d’autres en Europe, les couches sociales sont hétérogènes ».